Napoléon Bonaparte - Biographie/Napopédia
Biographie de
Napoléon Bonaparte




Titres : Premier Consul de 1799 à 1804, Empereur des Français de 1804 à 1814, puis du 20 mars au 22 juin 1815; Roi d'Italie de 1805 à 1814, et souverain de l'île d'Elbe en 1814-1815, Président de la République d'Italie de 1802 à 1805
Dates : 15 août 1769 - 5 mai décembre 1821 (Ajaccio -Longwood (Saint-Hélène))
Autres fonctions : Général de la République Française à partir de 1793; Commandant en chef de l'Armée d'Italie puis d'Orient; Protecteur de la Confédération du Rhin
Famille : sept frères et soeurs : Joseph, Lucien, Elisa, Louis, Pauline, Caroline, et Jérôme; Napoléon II (fils), Napoléon III (neveu)
Les dates-clés :
15 août 1769 : Naissance de Napoléon à Ajaccio
1793 : Siège de Toulon où Napoléon démontre son talent militaire
1795 : Napoléon réprime les émeutes royalistes à Paris
1796-1799 : Campagnes d'Italie puis d'Egypte
9-10 novembre 1799 : Coup d'État du 18 Brumaire
1799-1804 : Consulat et seconde campagne d'Italie
2 décembre 1804 : Sacre de Napoléon
2 décembre 1805 : Victoire d'Austerlitz
1806-1809 : Victoire sur la quatrième coalition à Iéna et Friedland; puis sur la cinquième à Wagram
1808-1813 : Guerre d'Espagne
1812 : Campagne puis retraite de Russie
1813-1814 : Campagnes d'Allemagne et de France
avril 1814-mars 1815 : Première abdication et exil sur l'île d'Elbe
mars-juin 1815 : les Cent-jours; défaite de Waterloo le 18 juin; seconde abdication et exil à Sainte-Hélène
5 mai 1821 : Mort à Sainte-Hélène


La jeunesse de Napoléon



Deuxième fils de Charles Bonaparte et de Letizia Ramolino, Napoléon, de son vrai nom Napoleone Buonaparte, est vite destiné à une carrière militaire. Il quitte ainsi la Corse pour la première fois de sa vie à l'âge de neuf ans, en 1778, pour entrer au collège d'Autun puis à l'école militaire de Brienne l'année suivante, et y apprendre le métier d'artilleur. Solitaire et moqué de ses camarades malgré ses talents en mathématiques et en histoire, il intègre l'école Royale militaire de Paris en 1784 dont il sort avec le grade de lieutenant en second d'artillerie.

Eu égard à sa famille nombreuse (quatre frères et trois soeurs, dont il a la charge depuis la mort de Charles Buonaparte en 1785), plusieurs permissions lui sont accordées; elles lui permettront de recevoir son baptême du feu lors d'une expédition en Sardaigne début 1793, et de rencontrer Pascale Paoli, le héros de l'indépendance corse. Mais les deux hommes se trouvent vite en désaccord, contraignant la famille Buonaparte à quitter son île natale en juin pour s'établir près de Toulon.

C'est là qu'il rédige, lors d'un de ses voyages, le fameux pamphlet Le Souper de Beaucaire dans lequel il exprime ses pensées révolutionnaires, avant de se voir nommer commandant d'artillerie à Toulon, livrée aux Anglais par les royalistes. Grâce à une savante manœuvre, il parvient à reprendre la ville des mains des insurgés et se fait remarquer par le frère de Robespierre en personne, ce qui lui vaut le grade de général de brigade le 22 décembre 1793. Mais après l'arrestation de "l'Incorruptible" Maximilien de Robespierre, Bonaparte est soupçonné de complicité avec le responsable de la Terreur : le futur Empereur des Français est alors incarcéré à Nice pendant dix jours; relâché, il obtient la protection de Paul Barras, un des cinq directeurs qui, faute d'autres officiers compétents, lui offre une nouvelle occasion de prouver ses talents militaires en réprimant une insurrection royaliste à Paris. Le 13 Vendémiaire an IV (5 octobre 1795), ses canons habilement positionnés aux endroits stratégiques, brisent le mouvement populaire devant l'Eglise Saint-Roch, obligeant les émeutiers à s'enfuir dans une cohue indescriptible. Le 2 mars de l'année suivante, en récompense de ses actions de Vendémiaire, il prend la tête de l'armée d'Italie : c'est le début d'une des plus brillantes campagnes du général Bonaparte, qui le fera connaître dans la République toute entière...


Campagnes d'Italie et d'Egypte
Arrivé en Italie, Napoléon doit faire face au royaume du Piémont-Sardaigne et au Saint-Empire Romain (Empire d'Autriche en 1806) avec des soldats dénués de tout et mal équipés, que le général Bonaparte sait rapidement galvaniser. La campagne d'Italie commence sous les meilleurs augures possibles grâce aux astucieuses et innovantes manœuvres militaires du jeune général : le Piémont demande la paix après ses défaites successives à Millesimo et Mondovi, obtenues en à peine 15 jours. L'Autriche recule à Montenotte, Dego, Lodi, Castiglione, ... Entre deux victoires, Napoléon renconte et remarque de futurs maréchaux d'Empire comme Augereau, Berthier, Lannes, Masséna, Sérurier, ... A Arcole, le 15 novembre 1796, il s'élance sur le pont tenu par les Autrichiens, drapeau en main. L'armée d'Italie repousse les troupes de l'Empereur d'Autriche et les écrase à Rivoli le 14 janvier 1797. Voyant la route de Vienne ouverte, François II sollicite un armistice. Sans en aviser le Directoire, Napoléon signe ainsi de son propre chef la paix à Leoben en avril puis à Campoformio en octobre. En France, le nom de Bonaparte est à nouveau sur toutes les lèvres...

C'est lors de cette première campagne d'Italie que Napoléon expose à tous son mythique sens de la stratégie. Ce grand talent, qui, des dires mêmes des généraux ennemis vaincus par l'Empereur, le rendait nettement supérieur à la plupart des stratèges européens : Bonaparte basait son art de la guerre sur des manoeuvres rapides, et essayait avant tout de séparer l'ennemi pour battre ses forces une par une. C'est en s'inspirant des meilleurs chefs de guerre du siècle précédent - parmi lesquels Frédéric II de Prusse, dit le Grand- mais aussi sur les batailles d'Alexandre, de César et d'Hannibal que le jeune général est parvenu à se hisser au rang suprême de la stratégie militaire.



Après son récent succès en Italie, Bonaparte commence à songer à un coup d'état en France dès 1797. Mais son heure n'est pas encore venue : en mai 1798, il entreprend la conquête de Egypte, plaque tournante du commerce anglais vers les Indes, et quitte le port de Toulon la tête emplie de rêves de gloire. En un temps record, Malte puis Alexandrie sont occupées par l'armée française : le 21 juillet, Bonaparte prouve une fois de plus son génie militaire avec l'éclatante victoire des Pyramides sur la cavalerie Mamelouk, grâce aux célèbres carrés d'infanterie que lui-même aurait imaginés. Si cette expédition est avant tout militaire, elle n'en demeure pas moins scientifique et donne naissance à l'Egyptologie, sous l'impulsion de Bonaparte. Après la défaite de sa flotte à Aboukir, qui lui coupe toute retraite, Napoléon riposte à l'offensive anglo-ottomane et se dirige en Syrie. Il se rend maître de Gaza et Jaffa, où la peste décime ses rangs.
Contraint à la retraite vers Alexandrie, près de laquelle il remporte la bataille terrestre d'Aboukir, il apprend la délicate situation en France : menacée par la deuxième coalition, elle s'apprête à connaître un renversment de régime par un coup d'Etat. C'est en trop pour le jeune général, qui rembarque pour la France fin août 1799, avant de poser le pied en France le 9 octobre.
Du 18 Brumaire au 2 décembre
Depuis 1795, le pays est dirigé par le Directoire, un gouvernement terriblement inefficace face aux multiples périls qui menacent la jeune République. L'abbé Sieyès, un des cinq Directeurs, fomente un coup d'Etat dans le but de renverser le Directoire et d'établir une nouvelle Constitution. Pour cela, il nécessite l'appui de l'armée, à travers un général : son choix se porte sur Napoléon Bonaparte, le héros des Français depuis ses victoires en Egypte. Les conspirateurs passent à l'action le 18 Brumaire (le deuxième mois du calendrier révolutionnaire, instauré en 1793 et en vigueur jusqu'en 1806): la manoeuvre manque d'échouer face à l'oppostion des députés du Directoire mais l'intervention de son frère Lucien et des grenadiers du général Murat sauve le Coup d'Etat. Le 20 Brumaire, la Révolution est finie; gouvernement est remplacé par un Consulat, dont Bonaparte devient vite le chef en tant que Premier Consul.
Il entreprend alors de réformer les institutions en jetant sur le sol quelques "masses de granit" : le Code Civil dès 1800, la réorganisation de l'administration des finances auquelle s'ajoute la création du franc-germinal (1803), de la Légion d'Honneur et la réhabilitation des cultes religieux, que la Révolution avait interdits. En juillet 1801, il s'assure du soutien de l'Eglise avec la signature du Concordat entre la France et le Pape. Autre préoccupation majeure du Premier Consul : obtenir la paix à l'extérieur, d'abord avec l'Autriche, battue à Marengo (14 juin 1800) après une légendaire traversée des Alpes puis avec l'Angleterre (paix d'Amiens en mars 1802).
Dès 1802 avec sa nomination au consulat à vie, l'ambition de Napoléon ne connaît plus de limites : l'attentat échoué de la Rue Sainte-Nicaise la veille de Noël 1800 puis la conspiration de Cadoudal en 1804 le poussent à consolider son pouvoir. Pour cela, impossible de rétablir la monarchie; il lui faut un Empire. Napoléon est sacré Empereur des Français à Paris le 2 décembre 1804, en présence du Pape Pie VII. Il se couronne lui-même, pour ne rien devoir à l'Eglise. Second sacre pour un même souverain; le 26 mai 1805, il devient Roi d'Italie, dont il était jusque-là le président.



La gloire de l'Empire
Après la rupture de la paix d'Amiens en mai 1803, Napoléon avait rassemblé ses troupes au camp de Boulogne pour envahir les îles britanniques et les contraindre à la paix. Mais face à la création d'une troisième coalition (Angleterre, Autriche, Russie), l'Empereur doit renoncer à ses projets et quitte la Manche pour se rendre en Autriche en un temps record. La victoire d'Ulm le 20 octobre ouvre les portes de Vienne, mais le triomphe est assombri par la perte de la flotte française à Trafalgar le 21, face à l'amiral britannique Nelson.
Les troupes austro-russes du général Koutousov se replient vers la Moravie. Napoléon leur laisse croire que, affaibli, il leur demande la paix; ce n'est que pour mieux leur tendre le piège qui lui donnera sa réputation d'invincibilité dans l'Europe toute entière.
Le 2 décembre, un an jour pour jour après son couronnement, il écrase Koutousov à Austerlitz, obtenant la fin de la troisième coalition. Sans doute un de ses plus grands succès de sa carrière militaire...
Mais en 1806, Napoléon apprend que l'Angleterre finance une quatrième coalition. La Prusse, première armée d'Europe, se joint aux Britanniques et déclare la guerre à la France. Napoléon est forcé de repartir en campagne et balaye les armées du roi Frédéric-Guillaume III à Iéna et Auerstaedt, le 14 octobre, puis occupe Berlin le 27 octobre. La Prusse, vaincue et humiliée par une défaite si rapide et si foudroyante, dépose les armes. C'est à ce moment-là que Napoléon décrète la guerre économique contre l'Angleterre, pour la forcer à demander la paix : le commerce avec les îles Britanniques est interdit pour les adhérents au blocus continental.
Le Tsar de Russie Alexandre Ier, qui lui aussi est entré en guerre dans le camp de la coalition, ne s'est pas encore engagé et lance ses forces à la rencontre de l'Empereur. L'Empire Russe est battu, après un combat acharné, à Eylau le 8 février 1807, puis de manière bien plus décisive à Friedland le 14 juin, bataille qui met un terme à la guerre. Le 25 juin 1807, les deux empereurs se rencontrent à Tilsit, sur un radeau ancré au milieu du fleuve Niémen. La Russie prend la résolution d'adhérer au blocus et devient l'alliée de l'Empire Français.


Alors que la France affirme sa suprématie sur l'Europe, l'Espagne est déchirée par une querelle familiale : le roi Charles IV et son fils Ferdinand se disputent la couronne et demandent, en 1808, au prestigieux Empereur des Français d'arbitrer le sort du pays. Celui-ci oblige le fils à reconnaître le père comme son roi légitime; mais Charles IV abdique et cède la couronne à Napoléon, qui la refuse pour l'offrir à son frère Joseph (jusque-là roi de Naples). L'Espagne est désormais, comme la Hollande, la Westphalie ou Naples avec Murat, un royaume-satellite de l'Empire Français.
Mais sous l'impulsion de l'Eglise espagnole, le peuple se soulève et entame une éprouvante guérilla contre l'armée française qui réprime les rébellions (2 et 3 mai à Madrid). Napoléon intervient en personne et écrase les révoltés à la Somosierra en novembre 1808 puis s'empare de Madrid. Hélas, le calme revenu, l'Empereur est forcé de partir combattre la cinquième coalition et, compliquée par les débarquements des corps expéditionnaires britanniques, la situation revient vite à son point de départ. Des dires de Napoléon, la guerre d'Espagne, par son besoin toujours croissant de nouvelles troupes, aura conduit l'Empire à la chute.


Apprenant les difficultés de la France dans la péninsule, l'Autriche profite de l'occasion pour venger l'humiliation subie à Austerlitz et envahit la Bavière en avril 1809, un pays allié à l'Empire Français. Napoléon contre-attaque aussitôt à Eckmühl puis Essling le 22 mai où le maréchal Lannes trouve la mort. Bien que profondément affecté par la perte de l'un de ses plus fidèles compagnons, l'Empereur poursuit l'offensive : le 6 juillet, après deux journées de combat incertain, il arrache la victoire à Wagram. L'Autriche de nouveau vaincue est contrainte à la paix, qu'elle signe à Vienne le 14 octobre.
L'Empire est à son apogée : la France des 130 départements, l'Espagne gouvernée par Joseph, la Hollande par Louis, auxquels s'ajoutent le royaume de Westphalie de Jérôme, le Grand-Duché de Varsovie, et la Confédération du Rhin. Le 20 mars 1811, la succession de l'Empereur est assurée avec la naissance du Roi de Rome, que l'on destine à devenir Napoléon II. Pour la première fois, les grandes puissances européennes, à l'exception de l'Espagne et l'Angleterre, sont en paix avec la France; les récentes campagnes ayant conduit la Prusse et l'Autriche à déposer les armes. La puissante Russie elle-même est devenue l'alliée des français...

Une journée de l'Empereur
Pour administrer ce gigantesque territoire - il s'agissait ni plus ni moins d'une grande partie de l'Europe -, Napoléon s'acharne jour et nuit à travailler à la réussite de son oeuvre. Il se lève au petit jour, généralement avant sept heures du matin, et entame sa journée par un long bain puis par la lecture des derniers journaux. Dans un second temps, en présence de son secrétaire, il reçoit ses ministres et généraux dans son cabinet de travail : là, il est fréquent qu'il dicte plusieurs lettres - sans aucun rapport entre les unes et les autres - en même temps, et à un tel rythme que ses copistes ne parviennent pas à écrire. Les dictées se succèdent donc à un rythme effréné jusqu'à la courte pause de dix heures, où l'Empereur avale un rapide petit-déjeuner.
Le travail continue de la sorte jusqu'à la soirée : il ordonne beaucoup, mais aime aussi prendre conseil. A vingt heures, dîner avec l'Impératrice, puis nouvelle séance de travail. Il étudie toujours plus de dossiers et se couche aux alentours de minuit, ce qui n'exclut pas qu'il se relève plusieurs fois dans la nuit. Au total, dix-huit heures de travail par jour, pour à peine quatre ou cinq heures de sommeil. Comme il le disait lui-même : "J’ai connu les limites de mes jambes, j’ai connu les limites de mes yeux, je n’ai jamais pu connaître les limites de mon travail"...
La chute de l'Aigle
La paix durable que Napoléon avait installée à Tilsit avec la Russie n'allait durer qu'un temps. Le Tsar ne pouvait se résoudre à accepter le blocus continental, aux conséquences désastreuses sur son économie. Reniant ses engagements de 1807, il autorise, dans la plus grande clandestinité, ses sujets à commercer avec les Britanniques. Et Napoléon le sait...
Pour rappeler son ancien allié à l'ordre, il lance sur le pays une immense armée de plus de 650 000 hommes (22 juin 1812), dans le but de prendre Moscou après une victoire décisive, forçant le Tsar à la paix. La Campagne de Russie venait de commencer. Les troupes Russes se replient en évitant le combat et lui échappent à Vitebsk puis à Smolensk, mais sont battues à la Moskowa (7 septembre). La Grande Armée entre à Moscou le 14 septembre. La ville est alors ravagée par des incendies que les habitants ont eux-mêmes allumés; Napoléon refuse de quitter la ville car il attend une demande de paix de la part du Tsar. Celle-ci ne venant pas, l'Empereur se résout à ordonner la retraite, après un mois passé à Moscou, le 19 octobre.

C'est le début de la fameuse retraite de Moscou dans laquelle périt, en raison du terrible hiver russe, une grande partie de l'armée napoléonienne. Après avoir échappé à la tentative d'encerclement russe à la Bérézina (26-29 novembre), l'armée française parvient enfin à regagner la frontière, où, sans le savoir, elle se prépare pour la campagne d'Allemagne de l'année suivante.


Lorsque Napoléon rentre à Paris, il retrouve la France dans une situation alarmante : sur le front Espagnol, ses armées et maréchaux se révèlent incapables de repousser les troupes anglaises; en Allemagne, la Prusse et la Russie marchent sur l'Empire Français. Si l'on veut mettre fin à la coalition, il faut les battre séparément. C'est chose faite à Lutzen et Bautzen en mai, puis Dresde en août, où il affronte les coalisés nettement supérieurs en nombre car ralliés par les Suédois de l'ex-maréchal d'Empire Bernadotte et les Autrichiens. Mais à Leipzig en octobre, Napoléon doit abandonner ses positions en Allemagne après trois jours d'un combat inégal et perdu d'avance, qui voit la première défaite de Napoléon lors d'une bataille. De même, la défaite de Joseph à Vitoria en juin force la France à quitter définitivement la péninsule ibérique.

La France menacée, l'Empereur rassemble ses "Marie-Louise" (jeunes recrues, du nom de la seconde impératrice) pour contrer l'invasion des coalisés : c'est la Campagne de France. Il défait une à une les armées Alliées à Montmirail, Montereau, Chateau-Thierry, Vauchamps, Champaubert, Craonne,... Mais il essuie aussi quelques revers comme à Arcis-sur-Aube, qui poussent ses maréchaux à l'abandonner. Le 31 mars, l'ennemi entre à Paris. Napoléon doit renoncer au trône de France et abdique le 6 avril. Il est contraint à l'exil sur l'île d'Elbe, dont les Alliés s'engagent à en faire le souverain, tandis que le roi Louis XVIII, frère de Louis XVI, est de retour à Paris pour remplacer Napoléon.
Les Cent-Jours
Pendant les quelques mois où il séjourne sur l'île, Napoléon entreprend des travaux de modernisation des routes et de la ville, reconstitue une petite armée et une cour, tel une véritable souverain. Mais, menacé d'assassinat par les Anglais, il ne peut rester dans sa prison insulaire : le 1er mars 1815, il pose à nouveau le pied en France. L'armée et la population se rallient alors à l'Aigle qui vole "de clocher en clocher jusqu'aux tours de Notre-Dame". De leur côté, Louis XVIII et les Bourbons reprennent le chemin de l'exil comme sous la Révolution... Voyant ses demandes de paix aux Alliés refusées, Napoléon n'a d'autre choix que de partir en campagne en juin contre les Anglais, Prussiens, Autrichiens et Russes; formant la septième coalition, dont les troupes sont massées au Nord et à l'Est de la France. Au total, un million d'hommes côté Allié...

Napoléon parvient à battre les Prussiens du général Blücher à Ligny le 16 juin. Il envoie alors le maréchal Grouchy poursuivre les rescapés prussiens qui se replient vers le Nord. Le 18, à Waterloo, c'est au tour de Wellington d'affronter l'Empereur : solidement retranché sur une colline, il tient tête toute la journée aux assauts français, et est sur le point de céder lorsque Blücher fait son apparition sur le champ de bataille, dissipant tous les espoirs des Français. Dès lors, tandis que Napoléon regagne Paris, "la Garde meurt mais ne se rend pas"...
L'Empereur est contraint à l'abdication une seconde fois le 22 juin et se voit exilé sur l'îe de Sainte-Hélène, qu'il ne quittera plus jamais. Il s'attelle pendant les six ans de sa captivité à la rédaction du Mémorial de Sainte-Hélène dans la très modeste maison de Longwood et sous le regard attentif du tyrannique gouverneur anglais Hudson Lowe. Le 5 mai 1821 à 17h49, l'Aigle s'éteint, entouré de quelques fidèles, mais assuré d'une gloire éternelle célébrée par tous ceux qui, sur le continent, n'ont pas perdu le souvenir de ce petit Corse devenu maître de l'Europe...


"Les hommes de génie sont des météores destinés à brûler pour éclairer leur siècle" -Napoléon

Napoléon est un des personnages historiques les plus célèbres du monde : on étudie ses campagnes, son histoire, et avec elle l'Histoire de France dans le monde entier. Et ce n'est pas sans raison. Cette silhouette caractéristique que trahissent le bicorne et la redingote grise a été travaillée par l'Empereur; le soldat comme le général peut aisément le reconnaître sur le champ de bataille.
Les anciens de la Grande Armée comme Coignet ou Bourgogne le font revivre dans les mémoires qu'ils publient sous le Second Empire et jusqu'à la fin du XIXème siècle. Des proches de l'Empereur comme Savary, ministre de la police, Rapp, aide de camp de Napoléon, ou même les traîtres avec Fouché et Talleyrand, rédigent leurs propres mémoires pour perpétuer la mémoire du Premier Empire.
On connaît aussi le Mémorial de Sainte-Hélène, que Las Cases rapporte en France en 1823 et qui contient d'innombrables citations de l'Aigle déchu; bref, la légende napoléonienne existe bel et bien et, que ce soit en raison du règne lui-même ou de ce que l'on en écrit, au point d'éclipser d'autres périodes de l'Histoire et de faire de Napoléon Bonaparte l'homme le plus connu au monde après Jésus-Christ.
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