Tony Frank, le légendaire photographe, revient sur 40 ans d'amitié avec Johnny Hallyday

Tony Frank, le légendaire photographe, revient sur 40 ans d'amitié avec Johnny Hallyday

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Tony Frank, le légendaire photographe, revient sur 40 ans d'amitié avec Johnny Hallyday

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Tony Frank lors de l'exposition Johnny Hallyday Studieux à Angouleme en 2018
Tony Frank lors de l'exposition Johnny Hallyday Studieux à Angouleme en 2018
© Getty - Bertrand Rindoff Petroff / Contributeur

Pendant 40 ans, Tony Frank a photographié les stars. De Bob Dylan à Serge Gainsbourg en passant par Polnareff et Eddy Mitchell. Photographe attitré de Johnny Hallyday, il lui consacre un ouvrage.

« J'ai fait de la photo parce que je chantais faux. »

Sa première séance photo avec Johnny Hallyday

C'est après ses années passées au lycée Voltaire à Paris que Tony Frank entre dans une école de photographie et commence sa carrière au début des années 60. Il devient rapidement l'un des photographes attitrés de Salut les Copains et Hit Magazine. Tony Frank est à l'origine de la photographie de Michel Polnareff qui a fait scandale en 1972 où le chanteur apparaît les fesses nues et dont l'affiche a été collée sur tous les murs de Paris, mais aussi la photo de l'album Melody Nelson de Serge Gainsbourg. Il photographie aussi la galaxie yé-yé de Sylvie Vartan à Eddy Mitchell. En 1966, il fait sa première couverture de Salut les Copains avec Johnny Hallyday. Une amitié de plus de 40 ans va s'installer. Il se souvient de cette séance photo : « J'avais acheté des petits chiffres dorés pour mettre sur sa veste puisqu'à l'époque on avait tous des vestes à la Sergent Pepper. Lee Hallyday, son producteur de l'époque, voulait absolument qu'il prenne une pipe. Je n'ai jamais su pourquoi. Je trouvais ça un peu grotesque. »

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Les multiples vies de Johnny Hallyday

Tony Frank consacre à son ami un livre de photos qui couvre 40 ans de carrière de Johnny Hallyday, du milieu des années 60 jusqu'au concert des Vieilles Canailles en 2014. Il a suivi de près toutes les transformations du chanteur : « Il a toujours été en avance sur son époque pour récupérer les différents styles. Il était très rock'n roll à se rouler par terre comme Gene Vincent, ensuite, il est devenu baba cool et jetait des fleurs dans la salle, il a aussi eu sa période Mad Max. Il a su s'adapter à tout et je pense qu'à chaque fois, ça ne se passait pas trop mal. Mais, la période que je retiens le plus, c'est au moment de la soul music, où il s'est inspiré de la Stax, Otis Redding, Wilson Pickett. Il a rajouté des cuivres à ses arrangements et j'ai trouvé ça extraordinaire. »

Les années Salut les Copains

« Il était facile à photographier parce qu’il adorait ça. Il me disait qu'il avait l'impression qu'il jouait dans un film, parce qu'on l'habillait, surtout pour Salut les Copains. On s'amusait beaucoup, Jean-Marie Périer avait même fait une séance avec Dutronc habillé en armure et à côté, Françoise Hardy en princesse. Mais au fil des années, ils en ont eu tous un peu marre. La période où je le trouve le plus photogénique, c'est lorsque qu'il tournait un western spaghetti. Je l'ai pris en photo torse-nu à côté d'une Harley Davidson à Rome. » Au fil des années, une confiance et une amitié forte s'installent entre le photographe et le chanteur : « Il avait vraiment confiance en moi, et je lui montrais toutes les photos que je prenais pour qu'il soit satisfait. À tel point qu'un jour, sur un tournage de film, j'étais dans son regard, à côté de la caméra. Je lui dis que je vais me décaler pour pas qu’il me regarde moi et non la caméra et il me répond, qu'à force, il ne me voit plus, car j'étais très souvent avec lui. J'ai d'abord été vexé, puis finalement, j'ai pris ça comme un compliment, parce que ça prouve que je ne le dérangeais pas du tout. »

L'affiche du Zénith de 1984

Pour l'affiche du concert de Johnny au Zénith en 1984, Tony Frank a l'idée de faire une fausse photo de concert : « Ça a été shooté en studio. C'est assez drôle parce que comme je voulais que ça soit vrai, j'ai mis des éclairages derrière. À l'époque, il n'y avait pas encore beaucoup de machines à fumée. Donc, c'est un assistant derrière qui fumait des cigarettes pour faire de la fumée, mais l'assistant n'en pouvait plus de fumer cigarette sur cigarette. On a donc pris des brumisateurs. »

📖 Johnny Hallyday - Les années Tony Frank (éditions Epa)

Le site de Tony Franck

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