ENTRETIEN. « Le Vélodrome m’a galvanisé », dit le gardien d’Annecy Thomas Callens, vainqueur de l’OM
Au terme d’une folle soirée, l’ex-gardien de la réserve du FC Lorient Thomas Callens, né à Brest, a été le héros de la qualification d’Annecy face à l’OM (2-2, 6-7 tab), mercredi en quart de finale de la Coupe de France.
Au terme d’une folle soirée, l’ex-gardien de la réserve du FC Lorient Thomas Callens, né à Brest, a été le héros de la qualification d’Annecy face à l’OM (2-2, 6-7 tab), mercredi en quart de finale de la Coupe de France. Joint au téléphone moins de 24 heures après l’exploit, il raconte.
Thomas Callens, Annecy qualifié pour les demi-finales en battant Marseille… Réalisez-vous la portée de votre performance ?
Ce que je retiens, c’est du bonheur, du « kiff », du plaisir… C’est pour des moments comme celui-ci que je joue au football, pour aller vivre des matches dans des stades incroyables. Créer l’exploit au Vélodrome devant 63 000 personnes, c’est magnifique ! Je retiens aussi notre performance collective de haut niveau, tactiquement… On a réalisé ce qu’on voulait. On ne s’est pas dégonflé au Vélodrome. On a été des guerriers.
C’était votre premier match au Vélodrome. Qu’avez-vous ressenti ?
C’est évidemment impressionnant. On prend la température dès l’échauffement, car il y a beaucoup de spectateurs, de chants. Ça m’a permis de me mettre en confiance, d’appréhender l’atmosphère du stade. Quand le match se lance, on fait un peu abstraction de tout, on s’habitue au bruit. Bien sûr, quand le « Aux armes ! » est lancé, on est obligé de l’entendre (sourire). J’ai essayé de me nourrir de toute cette ambiance. Ça m’a galvanisé.
Avez-vous le sentiment d’avoir pris confiance tout au long de la partie ?
Oui, tout à fait. Les premiers ballons sont très importants. Ils permettent de se rassurer. Marseille a eu beaucoup d’occasions, j’ai été sollicité. Mes coéquipiers m’ont aussi permis de me sentir solide. Et puis, quand le penalty arrive et que je l’arrête… C’est fort.
Que vous dites-vous, justement, avant ce penalty face à Alexis Sanchez (85e) ?
On joue la 85e minute d’un quart, on mène 2-1, je suis au Vélodrome, j’ai tout à gagner. Je n’ai plus qu’à suivre mon instinct et y aller à fond. Je n’avais aucune pression, rien à perdre. Et quand je sors ce penalty… c’est une explosion de joie.
Aviez-vous déjà ressenti une telle émotion dans votre carrière ?
C’est mon plus beau moment, et pourtant ce n’était pas facile à battre : j’ai joué mes premiers matches en Ligue 2 cette saison, dont un au stade Michel d’Ornano à Caen, où j’ai évolué pendant cinq ans. Niveau émotion, on était pas mal aussi (sourire). Mais arrêter un penalty de Sanchez au Vélodrome à la 85e minute en quart de la Coupe de France… C’est quelque chose (rire) !
Vous arrêtez ensuite le tir au but de Tavares lors de la séance finale…
On prend un coup sur la tête avec l’égalisation à la dernière minute. Un nouveau match commence. Malheureusement, on manque notre premier tir. Du coup, je dois absolument en sortir un pour remettre les compteurs à zéro. Mes coéquipiers m’ont mis en confiance en tirant bien, alors que s’avancer sous 63 000 sifflets, ce n’est pas facile. J’ai joué le coup à fond.
C’est votre troisième séance de tirs au but en Coupe de France cette saison (après Paris FC 1-1, 6-5 tab, et Belfort 1-1, 3-4 tab). Une habitude que vous appréciez ?
J’ai bien aimé la phrase du coach : peu importe comment on se qualifie, tant qu’on se qualifie. Les tirs au but sont une arme pour nous cette saison. Je surfe sur cette confiance. J’en ai arrêté six jusqu’ici. C’est une force pour nous. C’est vrai que j’ai toujours aimé cet exercice. Ce n’est pas de la loterie, même s’il y a une part de chance. C’est du travail, de l’analyse, une part d’intimidation de l’adversaire… J’aime ça. Même si une saison avec autant de tirs au but, c’est rare !