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Privé du soutien de son épouse pour exercer ses fonctions officielles alors qu'il remplace sur le terrain le monarque empêché par la maladie, William est contraint à l'exercice d'équilibriste. Il doit exercer son art sur le domaine réservé au chef de l'État, mais selon ses recettes propres. Pour réussir sa difficile prestation de « roi intérimaire », le fils aîné de Charles III dispose d'au moins trois atouts : sa compétence, son pragmatisme et son sens du devoir.
Chroniqueur au Daily Mail, Richard Kay, l'un des observateurs les plus fins des Windsor, résume le sentiment général : « Les temps sont aujourd'hui instables et la monarchie traverse une crise importante, mais survivra comme ce fut toujours le cas au cours de son histoire millénaire. » L'avenir à court terme de la dynastie repose sur les épaules du prétendant âgé de 41 ans.
Kensington Palace, une vraie PME
Comme l'explique Robert Hardman dans sa récente biographie, Charles III : New King, New Court, The Inside Story, « William est un gars sérieux, direct, pragmatique, mais aussi précautionneux et circonspect ». Le numéro un dans l'ordre de succession a été formaté à la tâche par sa grand-mère, Elizabeth II. L'intéressé peut compter sur sa cour de Kensington Palace gérée comme une PME. Ses conseillers, plus représentatifs de la société multiculturelle que ceux de son père – issus de l'establishment blanc, anglo-saxon et protestant –, l'aident à exercer ses fonctions régaliennes et à gérer le duché de Cornouailles, le joli patrimoine foncier et immobilier qui fait du prince de Galles l'une des grosses fortunes du royaume.
Une réputation de légèreté, certes, s'accroche à ses guêtres. Ses détracteurs lui reprochent le manque d'assiduité. En 2023, il n'a effectué que 172 engagements publics contre 457 pour sa tante, la princesse Anne et 425 pour le souverain. À ses détracteurs, celui qui a beaucoup souffert du divorce de ses parents et de la perte tragique de sa mère Diana alors qu'il avait 15 ans rétorque que le bonheur de ses trois enfants, les princes George et Louis et la princesse Charlotte, l'emporte sur les responsabilités officielles.
Sa personnalité véritable se dérobe à tous. Sur la rudesse du noyau, l'enveloppe de cet homme volontiers colérique qui accepte mal la contradiction a plus de rondeurs, une décontraction suffisante pour assurer un bon contact, un style direct et une grande ouverture d'esprit.
Kate, soutien essentiel malgré son cancer
À l'inverse de son père, William ne traîne pas après lui une image d'être complexe, déchiré, romantique ou rêveur. L'adepte de musique techno défend publiquement les causes chères à sa génération des milléniaux, l'écologie, la santé mentale, la diversité, le féminisme ou les droits LGBTQ. Il lit peu et puise ses informations non pas dans la presse, mais sur les réseaux sociaux. L'intéressé ne dispose pas de valet personnel et fait ses propres valises lors de ses tournées officielles.
Au cours d'une visite la semaine dernière en aide aux personnes sans-abri à Sheffield, personne n'a pu lire sur son visage le moindre signe de stress en dépit du torrent de rumeurs et de calomnies sur l'état de santé de son épouse, ainsi que sur la solidité de son mariage. C'est toujours la même impassibilité dans les situations les plus dramatiques, la même maîtrise de soi devant les événements les plus éprouvants. Il s'est composé un personnage égal, d'apparence froide que rien n'atteint. Les yeux fatigués et une perte de poids étaient les seuls signes extérieurs de ses soucis à propos du cancer de sa femme.
Même affaiblie par la chimiothérapie, la princesse de Galles jouera un rôle de soutien essentiel dans cette période difficile. Dans toutes ses conversations, William ne manque jamais de mentionner son épouse : « Je dois en parler avec Kate. » Il la considère comme son égale au sein d'un couple moderne qui partage les tâches ménagères et scolaires. C'est la compagne de tous les instants d'un aristocrate de haut vol, timide et introverti. « Où est ma femme ? » dira vingt fois par jour celui qui ne sait pas être seul. « Elle lui a offert la stabilité, la solidité et la diligence dont il a besoin », souligne l'experte royale, Rebecca English, à propos de l'héritier au trône qui est finalement, comme on dit dans les petites annonces, « bien sous tous les rapports ».
William a été élevé pour être un futur roi. L'heure a sonné, il va le faire. De plus il a trois héritiers, la royauté continuera. Ainsi va l'Angleterre, qui a une identité hors norme.
Même si ce sont tous des privilégiés de la vie, il ne faut pas se moquer du malheur des autres. Le Karma ça vous parle ? Ou tout au moins l’empathie et la compassion. La médiatisation à outrance de tous leurs faits et gestes en de pareils moments n’est pas un gage de sérénité et ne doit pas aider à surmonter la maladie. Même si je le répète, ce sont (financièrement) tous des privilégiés de la vie et qu’ils ont accès aux meilleurs soins, ce qui est loin d’être le cas de tout le monde. Pour tous les vivants, Carpe Diem pendant qu’il en est encore temps.
WILLIAM c’est une bonne poire (40 degrés minimum).