Maupassant, La Parure : résumé détaillé, personnages et analyse
Littérature

Guy de Maupassant, La Parure : résumé, personnages et analyse

Ecrit par Les Résumés

La Parure est une nouvelle écrite par Guy de Maupassant parue pour la première fois le 17 février 1884 dans le journal quotidien Le Gaulois. Découvrons ensemble le résumé de cette histoire passionnante qui, si courte soit elle, dépeint le réel de la condition sociale du XIXe siècle.

Résumé détaillé de La Parure Guy de Maupassant

Le portrait de Mathilde

L’histoire se déroule dans le Paris du XIXe siècle. Elle débute sur la description d’une très belle femme, Mathilde Loisel, qui a tout d’une grande dame. Pourtant, n’étant pas née dans la bonne famille, elle rêve d’une vie qu’elle n’aura jamais. Étant issue d’une famille modeste, elle épouse un fonctionnaire au Ministère de l’instruction publique, Monsieur Loisel. Ce dernier est éperdument amoureux de sa femme. Pourtant, Mathilde déteste sa vie et se concentre sur ce qu’elle n’a pas. En effet, elle désire mener une vie de luxe et de richesse, porter de belles robes avec de belles parures. Elle est si honteuse de sa condition qu’elle ne voit plus sa meilleure amie, Mme Forestier, qu’elle a rencontré au couvent. Celle-ci représente tout ce qu’elle ne peut avoir : elle est l’épouse d’un homme riche et jouit d’une situation très confortable.

L’invitation, une opportunité ?

Quand son mari lui tend l’invitation pour aller à un bal organisé par le Ministère, elle paraît hésitante. Elle ne veut pas s’afficher et montrer sa condition sociale. Mathilde souffre de ne pas avoir les beaux bijoux et les vêtements magnifiques que pourraient avoir les femmes présentes à la soirée. Amoureux de sa femme, Monsieur Loisel lui donne 400 francs pour s’acheter une belle robe et lui suggère d’emprunter une jolie parure à Mme Forestier. Parmi tous les choix qui s’offrent à elle, Mathilde choisit un collier de diamant.

La disparition de la parure ou le coup du sort

Durant toute la durée du bal, tout se passe bien. Mathilde arrive à oublier, le temps d’une soirée, sa condition sociale. Lorsqu’elle rentre chez elle avec son mari, elle se rend compte en se déshabillant qu’elle a perdu son collier.
Après avoir recherché le collier, en vain, Mathilde et Monsieur Loisel décident d’acheter un collier de perles identiques pour le remplacer. Ils trouvent une parure semblable dans une boutique au prix de 40 000 francs qu’ils négocient à 36 000 francs ! Endetté lourdement, le nouveau collier est donné à Madame Forestier.

Une vie misérable

Le couple met dix années à rembourser les sommes empruntées. Dix ans de pauvreté extrême ! En plus de son poste, Monsieur Loisel prend un deuxième emploi et Mathilde se voit contrainte de réaliser les tâches destinées aux domestiques.

La chute

Peu de temps après avoir remboursé l’intégralité de leurs emprunts, Mathilde tombe sur Madame Forestier qui jouit toujours d’une très belle condition sociale. Soulagée, elle lui confie sa mésaventure avec la parure. Madame Forestier lui avoue alors que le collier de perles était un faux et qu’il ne lui avait pas coûté plus de 500 francs.

Schéma Narratif

Situation Initiale Madame Loisel déteste sa condition sociale. Née dans une famille pauvre, elle rêve d’une vie qu’elle ne pourra jamais avoir et cela la rend malheureuse. Elle a pourtant tout l’amour et toute l’affection de son mari, Monsieur Loisel, mais cela ne lui suffit pas. Mathilde ne se contente pas de ce qu’elle a, elle veut plus, beaucoup plus. Elle jalouse secrètement la vie de son amie, Madame Forestier qui a épousé un homme très riche.
Élément déclencheur/perturbateur Son mari lui tend une invitation, pour elle et lui, à une soirée organisé par le Ministère. Si au départ, Mathilde parait hésitante, elle consent à y aller. Elle s’achète une belle robe avec l’argent que lui donne son mari et elle emprunte un joli collier de diamant à Madame Forestier, son amie. Quand ils arrivent chez eux, après le bal, Mathilde et son mari se rendent compte que la parure a disparu.
Les péripéties 1) Monsieur et Madame Loisel recherchent la parure partout.
2) Ne la trouvant pas, ils en achètent une identique, à 36 000 francs, pour la rendre à Madame Forestier.
3) Monsieur et Madame Loisel s’endettent.
4) Ils remboursent leurs emprunts : ils renvoient la domestique, changent de logement. Monsieur Loisel cumule deux emplois. Mathilde réalise les tâches de domestiques.
Élément de résolution Monsieur et Madame Loisel mettent dix années à rembourser l’achat de la parure.
Situation finale (ou chute) Mathilde revoit par hasard madame Forestier. Elle lui confie ce qu’il s’est passé avec la parure. Madame Forestier lui apprend que le collier de diamant était un faux et qu’il ne lui avait coûté pas plus de 500 francs.

Présentation des personnages

Mathilde Loisel

Madame Loisel est le personnage principal de cette nouvelle. Décrite comme une très jolie jeune femme, elle a tout d’une grande dame sauf qu’elle est née dans une famille modeste de Province. Sa vie terne et misérable la rend malheureuse. Elle qui rêve de luxure et de richesse, elle ne fait pas partie de ce monde qu’elle ne cesse d’idéaliser. Elle est pourtant l’épouse de Monsieur Loisel qui, malgré son statut social, lui apporte tout l’amour et l’affection possible. Toutefois, cela ne contente pas Mathilde Loisel qui souhaite beaucoup plus que ça ! Au fur et à mesure de la nouvelle, contrainte de rembourser l’argent emprunté pour racheter le collier, Mathilde se transforme. Vers la fin de la nouvelle, elle fait beaucoup plus vieille que son âge et madame Forestier ne la reconnaît pas lorsqu’elles se croisent par hasard.

Monsieur Loisel

Ce petit employé au ministère de l’instruction publique est le mari de Mathilde. Il aime la simplicité et les petits plaisirs que peuvent lui procurer la vie. Très amoureux de sa femme, il fait tout son possible pour la rendre heureuse. De nombreuses fois, il lui fait part de son affection. Il va jusqu’à lui donner les 400 francs qu’il avait économisé pour s’acheter un fusil de chasse pour qu’elle puisse trouver une robe à son goût. Il est aspiré dans la spirale infernale liée à la perte de cette fameuse parure. Pour rembourser les dettes plus rapidement, il trouve un second emploi.

Jeanne Forestier

Cette jolie jeune femme est l’amie de Mathilde. Ces deux femmes se sont rencontrées au couvent. Elle représente tout ce qu’idéalise et souhaite Mathilde. En effet, elle a épousé un homme riche et jouit d’une situation sociale très aisée. Elle fait partie des grandes dames de la société. Bien plus que l’envier, Mathilde la jalouse secrètement ! C’est elle qui prête le fameux collier en diamant à Mathilde pour qu’elle soit étincelante au bal organisé par le Ministère.

Les autres personnages

Outre ces personnages principaux, la nouvelle comporte des personnages secondaires qui ne sont que citer comme le Ministre de l’instruction publique et sa femme, Madame Georges Ramponneau, ou le joaillier.

Analyse de l’Œuvre

Les thématiques abordées dans cette nouvelle

L’insatisfaction

Mathilde méprise la vie qu’elle a. Elle rêve de bien plus ! Bien qu’elle ait un mari aimant qui fait tout pour la rendre heureuse, cela ne suffit pas à la rendre heureuse. Mathilde est malheureuse. Elle n’arrive pas à jouir, comme son mari, des petits plaisirs simples de la vie comme le fait de déguster un “bon pot-au-feu”. Mathilde rêve de “dîners fins, aux argenteries reluisantes”, “aux plats exquis servis en des vaisselles merveilleuses”, “manger la chair rose d’une truite”. Mathilde idéalise la vie des grandes dames de la société. Elle les idéalise et se concentre essentiellement sur ce qu’elle n’a pas (bijoux, toilettes, robes). Elle veut ce qu’elle ne peut avoir et elle en est malheureuse pour ça. Elle ne peut se satisfaire de sa réalité, c’est pour cela qu’elle rêve de sa vie. Sous la plume de Maupassant, cette distinction se traduit par une opposition entre le lexique de la réalité et celui du rêve.
Pour autant, c’est cette même insatisfaction qui va pousser Mathilde à emprunter la parure à Madame Forestier. Une insatisfaction qui l’entraîne dans une vie misérable où tout ce qu’elle déteste se matérialise. Elle rêvait de sa vie, cette dernière devient, pour elle, un réel cauchemar. Son insatisfaction cause sa perte et celle de son mari. La chute ironique de cette histoire entraîne le lecteur à se rendre compte que se contenter de ce qu’on a vaut mille fois moins de tourments.

La pauvreté et la richesse

Cette distinction se manifeste par l’opposition de deux des personnages principaux. D’un côté, nous avons Madame Forestier qui a épousé un homme riche et qui vit très confortablement. De l’autre côté, nous avons Mathilde Loisel qui rêve de sa vie et qui envie la situation confortable dont jouissent les grandes dames de la société. Mathilde n’a qu’une seule idée en tête : avoir la même position sociale que son amie. Une position qu’elle n’atteindra jamais !

À travers le portrait de ces deux personnages, Guy de Maupassant décrit avec justesse les écarts de richesses entre les différentes classes sociales dans le Paris du XIXe siècle. Cette distinction entre la richesse et la pauvreté est également accentuée par la symbolique de la parure. Celle-ci représente exactement ce que Mathilde souhaite posséder. Pour Mathilde, ce collier symbolise un statut social élevé qui peut jouir de mille et un bijoux de luxe. Cette croyance est si forte dans l’esprit de Mathilde qu’elle ne pense pas à vérifier si ce collier de diamants pourrait être un faux. Pour elle, c’est un vrai, car les grandes dames de la société ne portent que des bijoux de luxe très coûteux.

Outre cette distinction entre la richesse et la pauvreté, Maupassant utilise le personnage de Mathilde pour illustrer la thèse du Déterminisme social, développée par le sociologue Émile Dürkheim. Selon ce concept, les origines socio-économiques de nos parents influencent nos vies. Nous suivons donc tous, inconsciemment, un chemin tout tracé. Mathilde voulait plus, rêver de plus. Pour autant, elle n’a pas réussi à s’élever dans la société. La disparition de la parure, comme un coup du sort, la ramène sur le chemin de sa vie.

Les apparences

Dans La Parure, Guy de Maupassant réalise, avec le personnage de Mathilde, la critique du paraître de la société dans laquelle il vit. Mathilde qui ne cesse de rêver de sa vie, de songer à ce qu’elle pourrait avoir, de vouloir “tant désiré plaire, être enviée, être séduisante et recherchée” voit l’invitation au bal comme une opportunité. Celle de se faire passer pour une grande dame de la société juste au moins une fois. Elle désire oublier sa condition sociale juste le temps d’une soirée, car “il n’y a rien de plus humiliant que d’avoir l’air pauvre au milieu de femmes riches.” Lorsqu’elle va chez Madame Forestier pour emprunter un bijou, elle recherche ce petit plus qui permettra de mieux la déguiser, de faire croire qu’elle fait partie du même monde que toutes ses femmes riches alors que ce n’est pas le cas. Si cette rivière de diamants la plonge dans un moment féerique le temps du bal, faisant d’elle l’attraction de la soirée, elle la noie également dans une vie de misère où la pauvreté, qu’elle porte en horreur et qu’elle fuit, finit par la rattraper.

L’orgueil

Du fait de cette chute qui prête à sourire, Guy de Maupassant dénonce clairement le péché d’orgueil. Ce dernier a entraîné Monsieur et Madame Loisel à cacher la vérité à madame Forestier. En ne dévoilant pas la disparition de la parure, ils s’engagent à remplacer le collier en diamant quitte à s’endetter sur dix longues années. S’ils avaient avoué la vérité à madame Forestier, celle-ci leur aurait révélé que le bijou était un faux. Au lieu de rembourser un bijou à hauteur de 36 000 francs, ils auraient pu trouver le même pour moins de 1 000 francs. Cela leur aurait économisé bien des torts.

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