Charlotte Silvera l’insoumise
La Cinémathèque de Toulouse consacrera en décembre un cycle à la réalisatrice Charlotte Silvera dont "Louise l’insoumise", le premier film, fit sensation à sa sortie en 1985.
Cinéaste des conditions de la féminité, Charlotte Silvera livre des portraits de femmes incandescentes, qu’elles soient enfants, adolescentes ou mûres. Des portraits de personnages hors du commun, moralement indépendants, socialement en quête d’indépendance. Et cela dès son premier film, "Louise l’insoumise", en 1985. Cette année-là, une gamine d’une dizaine d’années, au caractère bien trempé, déboulait sur les écrans français avec la rage au ventre. La rage contre sa mère, contre la famille, contre un ordre qui tient de la violence, contre une morale qui tient de l’hypocrisie. L’action a beau se passer dans des années 1960 reconstituées avec une économie de moyens remarquable, la rage est intacte, abreuvée au sentiment d’injustice, berceau d’une volonté de rébellion insatiable. Et de cette rage naît le désir de braver les interdits. Un désir que l’on sent, que l’on voit, que l’on partage avec Louise, Louise l’insoumise. Quitte à basculer définitivement de l’autre côté de la barrière. De l’autre côté des barreaux. Peut-être "Prisonnières" (1988), comme le film suivant de Charlotte Silvera. Un film de prison. Un film de femmes en prison, choral, carcéral. Carcéral parce que choral, parce que plus qu’aux murs, c’est encore à un ordre, social, sociétal, que l’on se cogne. L’individu et le groupe. L’individu face au groupe : Carmen Maura, proviseure séquestrée chez elle par un groupe de lycéens dans "Escalade" (2011). L’individu dans le groupe : quand la cohésion maligne de ces mêmes lycéens explose au fur et à mesure qu’ils s’enfoncent dans l’irréparable…
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