Actu livre "les jours du jaguar" et MANSET

Publié le 19 Avril 2024

bonjour,

1)  Il semble que tout le monde ait un avis comparable au mien sur "les jours du jaguar" de Pierre Andrieu que vous êtes en train de recevoir au fur et à mesure : un joli livre !

Michel Troadec le fidèle lui fait l'honneur d'un petit article dans le plus grand journal français : Ouest France dans l'édition du 18/04

          Le chanteur Jean-Louis  Murat vu de l’intérieur, dans  un très beau livre

Grand auteur, compositeur et interprète, l’artiste auvergnat est décédé il y a un peu moins d’un an, en mai 2023. Un beau livre du journaliste Pierre Andrieu lui rend hommage, avec de nombreux témoignages.

 

Presque un an que Jean-Louis Murat nous a brutalement quittés, à 71 ans, nous laissant une prodigieuse discographie, l’une des plus foisonnantes de la chanson française : 31 albums et près de 500 chansons en un peu plus de quarante ans (1981 à 2023) de carrière. L’ironie veut qu’après avoir longtemps refusé de publier une compilation, il avait accepté, décédant la veille de sa sortie. Pour ceux qui connaissent mal son œuvre, son best of de vingt titres est un beau panorama. Pour ceux qui ont le plaisir d’avoir suivi son parcours, ce livre est l’occasion d’en apprendre un peu plus sur le poète auvergnat, bourru et provocateur vu de l’extérieur, infiniment attachant quand on le connaissait un peu.

Journaliste clermontois, Pierre Andrieu le raconte surtout par sa musique, par ses disques clés, se focalisant sur sa période la plus prolifique, de Mustango (1999) à Taormina (2006), débordant sur Toboggan (2013, le plus intime) et Babel (2014, le plus auvergnat). Mais il fait aussi parler ceux qui l’ont côtoyé, notamment des proches : Marie Audigier, Denis Clavaizolle, Laure Desbruères, Fred Jimenez… Un riche livre pour un immense artiste.

Les jours du jaguar, Éditions Le Boulon, 200 pages (50 photos), 32 €.

 

Pierre Andrieu est plutôt un lilithien, et ses choix font un peu parlé du côté de Benzine Mag:

A LIRE SUR LE SITE 

 

« Jean-Louis Murat – Les Jours du Jaguar » de Pierre Andrieu : Garder ses chansons près de nous.

Signé de Pierre Andrieu, Jean-Louis Murat – Les Jours du Jaguar vaut autant comme recueil de témoignages sur Jean-Louis Murat que comme relecture du « virage électrique » de ce dernier.

 

« Jean-Louis Murat – Les Jours du Jaguar » de Pierre Andrieu : Garder ses chansons près de nous.

Signé de Pierre Andrieu, Jean-Louis Murat – Les Jours du Jaguar vaut autant comme recueil de témoignages sur Jean-Louis Murat que comme relecture du « virage électrique » de ce dernier.Lors des dernières Victoires de la Musique, l’hommage à Jean-Louis Murat fut un moment aussi plein de bonne volonté que raté. Il y eut d’abord Léa Salamé déclarant que tout le monde avait été touché par son décès. Elle évoquait bien sûr le public mais les mots paraissaient décalés au vu du parterre présent. Un parterre représentant un show business hexagonal auquel Murat avait un rapport pour le moins compliqué. Quant à Raphaël, d’ordinaire honorable dans l’exercice de la reprise, il foira Si je devais manquer de toi en voulant absolument se caler sur le murmuré de Murat. Heureusement, la sortie du (beau) livre de Pierre Andrieu, rédacteur sur le site concertandco, est là pour offrir un hommage plus digne à un grand de la chanson française contemporaine. Préfacé par Jennifer Charles d’Elysian Fields, Jean-Louis Murat – Les Jours du Jaguar est d’abord constitué d’interviews de divers collaborateurs/collaboratrices racontant leur Murat : les musiciens de studio, le directeur de communication de la Coopérative de Mai, la cinéaste qui l’a filmé au travail (Laetitia Masson), les femmes partenaires dans l’intimité qui furent tout autant ses conseillères artistiques… Et les admirateurs tels que Bernard Lenoir ou l’écrivain Eric Reinhardt. Et enfin des interviews de Murat données à l’auteur. Le tout illustré d’une mine d’or de photos remontant jusqu’à l’avant-notoriété. Si les premières interviews peuvent être touchantes ou intéressantes, celles de Murat rappellent que le Murat distributeur de phrases à l’emporte pièce était nettement plus plaisant à l’oral, au milieu d’un talk show trash, qu’à l’écrit. A côté de cela, Andrieu passe en revue la biographie d’un artiste qui, tel Bashung, a décollé sur le tard. Il évoque l’engagement humanitaire discret, les concerts, la place du sexe et de la mort dans les textes de Murat. Et offre la partie la plus débattable et la plus intéréssante du livre : une vision de la discographie pas forcément partagée par tous les fans de l’Auvergnat. Les synthétiseurs, éléments datés de Cheyenne Autumn ? Il sont pourtant moins pénibles à mon oreille que ceux de I’m your man de Leonard Cohen. Et dans les deux cas le plus important tient toujours debout : les (grandes) chansons. Au nom de ce parti pris, l’âge d’or discographique de Murat se situerait selon Andrieu entre Mustango et Taormina. Je tiens personnellement Mustango pour son chef d’œuvre. Un alliage du Blues/Rock et de la chanson française que Bashung avait effleuré sur certains morceaux d’Osez Joséphine. Et une rencontre entre deux Far West : celui personnel de Murat (l’Auvergne) et l’ombre du vrai. Résumée par ce Jim murmurant à cheval. A ma gauche la littérature de l’Amérique profonde (l’écrivain Jim Harrison). A ma droite l’ombre du western (à cheval). Et au milieu ce murmuré dont Murat disait qu’il se mariait mieux à la langue française que certaines voix gueulardes. Mais surtout un album contenant relativement peu de morceaux confondant le spontané et le bâclé.  Ensuite, Murat s’est souvent réclamé comme le rappelle le livre du caractère prolifique d’un Dylan ou d’un Neil Young. Je vois plutôt dans beaucoup de ses albums post-Mustango une incapacité à faire le tri. Mais l’intérêt d’Andrieu est de faire de Mustango un point de rupture, un moment où Murat passe à la guitare. On peut débattre de cette césure en évoquant les moments pop ligne claire à guitare de Vénus. Ou ne pas réduire le Murat post-Mustango à cela. Mais cela fait sens quand on pense à ce que le morceau Nu dans la crevasse représentait : la première fois que Murat ouvrait la porte à une longue cavalcade électrique avec Neil Young et son Crazy Horse en ligne de mire. Une approche « canadienne » qu’il appliquera sur scène à une partie de son répertoire. Le livre s’achève sur une playlist imaginaire basée entre autres sur les goûts de Murat et les morceaux qu’il a repris. Peut-être pas la meilleure manière d’achever un livre réussi. Dans un numéro de Reporters où l’on entendait des maquettes de son alors pas encore sorti The Future, Leonard Cohen déclarait construire ses chansons comme des Mercedes, pour qu’elles durent. Là où son fan Murat souhaitait que ses chansons « soient comme des meubles anciens : solides, fiables, familières. Qu’elles résistent à l’érosion. ». Une résistance au moins avérée s’agissant de titres comme Fort Alamo. En attendant, le livre est un bel objet et une bonne manière de se souvenir de l’auteur de ces chansons solides, fiables et familières.

 

Pierre sera aux Vinzelles le 27/4 avant MATT LOW

Il a causé du livre sur France Bleu hier. A écouter:  A 17h04 dans "on sort en Auvergne"  (le pauvre Pierre, on lui a infligé du Vianney). Il y a une dizaine de minutes à écouter (sur une émission d'une vingtaine). On savait par exemple qu'il était un fidèle du bouquiniste de la Bourboule, mais Pierre raconte qu'il passait également chaque semaine aux Volcans pour des livres.  

Il y a eu un autre rendez-vous  un peu plus tard dans la journée avec le "club de la presse auvergnat" et même si Radio Campus était associé, je ne trouve pas de podcast.

Rappel : il sera aux volcans avant la soirée à la coopé et avec nous le samedi 22 juin au Fotomat pour une séance dédicace.  

PS: Magic! a également publié des bonnes feuilles.

 

A propos de  l'autre livre qui sort (Foule Romaine, d'A. Couder) qu'on chroniquera prochainement, une sacrée pointure YANNICK HAENEL donne son approbation dans le CHARLIE Hebdo de cette semaine:  "une rêverie émotive, un éloge scrupuleux, un commentaire savant et insolent... sur le plus grand chanteur depuis Gainsbourg et Bashung".

 

 

2) Le pape papi Gérard MANSET sort un nouveau disque. Il était invité de L. Goumarre hier sur Inter... J'adore son côté absolument insupportable (il dit qu'il n'écoute rien, ne voit rien alors qu'on sait qu'il se faisait inviter dans la décennie précédente, aux concerts ou en festival... par exemple par Dominique A) mais soit. 

A 24 minutes, il raconte sa version de sa rencontre avec Jean-Louis Murat... "le gars là qui vit dans le cantal" (il a un peu du mal à se rappeler des noms dans l'interview, Higelin également).  Jean-Louis Murat aurait mal pris que Gérard lui dise qu'il n'avait besoin de producteur pour enregistrer,  qu'il fallait qu'il se débrouille".  Peut-être est-ce Hebey qui avait organisé la rencontre en 1981, mais pour Dejacques et Zacha chez Pathé, la priorité était d'éviter de lui faire faire du Manset (interview de Zacha). 

https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/cote-club/cote-club-du-jeudi-18-avril-2024-9671420

 

Pour rappel, Jean-Louis a indiqué qu'il n'avait pas aimé le regard porté sur les filles par Gérard... Ce n'est pas le seul épisode de la relation : outre la reprise "entrez dans le rêve" sur route Manset, ce dernier a raconté avoir tenté de téléphoner à JL (à moins que ce soit Jean-Louis qui ait raconté qu'il n'a pas rappelé Manset suite à un message -je ne retrouve pas la source, c'était peut-être avant 2009). 

Pour le plaisir, je ressorts cette petite anecdote qui figure sur le blog: 

Sur un blog à vocation littéraire sous forme de journal, JL Bitton nous parle d'une petite anecdote qui me ravit, moi qui compile les petites infos concernant Murat et Manset.

"ACTE 1

Depuis quelques années, Guillaume D. organise des dîners dans la grande tradition dix-neuviémiste du salon littéraire et artistique. On y croise musiciens, écrivains, connus ou méconnus, mais également des lecteurs, collectionneurs et passionnés. Je ne suis pas très friand de ce qu'on appelle les dîners en ville, qui sont la plupart du temps ennuyeux et prétentieux, mais chez Guillaume D., la simplicité est de rigueur, ses dîners sont sans chichi ni falbala. Il y a quelques invités récurrents comme le voyageur solitaire Gérard Manset : "- Que pensez-vous de Jean-Louis Murat, Gérard? - Nos univers sont proches, mais lui est vraiment triste." 

Moi, ça me fait rire. 

 

LE LIEN EN PLUS 

Petit petit petit lien en plus, mais on a vu les derniers propos de Biolay (sur sa reprise en main)  repris un peu partout, et sur le site pleine vie on peut lire: 

"Totalement sevré à ce jour, l’ex-gendre de Catherine Deneuve et grand admirateur de Jean Louis Murat dont le décès l’a particulièrement affecté, affirme ne plus avoir d’alcool chez lui afin d’éviter de replonger" .

 

Rédigé par Pierrot

Publié dans #2023 après, #bibliographie

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