DÉCRYPTAGE. Une Ligue 1 plus que jamais à deux vitesses à l’issue de la phase aller

Un leader malade ? Le Paris Saint-Germain a terminé la phase aller du championnat par deux défaites en l’espace de quinze jours. De quoi ralentir le rythme affolant auquel cavale le trio de tête depuis le lancement de la saison de Ligue 1. Mais les chiffres sont déjà historiques. Car derrière le PSG (47 pts), Lens (44 pts) et Marseille (42 pts) n’ont pas levé le pied avant de basculer dans la deuxième partie de la saison.

Derrière Paris, les poursuivants suivent

Les résultats des trois clubs cumulés, le podium comptabilise déjà 133 points après 19 journées. Du jamais vu en Ligue 1. Ils font mieux que Paris, Monaco et Lyon version 2017-2018, détenteurs jusqu’ici du record, avec 132 points au même stade de la saison.

Dans le détail, il n’y a rien d’exceptionnel de voir le PSG pointer en tête du championnat avec 47 points à la mi-saison. Le club parisien a habitué à ce genre de performance ces dernières saisons. Il a même déjà fait mieux à quatre reprises. Son record date de la saison 2018-2019, où il avait déjà acquis 53 points à ce stade. Le record absolu. En dehors de Paris, Lyon avait été le premier à dépasser la barre des 50 points lors de la saison 2006-2007.

Ce sont les poursuivants qui détonnent. Avec 44 points, Lens réalise le meilleur départ de son histoire en championnat. Mieux, il est le dauphin le plus prolifique de l’histoire de la Ligue 1. Son bilan dépasse celui de treize leaders du XXIe siècle au même moment de la saison. Et à égalité avec trois autres. Un vrai rythme de champion. Jamais un deuxième n’avait comptabilisé plus de 42 points après 19 journées (championnats à 18 ou 20 équipes confondus).

Une place en dessous, l’OM avance aussi dans des temps records. L’équipe reprise par Igor Tudor au début de l’été réalise le deuxième meilleur bilan de l’histoire du club à la moitié du championnat. Le Croate fait mieux que Marcelo Bielsa qui avait conclu la phase aller avec 41 points en 2014-2015. Seul Rolland Courbis le dépasse (44 points, 1998-1999). À l’époque, Marseille était premier du classement.

« Être aussi bon et n’être que troisième, ça peut paraître injuste mais ça ne l’est pas vraiment, c’est aussi dû aux excellentes prestations des deux devants nous », a commenté Igor Tudor en conférence de presse. Avec 42 points, son OM est devenu le troisième du classement le plus prolifique à la mi-saison. En 29 saisons depuis l’instauration de la victoire à 3 points, ce bilan avait permis à 16 reprises d’être leader.

Mais les trois premiers ne sont pas les seuls à avoir carburé dans cette première partie de saison. Malgré une moyenne de points record, ils n’ont pas provoqué une grosse cassure avec le 4e et le 5e (Monaco et Rennes, 37 pts). Les Bretons explosent au passage la meilleure marque pour un 5e après 19 journées (+3 points). La moyenne à cette position est de 31,7 points depuis 1994-1995.

Si bien que le nombre de points cumulés par le Top 5 atteint lui aussi des niveaux records. Paris, Lens, Marseille, Monaco et Rennes comptabilisent 207 points, soit 4 de plus que l’ancien record datant de 2017-2018, et 15 sur le troisième meilleur total (192 pts, 2016-2017).

Une zone rouge historiquement faible

Un tel rythme à l’avant se répercute forcément dans le bas du tableau où le rythme tourne particulièrement au ralenti. Mais pas forcément dans les toutes dernières places. Lanterne rouge à la mi-saison, avec seulement 8 points, Angers n’établit pas un nouveau record pour un dernier de la classe. D’autres ont déjà fait moins bien. Alors que Troyes (2015-2016) et Arles-Avignon (2010-2011) présentaient le même bilan, Grenoble (2009-2010) et Metz (2007-2008) avaient un point de moins. Mais tous ont terminé la saison à la dernière place. C’est plutôt au niveau des places au-dessus que le bilan est exceptionnellement bas.

Si les 19e et 18e sont un peu en dessous de la moyenne de points, à cette place et à cette journée, les 17e et 16e établissent des records peu flatteurs.

Longtemps empêtré dans la zone rouge, Strasbourg s’en est sorti lors des deux dernières journées grâce à un nul à domicile contre Lens (2-2) et une victoire à Lyon (2-1). Les Alsaciens pointent au 16e rang avec seulement 15 points (2 victoires, 9 nuls, 8 défaites), soit le pire total à ce stade de la saison pour une équipe dans cette position.

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Tout comme Brest, un cran plus bas, qui devient le premier 17e avec un bilan aussi faible après 19 journées. Depuis 1994-1995, chaque équipe qui avait affiché 15 points ou moins après 19 journées s’était toujours retrouvée dans l’une des trois dernières places du championnat. Mais attention, cette saison la 17e place condamne aussi à la relégation.