Des hausses jusqu’à 50%: l’inflation frappe encore fort les festivals québécois | JDQ
/entertainment/events
Publicité

Des hausses jusqu’à 50%: l’inflation frappe encore fort les festivals québécois

Les Québécois ont soif de concerts en festivals. Ceux-ci doivent cependant composer avec des hausses importants de leurs coûts.
Les Québécois ont soif de concerts en festivals. Ceux-ci doivent cependant composer avec des hausses importants de leurs coûts. Photo d'archives Stevens Leblanc


Même si leurs billets se vendent comme des petits chauds, les organisateurs de festivals québécois sont encore aux prises avec une inflation galopante qui serait responsable de hausses de coûts d’opération pouvant aller jusqu’à 50%.

«Je n’ai jamais été autant préoccupé par mon financement et mon budget que cette année», lance le directeur du Festif! de Baie-Saint-Paul, Clément Turgeon.

«Si tout se passe bien, qu’on continue de vendre des billets, que la vente de bière se déroule bien et que la météo est bonne, on devrait correct, mais nous sommes moins confortables que les autres années», ajoute-t-il.

Il déplore, comme d’autres collègues, que Patrimoine Canada ait décidé de ramener ses subventions au niveau d’avant la COVID-19. «C’est une baisse de 35 000 à 40 000$ », dit-il.

La flambée des prix n’est pas nouvelle. Déjà en 2022, lors de la relance post-pandémique, les festivals avaient dû composer avec des hausses importantes des coûts. Le phénomène est loin de se calmer en 2023, ont-ils tous constaté.

«Pour faire le même festival qu’avant la pandémie, il faut mettre de 25 à 50% plus d’argent. L’augmentation des cachets des artistes est plus importante cette année que l’an dernier», expose le directeur général du FestiVoix de Trois-Rivières, Thomas Grégoire.

Des choix difficiles

Tous tentent d’éviter de refiler la facture aux festivaliers en limitant la hausse des prix des billets, question de rester accessible.

«Les gens doivent déjà payer le déplacement, l’hébergement, la bouffe. Plus de 80% de notre clientèle vient de l’extérieur, d’un minimum de deux heures de route. Nous ne voulons pas rajouter une pression supplémentaire sur les finances», indique Julien Pinardon, qui dirige le Festival de la chanson de Tadoussac.

Certains événements sont donc appelés à faire des choix.

«Je coupe certaines petites idées pour prioriser d’autres qui sont plus intéressantes pour l’expérience festivalière», signale le directeur général de La Noce, à Saguenay, Frédéric Poulin.

«Soit on devra augmenter les prix des billets, soit on fait moins de spectacles gratuits, sauf que rendu là, ça brise l’expérience et la spontanéité. Sinon, c’est peut-être de réduire le niveau des artistes sur les scènes gratuites. C’est pas mal embêtant», dit Clément Turgeon.

Les bénévoles reviennent

Au moins, la pénurie de main-d’œuvre ne frappe pas aussi fort qu’en 2022, quand les organisateurs des événements s’arrachaient les cheveux sur la tête pour trouver travailleurs et bénévoles.

«Au cours des dernières années, on devait faire de la sollicitation sur Facebook. Cette année, sans aucune sollicitation, on a déjà 130 bénévoles d’inscrits et ça en prend 150», se réjouit Frédéric Poulin.

Même constat positif à Trois-Rivières, selon Thomas Grégoire.

«L’an dernier, trouver les bénévoles avait demandé un effort très important de recrutement. À l’inverse, cette année, nous sommes à pleine capacité.»

Presque tous les Québécois participeront à un festival

En dépit de l’inflation, les organisateurs d’événements peuvent dormir sur leurs oreilles: les festivaliers seront au rendez-vous.

Selon une enquête d’Événements Attractions Québec dont les résultats ont été diffusés la semaine dernière, plus de neuf Québécois sur dix prévoient participer à au moins un festival, événement ou attraction durant l’été qui vient.

Cet élan d’enthousiasme se ressent dans les différentes billetteries des festivals.

À Québec, où on verra les Foo Fighters, Imagine Dragons et Green Day, tous les laissez-passer en admission générale du Festival d’été ont été vendus en un temps record de deux heures. «Ça démontre l’attachement des gens pour le festival», note son nouveau directeur général, Nicolas Racine.

À Trois-Rivières, le FestiVoix affiche aussi complet. «En deux ou trois semaines, on a vendu tous nos passeports», s’enflamme Thomas Grégoire, qui attend notamment Sean Paul et Patrick Bruel sur ses scènes.

Du côté de Tadoussac, au contraire, on remarque que les ventes sont plus lentes que celles de 2022, mais le directeur Julien Pinardon n’est pas inquiet. «Ce n’est pas alarmant. Nous avons encore 40% de ventes à faire, mais ce n’est pas différent par rapport à avant la pandémie. Maintenant que nous avons retrouvé la liberté de faire ce qu’on fait, peut-être que les gens se décident à la dernière minute.»

Publicité

Publicité


Commentaires

Vous devez être connecté pour commenter. Se connecter

Bienvenue dans la section commentaires! Notre objectif est de créer un espace pour un discours réfléchi et productif. En publiant un commentaire, vous acceptez de vous conformer aux Conditions d'utilisation.