Au large de la pointe du Raz, l’île de Sein est une bande de terre plate, longue de 2 kilomètres, large de 25 à 800 mètres, entourée de dangereux récifs. Cette configuration est à l’origine du dicton : « Qui voit Sein, voit sa fin. » Son altitude moyenne de 1,5 m la rend fragile.

Une île à l’épreuve des vagues

Pour la protéger des tempêtes et submersions, des travaux défensifs ont été entrepris dès 1867. Les ouvriers travaillant à la construction des phares d’Ar-Men et de Tévennec furent mis à contribution. Menacée par l’érosion, Sein comprend sur 54 ha plus de 3 kilomètres de digues et de quais.

Sur l’île, quelques champs minuscules délimités par des murets de pierres sèches témoignent d’une époque où les habitants, des pêcheurs essentiellement, vivaient en autarcie. Avant la mise en place d’une liaison maritime régulière, le moindre lopin de terre était exploité. L’unique cadastre établi en 1836 révèle jusqu’au partage des grèves pour la récolte et le séchage du goémon. Avec les bois d’épave et les bouses de vaches, les algues constituaient alors une ressource précieuse pour chauffer, cuire et fertiliser.

Un lieu empreint d’histoire

Dans le bourg aux ruelles étroites agencées pour casser le vent et inaccessible aux voitures, les noms des rues (quai des Français libres, place du général de Gaulle, rue de la libération) rappellent aux touristes que le lieu est chargé d’histoire. Résistante, l’île de Sein est la commune la plus décorée de France au titre de la Seconde Guerre mondiale.

Le général de Gaulle y viendra à deux reprises, le 30 août 1946 et le 7 septembre 1960, rendre hommage aux îliens et aux hommes du pays Bigouden, de Douarnenez et du Cap Sizun qui l’avaient rejoint à Londres dès son appel du 18 juin 1940.

L'ancien abri du marin, actuel musée des Sénans. (©  Anne Bréhier)

Lors de sa première visite, un arc de triomphe fut érigé avec des casiers à langoustes. Le musée sur l’histoire de l’île et le sauvetage en mer retrace avec moult archives et photos, la vie courageuse des Sénans.