Le tueur en série filmait ses crimes : « Dans mes films, tout le monde meurt »

Une histoire glaçante. Le 19 septembre 2019, Valérie Casler, une femme toxicomane, errait dans les rues d’Anchorage, en Alaska, quand elle a croisé le chemin d’un homme avec « un accent étranger », qui lui a proposé de faire un tour dans son pick-up. L’autochtone a accepté de monter dans le véhicule et le conducteur l’a promené dans les rues de la ville pendant près d’une heure.

Mais quand cet homme s’est arrêté dans une station-service pour faire le plein de carburant, Valérie Casler a décidé de lui dérober son téléphone portable, comme le raconte le site américain « People », et de rentrer à pied jusqu’à sa tente. Puis, un peu plus tard dans la soirée, la femme de 52 ans a eu envie de fouiller le contenu de l’appareil.

« J’avais bu et je m’étais défoncée pendant environ deux semaines d’affilée. Et puis j’ai allumé le portable et je suis redevenue sobre en moins de cinq minutes », se souvient-elle.

Un selfie avec le cadavre de sa victime

Sur le portable dérobé, Valérie Casler a découvert des dizaines de photos et de vidéos d’une femme nue, battue et étranglée dans la chambre d’un hôtel, que la sans domicile identifie comme Midtown Marriott. Sur l’enregistrement, on entend un homme narguer sa victime et lui dire : « Dans mes films, tout le monde meurt. Que vont penser mes followers de vous ? Les gens doivent savoir quand ils sont victimes d’un tueur en série. »

Sous le choc, Valérie Casler a décidé de copier les images sur une carte mémoire et de les remettre à la police. Et si la quinquagénaire affirme que le visage de l’homme n’était pas visible sur les vidéos, les autorités ont expliqué que l’un des détectives qui avaient visionné les images a « immédiatement reconnu l’accent distinctif de l’homme comme appartenant à une personne impliquée, mais jamais inculpée, dans une précédente affaire ».

Des soupçons étayés par le modèle de la voiture détenu par le propriétaire du portable au contenu criminel.

Au moins deux victimes

Les autorités ont donc arrêté Brian Smith, un Sud-Africain récemment naturalisé Américain et l’ont placé en garde à vue le 8 octobre 2019. L’homme a d’abord nié les faits avant d’admettre qu’après une nuit de beuverie, il avait « trouvé le corps d’une femme dans le plateau de son pick-up ». Des vidéos de lui étranglant mortellement Kathleen Jo Henry, une sans-abri de 30 ans, dans sa chambre d’hôtel ont néanmoins été retrouvées.

Brian Smith a ensuite avoué avoir assassiné une autre femme qu’il avait rencontrée dans les rues d’Anchorage, Veronica Abouchuk, 52 ans. Selon ses dires, il lui aurait proposé, un soir d’août 2018, « de la nourriture chaude et un endroit chaud pour dormir », mais l’aurait tué d’une balle dans la tête une fois arrivé chez lui. La tête décomposée de la victime avait été retrouvée au bord d’une autoroute par des cueilleurs de champignons le 10 avril 2019.

Dans un autre aveu choquant, le Sud-Africain a déclaré à la police qu’il avait pris une photo de lui en train de caresser le cadavre de Veronica Abouchuk et qu’il l’avait partagée avec une amie.

Jusqu’à 99 ans de prison

Jugé en ce début d’année 2024, Brian Smith a été reconnu coupable de 14 crimes, dont ceux de « meurtre », « agression sexuelle », « falsification de preuves » et « mauvaise conduite impliquant un cadavre ». À l’audience, ses victimes ont été décrites comme « des femmes gentilles et uniques, aimées et appréciées par leurs familles ». Sa condamnation a été mise en délibéré et ne sera pas connue avant juillet. Il risque jusqu’à 99 années de prison.