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Très peu de garde-temps signés Rolex ont été qualifiés d'après des célébrités. On pense évidemment à Paul Newman avec sa Cosmograph Daytona, à Steve McQueen et sa Rolex Submariner ou encore à Elvis Presley, ambassadeur de la marque à la couronne avec sa King Midas. Cependant, du côté des sportifs et dans toute l'histoire de la griffe genevoise, un seul nom fut jamais associé à un modèle. Celui de Jean-Claude Killy, symbole éclatant des Jeux olympiques de Grenoble de 1968 lors desquels le « James Dean du ski » fut médaillé d'or de la descente, du slalom géant et du slalom.
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C'est l'une de ces montres affublées du nom du célèbre skieur alpin français - qui siégea d'ailleurs pendant de longues années au conseil d'administration de Rolex - qui sera prochainement mise à l'encan à Monaco sous la houlette de la maison Antiquorum. Un chronographe Réf. 6236 en très bel état de conservation qui ne fut pas la propriété de Jean-Claude Killy mais cependant estimé entre 300 000 et 600 000 euros. Une estimation élevée en raison de la rareté d'un modèle historique à la haute complexité mécanique et produit durant un court laps de temps. De plus, rares sont les Rolex « Jean-Claude Killy » à passer aux enchères. En effet, en 2022, six versions sont apparues sous le marteau dont deux en novembre dernier à Genève. L'une chez Phillips, adjugée 204 500 euros et l'autre chez Christie's, vendue 109 000 euros.
Cinq références différentes réalisées entre 1947 et 1962
Au départ et avant d'être baptisée « Jean-Claude Killy » par les passionnés et les collectionneurs, le nom officiel de ce modèle donné par Rolex était Dato Compax. Une pièce innovante issue de la discrète famille des montres-bracelets chronographes à triple calendrier. Une des lignes de montres vintage les plus complexes fabriquées par l'horloger qui animait ces dernières d'un mouvement de chronographe Valjoux 72C antichoc et amagnétique doté de 48 heures de réserve de marche.
Lancée en 1947, la référence 4767 fut la première montre-bracelet Dato Compax de Rolex, montée sur un boîtier Oyster résistant à l'eau, ce qui en fait le premier modèle « Killy ». La production s'est poursuivie jusqu'en 1962 avec quatre références dont les 5036, 6036, 4768 - la seule édition triple calendrier sur une boîte différente de l'Oyster - et enfin, la 6236. Produites en nombre très limité, celles-ci furent réalisées en or jaune et rose ainsi qu'en acier inoxydable.
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Au fil des ans, Rolex a modifié à la fois le design des cadrans et des boîtiers avec notamment la dernière référence de la série, la 6236. Cette dernière, version la plus aboutie des Dato Compax selon les spécialistes, présentait un style plus moderne et épuré à travers une boîte de forme « tonneau » en trois pièces avec une lunette agrandie. Produite en une centaine d'exemplaires entre 1958 et 1962 avant de disparaître du catalogue Rolex, la 6236 - celle vendue prochainement chez Antiquorum à Monaco - pris ensuite le (sur)nom du champion tricolore de ski qui portait au poignet cette Dato Compax. La légende était née.