Biographie de FRED ASTAIRE (1899-1987) - Encyclopædia Universalis

ASTAIRE FRED (1899-1987)

Fred Astaire - crédits : Keystone Features/ Hulton Archive/ Getty Images

Fred Astaire

Fred Astaire, de son vrai nom Frederick Austerlitz, est né le 10 mai 1899 à Ohama (Nebraska, États-Unis). Il est surtout célèbre pour les grandes comédies musicales dont il partage la vedette avec Ginger Rogers. Beaucoup voient en lui le meilleur danseur de musique populaire de tous les temps.

<it>Drôle de frimousse</it>, de Stanley Donen - crédits : Paramount Pictures Corporation/ Collection privée

Drôle de frimousse, de Stanley Donen

Né dans une famille aisée, Astaire apprend la danse dès l'âge de quatre ans. En 1906, il monte avec sa sœur Adele un numéro qui devient un spectacle de music-hall populaire. Tous deux font une brève apparition dans le film Fanchon the Cricket (1915) avec Mary Pickford, avant de débuter à Broadway dans Over the Top (1917). Ils acquièrent une renommée internationale grâce à des revues à succès, dont For Goodness Sake (1922), Funny Face (1927) et The Band Wagon (1931). Quand Adele abandonne la scène à la suite de son mariage avec lord Charles Cavendish en 1932, Astaire tourne un bout d'essai pour le cinéma. Le verdict des producteurs est sans appel : « Ne sait ni jouer, ni chanter. Un peu chauve. Sait un peu danser. » Il n'en interprète pas moins le rôle d'un danseur dans Dancing Lady (Tourbillon de la danse, 1933), produit par la Metro Goldwyn Mayer, dont Joan Crawford, Clark Gable et les Three Stooges sont les vedettes.

Toujours en 1933, la RKO Radio Pictures forme le duo Astaire-Ginger Rogers pour le film Flying Down to Rio (La Carioca). Ils font sensation, volant la vedette aux stars Dolores del Rio et Gene Raymond. Au cours des années 1930, une forte demande du public encourage la R.K.O. à produire une série de films avec le duo dans les rôles principaux, dont The Gay Divorcee (La Joyeuse Divorcée, 1934) et Swing Time (Sur les ailes de la danse, 1936). Ils sont tous devenus des classiques. Même si Astaire change plusieurs fois de partenaire au fil de sa carrière, son association avec Rogers fait naître une alchimie particulière. L'élégance de Fred Astaire et le style plus direct de Rogers se complètent, et il a souvent été dit que s'il lui donnait de la classe, elle renforçait son sex-appeal. Leurs numéros – claquettes virtuoses ou danses de salon pleines de grâce –, souvent exécutés dans de somptueux décors Art déco, figurent des déclarations sophistiquées d'amour romantique. Astaire et Rogers ne s'embrassent qu'une seule fois à l'écran, et il s'agit qui plus est d'une séquence onirique.

Fred Astaire et Ginger Rogers dans <it>Le Danseur du dessus</it> - crédits : John Miehle/ John Kobal Foundation/ Getty Images

Fred Astaire et Ginger Rogers dans Le Danseur du dessus

Fred Astaire et Ginger Rogers dans <it>Amanda</it> - crédits : Hulton Archive/ Getty Images

Fred Astaire et Ginger Rogers dans Amanda

Le style immensément populaire de Fred Astaire semble détendu, aérien, aisé et largement improvisé. En réalité, c'est un perfectionniste qui travaille d'arrache-pied et répète inlassablement ses numéros. En collaborant avec le chorégraphe légendaire Hermes Pan pour ses films avec Rogers, Astaire prend ses distances avec l'approche alors très populaire de Busby Berkeley, qui créait des comédies musicales truffées d'effets spéciaux, de décors surréalistes et de chœurs sophistiqués. À l'inverse, Astaire révolutionne la comédie musicale en la simplifiant : les danseurs solos et les duos sont filmés de pied, le montage et les angles de prise de vue limités au maximum. Il est considéré comme un pionnier dans l'art de montrer la danse au cinéma.

Après le dernier film du duo Astaire-Rogers produit par la R.K.O. en 1939, Astaire joue et danse avec diverses partenaires, dont Eleanor Powell, Rita Hayworth (sa partenaire préférée à l'écran, selon Astaire) et Lucille Bremer. Il songe à la retraite en 1946 mais revient sur les écrans à partir de 1948, dans une série de comédies musicales en Technicolor produites par la M.G.M. Celles-ci constituent, de même que ses films avec Rogers, le corpus le plus respecté de son œuvre. On y voit certains de ses numéros les plus célèbres : sa danse au ralenti dans Easter Parade (Parade de printemps, 1948) ; avec des chaussures seules dans The Barkleys of Broadway (Entrons dans la danse, 1949), où il retrouve pour la dernière[...]

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Universalis. ASTAIRE FRED (1899-1987) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

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Fred Astaire - crédits : Keystone Features/ Hulton Archive/ Getty Images

Fred Astaire

<it>Drôle de frimousse</it>, de Stanley Donen - crédits : Paramount Pictures Corporation/ Collection privée

Drôle de frimousse, de Stanley Donen

Fred Astaire et Ginger Rogers dans <it>Le Danseur du dessus</it> - crédits : John Miehle/ John Kobal Foundation/ Getty Images

Fred Astaire et Ginger Rogers dans Le Danseur du dessus

Autres références

  • COMÉDIE AMÉRICAINE, cinéma

    • Écrit par Joël MAGNY
    • 5 126 mots
    • 18 médias
    ...Place au rythme), Busby Berkeley, 1939]. La R.K.O. développe au contraire un style raffiné, voire sophistiqué (et nettement antigéométrique), dont Fred Astaire est l'emblème, avec ses partenaires, en particulier Ginger Rogers (La Joyeuse Divorcée, 1934, Top Hat, 1935, de Mark Sandrich). À...
  • COMÉDIES MUSICALES. LA JOIE DE VIVRE AU CINÉMA (exposition)

    • Écrit par Christian VIVIANI
    • 1 010 mots
    • 2 médias
    ...latéraux nous montrent en noir et blanc Catherine Deneuve et Françoise Dorléac en train de répéter leurs danses. Le secret de la danse au plafond de Fred Astaire nous est expliqué (Mariage Royal[Royal Wedding], Stanley Donen, 1951). Une juxtaposition éclairante de Michael Jackson dans la chanson...
  • DONEN STANLEY (1924-2019)

    • Écrit par Christian VIVIANI
    • 1 042 mots
    • 1 média

    Comme Vincente Minnelli, Gene Kelly ou Bob Fosse, Stanley Donen était rongé par l’inquiétude. L’art du musical est de nous faire croire qu’il est futile : il faut donc masquer à quel point le réel peut vous blesser. Seul le « divin » Fred Astaire paraît échapper à l’anxiété, sans...

  • GERSHWIN GEORGE - (repères chronologiques)

    • Écrit par Pierre BRETON
    • 582 mots

    26 septembre 1891 Jacob Gershvin naît à Brooklyn, à New York, de parents juifs fraîchement immigrés de Saint-Pétersbourg. Le patronyme de son père est Gershovitz.

    6 décembre 1896 Son frère Israel Gershvin – qui se fera connaître comme librettiste et parolier sous le nom d'Ira Gershwin –...

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Voir aussi