Oui, en ce dimanche 28 avril 2024, le pivot américain Jeremiah Wood a réalisé son premier triple-double en LNB (17 points, 11 rebonds, 11 passes) à presque 40 ans devant une formation du Top 4 de Pro B ; oui, Évreux n’a perdu que 16 ballons en 55 minutes face à Orléans, en partageant bien la gonfle dans le même temps (31 passes décisives) ; oui, l’ALM a dominé les débats non-stop jusqu’à la 36e minute et un triple sorti du Thirouard orléanais (70-72) ; oui, les 2 054 spectateurs présents, en ce dernier dimanche d’avril au centre omnisports ont certainement assisté au meilleur match de leurs favoris cette saison.
Et pourtant, à la fin, c’est encore et toujours l’ALM Évreux qui perd.
Évreux qui est incapable de remporter une prolongation, même avec trois chances au lieu d’une ; Évreux qui voit un Negrobar envoyer le tir de sa vie au bout d’une dernière possession et de ses doigts pour l’emmener en overtime (85-85, 40e) ; Évreux qui pleure ; Évreux qui va descendre…
Ça ne fait désormais plus guère de doute : cette 38e saison consécutive en Ligue professionnelle devrait être la dernière de l’ALM Évreux Basket Eure. Tous les signaux, en tout cas, le laissent présager.
Les triples de Negrobar, puis de Gomez (99-99, 45e), les 11 lancers peu francs abandonnés en route dans un tel match couperet ; la domination au rebond des visiteurs (60 prises à 35 après 55 minutes de jeu)… Trop de convergences pour nier la différence et acter la saison ratée d’Amicalistes à l’alchimie incertaine et au talent en mode sinusoïdal.
Ajoutez à cela une équipe de Fos/Mer, dernière de la classe avant cette 32e journée et bien amoindrie, mais qui s’offre le leader rochelais à la régulière, et vous avez, hélas, la conclusion qui pend au nez de tout le monde, même si chacun fait mine de croire encore à un improbable miracle.
Wood a tout donné
On ne pourra pas reprocher grand-chose aux acteurs locaux de la rencontre de ce dimanche à rallonge. Ils ont joué au basket et en équipe.
Avec un Dorian Angloma épatant d’envie et lançant de belle manière les hostilités en s’arrachant en défense et en grattant des ballons à des joueurs orléanais aussi aguerris que surpris par la grinta locale (9-0 d’entrée).
On a vu également une formation locale bien en place et contrariant l’alternance intérieur-extérieur des visiteurs jusqu’à la pause (+15 à la 17e ; 46-33 après 20 minutes).
On a vu ce qu’on souhaitait voir cette saison, sans jamais trop y avoir droit. Avec un leader ricain de 40 balais qui va donner plus de 48 minutes de son amour du basket pour tenter de sauver un club qui penche inéluctablement vers le précipice depuis plusieurs saisons. Et encore plus radicalement depuis cet exercice.
On n’en a jamais douté, mais on sait maintenant officiellement que le choix de Patrick Roussel et de ses proches de se séparer de Neno Asceric avant un match crucial contre Angers n’était aucunement un gage de mieux pour Évreux. Depuis cette décision ubuesque et quasi suicidaire, l’ALM n’a d’ailleurs pas remporté le moindre match à domicile…
Le problème était certainement ailleurs. Au sein du club, déjà…
Des tauliers qui n’en sont pas
Mais si l’on ne veut considérer que le domaine sportif, à la mène par exemple où Yasiin Joseph, malgré ses 17 points de dimanche, n’aura jamais eu la stature d’un leader ni d’un taulier.
Ses tirs poussifs manqués de près à la fin du temps réglementaire, puis de la première prolongation (3/9 dans la raquette) en attestent d’ailleurs et font tache par rapport à ceux de clients comme Gomez et Johnson Odom, dans le camp adverse.
Le nouveau non-match d’Adin Vrabac, coupable d’une faute stupide juste avant la pause, n’a pas, non plus, arrangé les choses.
Mais globalement, malgré la belle intensité de la rencontre et le suspense offert au public, l’histoire ne retiendra bientôt qu’Évreux n’avait gagné que quatre fois chez lui en 16 rencontres avant son dernier match. Avait perdu les cinq prolongations disputées durant sa saison. Était bon dernier au soir de la 32e journée.
À deux journées de la fin du bal, il lui faut désormais tout gagner, à commencer par la rencontre de ce vendredi 3 mai 2024 à Gries, en Alsace. Et espérer dans le même temps qu’Angers et Fos/Mer perdent tous les deux lors du week-end.
Condition sine qua non pour que le carrosse de la Pro B ne se transforme pas en citrouille de Nationale 1 avant la dernière danse du 10 mai prochain à domicile, face à Poitiers.
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