"De Guerre lasse": Il était une fois à Marseille - Critique
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"De Guerre lasse": Il était une fois à Marseille - Critique

D'Olivier Panchot, avec Jalil Lespert, Tchéky Karyo, Sabrina Ouazani
D'Olivier Panchot, avec Jalil Lespert, Tchéky Karyo, Sabrina Ouazani © DR
Yannick Vely , Mis à jour le

Olivier Panchot signe le polar français de ce premier semestre.

Alex, fils d’un caïd pied-noir marseillais, s’est engagé dans la Légion pour échapper à un règlement de compte avec la mafia Corse… 4 ans plus tard, Alex déserte et revient sur Marseille pour retrouver Katia, son amour de jeunesse. Mais en ville les rapports de force ont changé : son père s’est retiré des affaires, laissant les Corses et les gangs des Quartiers Nord se partager le contrôle de la ville. La détermination d’Alex va bouleverser cet équilibre fragile au risque de mettre sa famille en danger...

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La critique

Il est rare qu’un film français parvienne à citer des influences aussi diverses que James Gray, Clint Eastwood et Michael Mann, sans que le petit jeu des références américaines tourne à vide. Film pleinement ancré dans cette ville cosmopolite et chargée de mythologie qu’est Marseille, «De Guerre lasse» est une vraie réussite du genre, une pépite que l’on peut conseiller à son voisin de palier sans avoir peur de se tromper.

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Premier tour de force du film : nous faire croire immédiatement en son personnage principal, Alex, déserteur de la Légion étrangère qui vient solder les comptes du passé, interprété avec conviction par un Jalil Lespert à la fois physique et sensible. Le personnage est pourtant particulièrement chargé. Bête de guerre victime de syndromes post-traumatiques, il revient dans la cité phocéenne aimanté par un amour de jeunesse et avec l’envie d’en découdre. Et pourtant, on y croit. L’environnement est si réaliste – le film nous fait d’ailleurs découvrir un Marseille loin des cartes postales, grouillant et tentaculaire – que les coutures et les archétypes du scénario s’effacent derrière les non-dits et les scènes d’action. 

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Deuxième tour de force : évoquer la cicatrice non refermée de la guerre d’Algérie sans partir dans un discours militant. Le sublime personnage d’Armand, parrain retraité en peignoir, entre absences et sursauts de virilité, porte sur ses épaules les secrets d’un passé toujours non résolu. Quand il plonge au petit matin dans l’eau glacé de la piscine de sa villa décrépie, il se réveille de la torpeur dans laquelle il était plongé depuis tant d’années, assumant enfin – et pleinement- son amour pour la belle Raïssa.

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Troisième tour de force : donner vie à de vrais seconds rôles, que ce soit le personnage de la belle Katia, ou de son frère Rachid. Si les truands corses sont plus caricaturaux, le film n’en fait pas de la chair à canon, donnant un sens familial à la vendetta. Bref, «De Guerre lasse» est une réussite, un western moderne qui évoque aussi bien «Little Odessa» de James Gray que les tragédies grecques, notre coup de cœur du printemps. 

La bande-annonce 

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