Un site d’extrême droite publie une liste de supposés «islamogauchistes» : la CNIL ouvre une enquête
Une liste du site d’extrême droite Fdesouche, révélée par le journaliste Taha Bouhafs, classe de nombreuses personnalités (politiques, militantes…) comme étant « islamogauchistes ». Selon des informations de L’Obs et de Franceinfo, la CNIL s’est auto-saisie et a ouvert une enquête.
La Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL) a ouvert une enquête après la révélation d’une liste réalisée par le site d’extrême droite Fdesouche recensant des dizaines de personnes présentées comme « islamo-gauchistes », d’après des informations de L’Obs et de Franceinfo .
Ce 17 septembre, le journaliste Taha Bouhafs a révélé sur Twitter l’existence « d’un fichier très suspect provenant du site de « Fdesouche » ».
« C’est un tableau Excel qui établit une liste […] ethnique et politique, de ce que l’extrême droite considère comme les « islamogauchiste » des centaines de personnes sont fichées », a-t-il expliqué, captures d’écran à l’appui. Le fichier public n’était plus visible sur le site d’extrême droite dans l’après-midi.
Vers une plainte collective ?
Plusieurs journalistes, membres d’associations, élus politiques, ou même imams étaient répertoriés dans cette liste constituée sous la forme d’un tableau Excel. Une autre liste contenait même des numéros de téléphone, l’adresse physique ou encore les noms de personnes faisant partie de collectifs d’aide aux migrants, toujours selon Taha Bouhafs
Sur Twitter, ce dernier explique avoir déposé plainte et estimerait « judicieux » que les personnes concernées déposent une plainte collective.
De son côté, la CNIL a également annoncé l’ouverture d’une enquête. « Une instruction est en cours. À ce stade, on ne peut pas en dire plus sur la légalité, ou non, de cette liste », a expliqué l’institution censée protéger nos données personnelles à l’Obs.
Pierre Sautarel, animateur du site d’extrême droite à l’origine de la liste, a estimé à Franceinfo que ce fichage était « un travail de journaliste ». « Ce n’est pas de l’intimidation ou du fichage. L’erreur c’est de l’avoir fait sous forme de tableau », s’est-il défendu.