Des zones grises n’avaient jamais été éclaircies quant aux circonstances qui avaient mené au départ de Bacary Sagna après sa seule saison complète avec l’Impact. Près de deux ans après son dernier match en Bleu-blanc-noir, le défenseur français offre des éléments de réponses.

Vedette du premier épisode du podcast montréalais « For the love of sports », Sagna déplore la façon dont la fin de son association avec l’Impact a été gérée par ce qu'on comprend être le directeur sportif Olivier Renard et son bras droit Vassili Cremanzidis. Il s’en prend aussi à Thierry Henry, un ancien coéquipier en équipe nationale avec qui sa relation s’est rapidement détériorée.

Sagna raconte qu’à la fin de la saison 2019, au cours de laquelle il avait démarré 26 des 34 matchs de l’Impact en MLS, la direction du club lui signifie son intention de négocier en vue de son retour l’année suivante et demande à son agent d’entrer en contact avec « le nouveau directeur sportif », en l’occurrence Renard, qui vient d’entrer en poste.

« Toutes les lumières étaient au vert », affirme-t-il. Mais Renard, prétend-il, n’a jamais retourné les messages de son agent.

« Déjà, ça c’est un manque de respect. C’était la première chose. Ça m’a énervé. »

Sagna a d’abord eu vent que l’Impact désirait investir dans un défenseur central. Il dit ensuite avoir appris pendant des vacances à Dubaï que l’Impact convoitait un défenseur latéral algérien. C’est au retour de ces vacances qu’il a finalement vu plus clair dans les intentions de son ancien employeur.

« Le jour où j’atterris, j’attends mes bagages, je reçois un texto d’un des directeurs sportifs. Le texto, c’est : "au nom de l’Impact, j’aimerais te remercier pour l’année et demie qu’on a passée ensemble". La haine est montée. Mes enfants sont à l’école, on est à la mi-décembre. Par rapport à ça, je l’ai très mal pris. »

Sagna accuse l’Impact d’avoir refusé de signer les documents qui lui auraient permis d’offrir ses services à d’autres équipes. Il exprime aussi de la rancœur face au manque de support qu’il a reçu de Henry, qui a été annoncé comme entraîneur quelques semaines avant le divorce.

« Le jour où je partais en vacances en Europe, j’ai envoyé un message à Titi, je suis passé le voir pendant un quart d’heure, mais pas pour parler de mon contrat.  En tant que pote. Mais depuis ce jour-là, je n’ai jamais entendu parler de lui. »

Le jeune retraité précise qu’il ne veut pas « cracher sur le club », qu'on a depuis rebaptisé CF Montréal, et se montre reconnaissant envers le propriétaire Joey Saputo et le président Kevin Gilmore.

« Ça reste un bon club avec des bonnes infrastructures, des bonnes idées et énormément de bonnes personnes qui m’ont apporté beaucoup de choses », assure-t-il, ajoutant qu’il aurait aimé amorcer son après-carrière dans sa ville d’adoption.

« Je comptais rester à Montréal et peut-être passer mes diplômes de coach avec l’Académie. J’ai eu la chance de m’entraîner avec Pep Guardiola, Deschamps, Wenger... J’aurais vraiment pu apporter quelque chose. »