Pierre Gabriel Louis Didelot

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Pierre Gabriel Louis Didelot
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Nationalité

Pierre Gabriel Louis Didelot (Bruyères, - Pouxeux, ) est un prêtre et un historien local français. Il est l'auteur de plusieurs mémoires sur les Vosges portant en particulier sur le secteur de Remiremont durant l'Ancien Régime et la Révolution française.

Biographie[modifier | modifier le code]

Pierre Gabriel Louis Didelot, dit Louis Didelot, est né en 1757 à Bruyères (Vosges). Son père, Gabriel Charles Didelot (Mirecourt, - Sélestat, ) y exerce comme médecin. La famille s'installe à Remiremont à partir de 1777[1]. Louis a une sœur, Anne Christine, et deux frères, Nicolas Antoine et Joseph. Les trois frères deviennent prêtres. Louis est ordonné prêtre dans la cathédrale de Saint-Dié, le . Il est nommé vicaire à Les Vallois (Vosges) puis, à partir d', à Remiremont où réside toujours sa famille.

Prêtre réfractaire et émigré[modifier | modifier le code]

Gabriel Charles Didelot, son père
Catherine Gérôme, sa mère

Il y a près de sept ans qu’il est vicaire à Remiremont lorsqu’on exige de lui le serment sur la constitution, qu'il refuse de signer. Le dimanche , il est, dans l’église, attaqué publiquement par un homme ; ces violences recommencent le vendredi suivant vers 8 heures du soir. L’arrivée des intrus (prêtres ayant prêté serment à la constitution civile du clergé), aggrave sa situation et le contraint à se cacher dans les montagnes. Louis Didelot est inscrit sur la liste des émigrés et doit s'enfuir à l’étranger pour sauver sa vie. Il émigre au Luxembourg, puis en Belgique. Après la victoire de Jemmapes par l'armée française le , il doit fuir de nouveau. Il se rend en Bavière, où il est employé comme précepteur, puis, toujours poussé plus loin par l'Armée Française, en Autriche et en Pologne.

Son frère Nicolas Antoine,né le , âgé de trente et un ans, vicaire à Remiremont, est condamné à mort le . Comme Louis, Nicolas Antoine avait refusé de prêter les serments prescrits par les décrets des et et du , mais n'avait pas fui. Nicolas Antoine avec un autre prêtre, Joseph Rivat, avait continué à exercer clandestinement ses fonctions de prêtres durant les années 1793 et 1794. Ils étaient cachés dans le grenier de la maison d’Anne Ferrette, ancienne chanoinesse du Chapitre de Remiremont.

Son frère Joseph, de neuf ans son cadet, prête quant à lui, serment à la constitution civile du clergé pour finalement se rétracter en 1795. En 1793, il est curé à Igney-Avricourt. En 1794, il émigre. Il réside alors à Straubingen (Bavière), où il est en contact avec son frère Louis, alors précepteur chez le baron de Magert, à Visenfelden, près de Stauleingen. Entre 1795 et 1800, Louis intercède à plusieurs reprises pour son frère auprès de l’évêque de Saint-Dié Mgr Chaumont, afin d'obtenir son pardon.

Le , son père écrit à Louis Didelot à Straubing chez M. Schewegerl. Il lui annonce que son frère Nicolas Antoine est en Suisse et qu'il se porte bien. Joseph est toujours curé à Igney. Il lui recommande de ne pas parler de politique dans ses lettres.

La famille Didelot est suspecte auprès des Jacobins. Didelot père, malgré son âge et une pétition de la municipalité de Remiremont pour le conserver comme médecin, est envoyé à Sélestat par le ministre de la guerre pour soigner les militaires malades du typhus. Il y décède en 1794. Sa mère, Anne Catherine Gérôme et sa sœur Anne Christine sont arrêtées en raison de l'émigration de leurs fils.

Après dix années d'exil, Louis peut rentrer en France à la faveur du Concordat. Sa sœur met tout en œuvre pour son retour. Le , le préfet autorise le prêtre Gabriel Louis Didelot à rentrer, à condition qu’il envoie préalablement sa promesse de fidélité à la Constitution du Consulat. Le , il écrit à Bonaparte, 1er Consul, pour lui demander l’autorisation de rentrer en France afin de rejoindre sa sœur à Remiremont. Il est nommé administrateur provisoire et spirituel de la paroisse de Remiremont par lettre du . Il devient ensuite curé de Pouxeux, où il résidera avec sa sœur Anne Christine jusqu'à son décès en 1825.

Historien[modifier | modifier le code]

L’abbé Didelot consacre tous ses loisirs à mener des recherches sur l’histoire des Vosges[2]. Il compulse les archives de Remiremont et d’Épinal[3]. Plus d'une dizaine de registres manuscrits de la main de Louis Didelot ainsi qu'un fonds rassemblant ses archives personnelles sont ainsi répertoriées[4].

Ce fonds se compose de nombreuses notes relatives au Chapitre des nobles dames chanoinesses de l' Abbaye Saint-Pierre de Remiremont mais également d'un témoignage sur la période révolutionnaire. Y sont relatés divers événements révolutionnaires survenus à Remiremont, le déroulement de la célébration des fêtes civiques et de serments, les élections, des chansons patriotiques, etc. Louis Didelot s'attache à rédiger un grand dictionnaire des familles de Remiremont depuis le XVIIe siècle. Plus généralement, il rédige de nombreuses notices sur les Vosges, Plombières, Le Val d'Ajol. Amateur de statistiques, d'histoire naturelle et de météorologie, plusieurs de ses articles sont publiés dans "L'Annuaire des Vosges"[5]. Il est nommé membre de la Commission des Antiquités des Vosges en 1822. L'un de ses manuscrits est publié en 1887 par l’Évêché de Saint-Dié, "Remiremont : les Saints, le Chapitre, la Révolution".

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Extrait d'un manuscrit de Pierre Gabriel Louis Didelot : la Chanson des Dragons d'Angoulême en détachement à Remiremont en 1789

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  • "Notice historique sur l'abbé Pierre-Gabriel-Louis Didelot", par M. M. Ch. Chapelier et F. Thomassin, In "Remiremont : les Saints, le Chapitre, la Révolution », par Mr. l’abbé Didelot. Nancy : Vagner, 1887, pp. I-XXVIII.
  • "Jean-Louis Nicolas de Thumery, Chanoine de la Cathédrale et Provicaire du Diocèse de Saint-Dié, 1751-1829". Épinal : Imprimerie Vosgienne, 1920, p. 32-34.
  • "Biographie Vosgienne", par M. F. Vuillemin, membre de la société d’émulation des Vosges. Nancy : Mlle Gonet, , p. 92-93.
  • "Les Vosgiens célèbres : Dictionnaire biographique illustré". Sous la direction d’Albert Ronsin. Article rédigé par Pierre Heili. Édition Gérard Louis, 1990, p. 110.

Fonds d'archives[modifier | modifier le code]

  • Archives municipales de Remiremont : Collection des manuscrits de Pierre-Louis-Gabriel Didelot (Bruyères, 1757- Pouxeux, 1825), cote : 4 S.
  • Archives municipales de Remiremont : Études biographiques, papiers personnels et familiaux de l'abbé Didelot, cote 31 S 5.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Pierre Heili, « Didelot (Pierre-Gabriel-Louis) », dans Les Vosgiens célèbres : dictionnaire biographique illustré, Vagney, Gérard Louis, (ISBN 2-907016-09-1, lire en ligne), p. 110.
  2. M. F. Vuillemin, Biographie Vosgienne, Nancy, Mlle Gonet,, .
  3. Marie-Albert, évêque de Saint-Dié, Remiremont : les saints, le chapitre, la Révolution, Nancy, Imp. catholique de R. Vagner, , 574 p., p. XXVII
  4. Conservées aux Archives municipales de Remiremont, cotes 4 S et 31 S 5.
  5. Annuaire du département des Vosges, imprimé par ordre du Préfet, Epinal, Haener, imprimeur de la Préfecture, 1823-1824.

Liens externes[modifier | modifier le code]