Accusation de viol, descente de police… Mais qu’est-ce qui se passe avec le rappeur P. Diddy ?
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Accusation de viol, descente de police… Mais qu’est-ce qui se passe avec le rappeur P. Diddy ?

Deux propriétés du rappeur et producteur américain P. Diddy ont été perquisitionnées lundi 25 mars à Miami et Los Angeles. La star du hip-hop est au cœur de poursuites pour viol et agressions sexuelles. Son avocat dénonce une « chasse aux sorcières ». On vous résume l’affaire.

Sean « Diddy » Combs lors des MTV Video Music Awards au Prudential Center à Newark, New Jersey, le 12 septembre 2023.
Sean « Diddy » Combs lors des MTV Video Music Awards au Prudential Center à Newark, New Jersey, le 12 septembre 2023. | ANGELA WEISS. AFP
  • Sean « Diddy » Combs lors des MTV Video Music Awards au Prudential Center à Newark, New Jersey, le 12 septembre 2023.
    Sean « Diddy » Combs lors des MTV Video Music Awards au Prudential Center à Newark, New Jersey, le 12 septembre 2023. | ANGELA WEISS. AFP

Lundi 25 mars, deux luxueuses villas appartenant à Sean Combs, alias P. Diddy, star du hip-hop, ont été perquisitionnées par la police fédérale américaine. Et ce n’est pas passé inaperçu. Armes au poing, les forces de l’ordre ont débarqué dans des quartiers cossus de Miami et Los Angeles, sous l’œil de certains médias américains qui ont capturé des images de ces opérations depuis les airs.

Lors des perquisitions menées à Los Angeles, les fils du rappeur, Justin et King Combs, ont été menottés, selon des images publiées par plusieurs médias américains. Dans le même temps, P. Diddy, qui s’est fait aussi connaître dans les années 1990 sous le nom de Puff Daddy, était à l’aéroport de Miami où il a eu une conversation avec des agents fédéraux, sans être arrêté. Selon le New York Times, il s’apprêtait à s’envoler pour les Bahamas, mais est finalement resté aux États-Unis. Mais que reproche-t-on au producteur milliardaire ? 

Des enquêteurs fédéraux lors de la perquisition d’une maison appartenant au rappeur et producteur de disques Sean « Diddy » Combs à Los Angeles, Californie, États-Unis, le 25 mars 2024. | CAROLINE BREHMAN/EPA
Des enquêteurs fédéraux lors de la perquisition d’une maison appartenant au rappeur et producteur de disques Sean « Diddy » Combs à Los Angeles, Californie, États-Unis, le 25 mars 2024. | CAROLINE BREHMAN/EPA

Une ex-compagne porte plainte

Pour comprendre le contexte de ces perquisitions, il faut revenir à l’affaire Cassie Ventura. À la mi-novembre, la chanteuse de R & B, ancienne compagne de Diddy, Cassie, a été la première à déposer plainte au civil pour viol et violences physiques contre le rappeur.

Dans sa plainte déposée à New York, elle affirme avoir été initiée à la drogue, mise sous l’emprise de son compagnon, forcée à avoir des rapports sexuels filmés avec d’autres hommes, avoir été violée et victime de violences physiques. Elle s’est officiellement séparée de lui en 2018. Deux jours plus tard, les deux parties annoncent un accord « à l’amiable » dont les détails n’ont jamais été divulgués.

Plusieurs plaintes ont suivi depuis

Depuis, deux autres femmes ont porté plainte. L’une, à visage découvert, accuse Sean Combs de l’avoir « droguée, et agressée sexuellement » lorsqu’elle était étudiante à l’université de Syracuse, en 1991, à l’époque où le rappeur se faisait appeler Puff Daddy. Cette plaignante assure qu’il avait filmé la scène et diffusé la vidéo en guise de revenge porn, une pratique visant à dévoiler publiquement des images sexuelles généralement non consenties pour se venger d’une personne.

L’autre, dont l’identité est restée secrète, affirme que le rappeur ainsi que le chanteur et compositeur Aaron Hall l’ont violée à New York il y a plus de 30 ans. En décembre, le rappeur a également été visé par une plainte au civil à New York l’accusant d’un viol en réunion sur une mineure de 17 ans en 2003. Dernière plainte en date, celle d’un ancien collaborateur du producteur. Rodney « Lil Rod » Jones affirme avoir été abusé pendant plus d’un an alors qu’il travaillait, entre 2022 et 2023, avec l’artiste sur l’album Love.

Une réputation depuis toujours sulfureuse

Avec Notorious B.I.G., Mary J. Blige ou sous son propre nom, P. Diddy, a été à la baguette sur les plus grands tubes du rap américain. Devenu milliardaire, notamment grâce à des investissements dans la mode et les boissons alcoolisées, il traîne depuis toujours derrière lui une odeur de soufre.

Son nom est revenu régulièrement dans l’enquête sur la mort de Tupac Shakur. Le rappeur, incarnation du son de la côte ouest, entretenait depuis longtemps une rivalité avec les rappeurs de la côte est, représentés par Notorious B.I.G et P. Diddy. Tupac a été tué dans une fusillade en 1996 à 25 ans. Sur scène, 50 Cent avait carrément accusé P. Diddy d’avoir été à la manœuvre dans la mort de Tupac.

Des interrogations entourent également toujours le décès de Kim Porter, l’ex-épouse de P. Diddy, officiellement morte d’une pneumonie en 2018. Un ancien garde du corps de Diddy avait comparé ce que dit avoir vécu Cassie Ventura à ce qu’avait vécu Kim Porter, notamment donc des violences de la part de son mari.

P. Diddy nie, son avocat dénonce une « chasse aux sorcières »

Le rappeur de 54 ans a toujours démenti vigoureusement les accusations à son encontre. « Des allégations écœurantes ont été portées contre moi par des individus à la recherche d’un salaire rapide. Laissez-moi être absolument clair : je n’ai fait aucune des choses horribles qui sont alléguées. Je me battrai pour mon nom, ma famille et pour la vérité », a-t-il déclaré en décembre au magazine People.

Mardi 27 mars, son avocat Aaron Dyer a dénoncé dans un communiqué un « usage excessif flagrant de la force armée » lors des opérations menées lundi sous l’égide du département de la Sécurité intérieure. « Cette embuscade sans précédent - associée à une présence médiatique coordonnée - conduit à un jugement prématuré de M. Combs, a ajouté l’avocat. M. Combs est innocent et continuera de se battre chaque jour pour laver son nom. » Il aura aussi à redorer son blason auprès de son voisinage. Lors de la perquisition, lundi, un de ses voisins a lâché devant les caméras présentes : « Dites-lui d’arrêter d’amener des mineurs ici la nuit… »

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