Vincent Delerm intime et amoureux

Vincent Delerm. Pendant près de dix ans, il a joué le jeu des sorties d'albums et des tournées. Et puis, en 2011, il décide de présenter ses nouveaux titres uniquement sur scène, mélangeant musique et théâtre. Aujourd'hui, il revient avec un disque tout neuf, cinq ans après le précédent. Mais différemment. Une histoire d'amour chantée et racontée en douze chapitres intimistes. Des voix et des pianos. Touchant. Réussi.

La chanson. « C'est ce que j'ai choisi pour m'exprimer. Et le piano-voix est ce qui me convient le mieux, même si, dans mon album précédent, j'ai eu le fantasme de la pop song. Ma pulsion naturelle va vers des chansons plutôt lentes pour faire passer des sensations, des sentiments. C'est mon objectif. »Le théâtre. « Je n'ai pas envie d'aligner des albums à l'infini. Voilà pourquoi, il y a deux ans, j'ai présenté Memory, un spectacle mélangeant les genres, sur un unique thème : qu'est-ce qu'on fait de sa vie ? Pourquoi on est là ? En essayant de régler son compte au temps, un thème que j'ai souvent abordé. »Un disque différent. « Ce nouveau disque n'est pas très compétitif sur le marché de la variété. Il demande un petit effort. Ce que je voulais, c'était être touchant, en restant un peu bancal, en enlevant toute ironie, sur le registre de la confidence. Et que chaque chanson rebondisse sur la suivante. »Les pianos. « Mes chansons se tiennent au piano, alors j'ai eu envie qu'il n'y ait que des pianos, classique ou préparé (le son est modifié en plaçant des objets dans l'instrument, sur les cordes, NDLR). Avec, parfois, des pulsations reggae, un son un peu étouffé. »L'amour, toujours l'amour. « Je voulais rendre compte de la sensation échevelée de tomber amoureux. Et des phrases par lesquelles passe une histoire d'amour, les modifications des sentiments, même si c'est plus un sujet littéraire. C'est très intime. C'est ce que j'ai vécu, observé et que je raconte. De manière parfois un peu abstraite, car tu ne peux pas toujours le traduire clairement. Dix années sur une demi-heure, mais avec la possibilité pour chacun d'y glisser sa propre histoire. »La vie d'avant. « Je ne suis pas du genre à entrer dans la vie d'une fille comme Belmondo dans Le Magnifique, mais plutôt pas à pas. Je suis fasciné par le fait que deux êtres vivent leur vie de manière parfois très différente, et qu'un jour ils se trouvent et construisent quelque chose d'autre ensemble. C'est pour cela que j'ai beaucoup de respect pour les ex... Et que je recueille des éléments de la vie d'avant de la fille... »Le cinéma. « Ce n'est pas une surprise, mais c'est très inspiré du cinéma, en terme de dynamique, d'atmosphères, de musiques, avec aussi des voix off. La caméra reste braquée sur le garçon et la fille. »Les amours parallèles, Tôt ou tard, 12 titres, 32 mn, sortie ce lundi.