Walter Scheel

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Walter Scheel
Illustration.
Walter Scheel en 1974.
Fonctions
Président fédéral d'Allemagne

(4 ans, 11 mois et 29 jours)
Élection 15 mai 1974
Chancelier Helmut Schmidt
Prédécesseur Gustav Heinemann
Successeur Karl Carstens
Chancelier fédéral d'Allemagne
(intérim)

(9 jours)
Président fédéral Gustav Heinemann
Gouvernement Brandt II
Législature 7e
Prédécesseur Willy Brandt
Successeur Helmut Schmidt
Vice-chancelier
Ministre fédéral des Affaires étrangères

(4 ans, 6 mois et 23 jours)
Chancelier Willy Brandt
Lui-même (intérim)
Gouvernement Brandt I et II
Prédécesseur Willy Brandt
Successeur Hans-Dietrich Genscher
Président fédéral du Parti libéral-démocrate

(6 ans et 5 mois)
Prédécesseur Erich Mende
Successeur Hans-Dietrich Genscher
Vice-président du Bundestag

(2 ans, 1 mois et 11 jours)
Président Eugen Gerstenmaier
Kai-Uwe von Hassel
Législature 5e
Groupe politique FDP
Prédécesseur Thomas Dehler
Successeur Liselotte Funcke
Ministre fédéral de la Coopération économique

(4 ans, 11 mois et 14 jours)
Chancelier Konrad Adenauer
Ludwig Erhard
Gouvernement Adenauer IV et V
Erhard I et II
Prédécesseur Aucun
Successeur Hans-Jürgen Wischnewski
Werner Dollinger (intérim)
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Höhscheid (Reich allemand)
Date de décès (à 97 ans)
Lieu de décès Bad Krozingen (Allemagne)
Nationalité allemand
Parti politique NSDAP (1942-1945)
FDP (1946-2016)
Conjoint Mildred Wirtz (1932-1985)
Profession Entrepreneur
Religion Protestantisme

Signature de Walter Scheel

Walter Scheel
Présidents de la République fédérale d'Allemagne
Vice-chanceliers d'Allemagne
Ministres fédéraux des Affaires étrangères d'Allemagne
Ministres fédéraux de la Coopération d'Allemagne

Walter Scheel (né le à Höhscheid et mort le à Bad Krozingen) est un homme d'État allemand, membre du Parti libéral-démocrate (FDP), dont il est président d'honneur.

Représentant de l'aile gauche du FDP, il devient en 1961 ministre fédéral de la Coopération économique, puis prend la direction du parti sept ans plus tard. Il organise alors le rapprochement avec les sociaux-démocrates de Willy Brandt, au point de constituer en 1969 une coalition sociale-libérale dans laquelle il est vice-chancelier et ministre fédéral des Affaires étrangères. À ce poste, il soutient la politique de détente et rapprochement avec l'Allemagne de l'Est promue par le chancelier, et qui leur vaut de nombreux désistements dans leur camp. En 1974, fort du soutien de l'alliance de centre gauche, il est élu président fédéral mais n'effectue qu'un seul mandat de cinq ans. Ne disposant pas, en effet, de la majorité pour être réélu en 1979, il décide de se retirer de la vie politique.

Biographie[modifier | modifier le code]

Formation et carrière[modifier | modifier le code]

Après avoir obtenu son Abitur en 1938, il suit une formation dans secteur bancaire à Solingen. En 1939, il est mobilisé et rejoint la Luftwaffe, où il atteindra le grade de lieutenant. À la fin de la Seconde Guerre mondiale, il sert en tant qu'opérateur radio dans un chasseur Messerschmitt Bf 110. Devenu gérant dans l'industrie, il s'installe en 1953 comme conseiller économique indépendant à Düsseldorf. Il prend cinq ans plus tard la tête de l'institut d'études de marché Intermarket, et fonde dans le même temps la firme InterFinanz avec Gerhard Kienbaum et Carl Zimmerer.

Carrière politique[modifier | modifier le code]

Député régional puis fédéral[modifier | modifier le code]

Il adhère au Parti libéral-démocrate (FDP) en 1946 et est élu en 1948 à l'assemblée du quartier de Höhscheid, à Solingen. En 1950, il devient membre du Landtag de Rhénanie-du-Nord-Westphalie, puis du Bundestag en 1953. Il démissionne de son mandat régional l'année suivante et fait, en 1956, son entrée au comité directeur du FDP au niveau fédéral.

Cette même année, il fait partie, avec notamment Erich Mende, du groupe des Jungtürken, qui organise la dissolution de la coalition avec les chrétiens-démocrates en Rhénanie-du-Nord-Westphalie au profit d'une alliance avec les sociaux-démocrates. Cette décision conduit alors une partie de l'aile droite du FDP, emmenée par les ministres fédéraux et le président du groupe parlementaire, à faire scission pour fonder le Parti populaire libéral (FVP), qui ne connaîtra qu'une existence éphémère.

Ministre d'Adenauer et président du FDP[modifier | modifier le code]

À la suite des élections fédérales de 1961, Walter Scheel est nommé ministre fédéral de la Coopération économique dans le quatrième gouvernement de Konrad Adenauer. Il en démissionne le , avec l'ensemble des ministres libéraux, en réaction à l'affaire du Spiegel, mais retrouve son poste dès le 13 décembre dans un cabinet remanié dont est exclu le très controversé Franz Josef Strauß. Maintenu par Ludwig Erhard, qui devient chancelier fédéral en 1963, il se retire à nouveau de l'exécutif le , avec les autres membres du FDP, du fait d'un désaccord sur le budget fédéral. Ce choix conduit à la chute d'Erhard et la formation d'une grande coalition dirigée par Kurt Georg Kiesinger.

Il est désigné vice-président du Bundestag le , à la suite du décès de Thomas Dehler, puis l'année suivante comme successeur d'Erich Mende à la présidence fédérale du Parti libéral, et conduit donc la campagne des élections de 1969.

La coalition sociale-libérale[modifier | modifier le code]

Tenant du social-libéralisme et représentant de l'aile gauche du FDP, Walter Scheel est l'un des principaux artisans de la formation, le , d'une coalition sociale-libérale avec le SPD de Willy Brandt, dans laquelle il devient vice-chancelier et ministre fédéral des Affaires étrangères. Il est alors le premier libéral-démocrate à diriger la diplomatie ouest-allemande. L'année suivante, il se rend en visite officielle en Israël, la première d'un ministre allemand depuis la reconnaissance diplomatique de 1965. Aux côtés de Brandt, il est considéré comme le « père de la Détente » et de la nouvelle politique allemande, fondée sur le dialogue et la reconnaissance de l'Allemagne de l'Est, et non l'opposition prônée depuis vingt ans par la CDU/CSU. Ces orientations conduisent à de nombreuses défections au sein des deux partis de la coalition, tant et si bien que le gouvernement manque de se faire renverser en 1972 par la motion de censure constructive présentée par Rainer Barzel. Le chancelier convoque alors des élections anticipées le 19 novembre, au cours desquelles l'alliance remporte 54,2 % des voix, en hausse de plus de cinq points.

À la suite de la démission de Willy Brandt, en conséquence de l'affaire Guillaume, le , le président fédéral Gustav Heinemann lui demande d'exercer l'intérim à la tête du gouvernement jusqu'à l'investiture d'un nouveau chancelier. Celle-ci intervient neuf jours plus tard avec l'élection du ministre fédéral des Finances, Helmut Schmidt. Il est ainsi le seul libéral à avoir occupé, même par intérim, la direction du cabinet fédéral. Il n'est toutefois pas reconduit dans ses fonctions, reprises par le ministre fédéral de l'Intérieur, Hans-Dietrich Genscher.

Président allemand[modifier | modifier le code]

Le président Walter Scheel accueillant le président américain Jimmy Carter à la Villa Hammerschmidt (1978).

Le , Walter Scheel est élu président fédéral d'Allemagne par l'Assemblée fédérale avec 530 voix du SPD et du FDP, contre Richard von Weizsäcker, soutenu par la CDU/CSU et qui recueille 498 suffrages. Il prête serment le et accomplit, en 1975, ses trois premières visites d'État en France, aux États-Unis et en Union soviétique. Il refuse l'année suivante de promulguer une loi fédérale abolissant l'examen des objecteurs de conscience du service militaire car il estime nécessaire que le Conseil fédéral se prononce également. En 1977, il est lauréat du Prix International Charlemagne.

Il se trouve au centre en 1978, lorsque le magazine Der Spiegel révèle qu'il a fait partie du Parti Nazi (NSDAP) à partir de 1942, bien qu'il n'ait pas formellement demandé son adhésion. Il a déclaré peu de temps après ne se souvenir de rien à ce sujet, mais il semble qu'il y ait été inscrit en sa qualité de militaire.

Fin de carrière[modifier | modifier le code]

À l'approche de l'élection présidentielle de 1979, il constate qu'il ne dispose pas de la majorité suffisante pour être réélu et décide de ne pas se présenter pour un second mandat. Il quitte ses fonctions le 30 juin, au profit du chrétien-démocrate Karl Carstens, et fait valoir ses droits à la retraite. Il est ensuite désigné président d'honneur du FDP, dont il avait démissionné de la direction en 1974.

Famille[modifier | modifier le code]

Il épouse Eva Charlotte Kronenberg en 1942, avec qui il aura son premier fils, Ulrich. Elle décède en 1966 et lui se remarie, trois ans plus tard, avec Mildred Wirtz (Première dame d'Allemagne). Il devient de ce fait le beau-père de Cornelia Wirtz, née trois ans plus tôt. Ensemble, le couple aura une fille, Andrea-Gwendoline, en 1970, et un fils, Simon Martin, adopté en Bolivie un an plus tard.

En 1988, trois ans après le décès de Mildred, il épouse en troisièmes noces Barbara Wiese. Ils se sont installés en 2009 à Bad Krozingen, après avoir vécu à Berlin entre 2001 et 2008.

Il est enterré au cimetière boisé de Berlin-Zehlendorf.

Notes et références[modifier | modifier le code]


Annexes[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (de) Hans-Roderich Schneider, Präsident des Ausgleichs. Bundespräsident Walter Scheel. Ein liberaler Politiker., Vlg, Bonn aktuell, 1975, (ISBN 3-87959-045-1)
  • (de)Walter Henkels, … aber der Wagen der rollt. Walter Scheel anekdotisch., Econ Verlag.
  • (de)Hermann Otto Bolesch, Typisch Scheel. Geschichten, Anekdoten, Pointen., Bertelsmann.
  • (de)Hans-Dietrich Genscher (Hrsg.), Heiterkeit und Härte: Walter Scheel in seinen Reden und im Urteil von Zeitgenossen, Deutsche Verlagsanstalt, Stuttgart, 1984, (ISBN 3-421-06218-8)

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]