Le procureur de la République de Mont-de-Marsan Olivier Janson a fermé, une à une, les portes dans l'affaire Kendji Girac au cours de la conférence de presse organisée ce jeudi 25 avril.
L'occasion pour le magistrat d'établir le récit de cette nuit du 22 avril, lors de laquelle le chanteur de 27 ans a voulu "simuler un suicide" pour faire peur à sa compagne qui menaçait de le quitter après une dispute.
"Il a eu un moment de panique"
Le chanteur "a eu très peur quand il l'a entendue parler de départ, il a eu un moment de panique et a voulu à son tour lui faire peur. En quelque sorte il a simulé un suicide", a déclaré le magistrat. Gravement touché par balle au thorax, dont la trajectoire est passée près du cœur, la blessure de l'homme toujours hospitalisé à Bordeaux a été qualifiée de "miraculeuse".
Olivier Janson est ainsi revenu sur les liens qui unissent le chanteur et sa compagne, avec qui il a eu une fille de 3 ans. "Soraya est originaire de Suisse. Elle y va régulièrement voir ses proches", a-t-il introduit, expliquant qu'elle revenait justement de Suisse le 18 avril, le jour même où Kendji aurait acheté l'arme selon la version qu'il a fournie aux enquêteurs.
Un couple qui a fonctionné sur un mode de séparations et retrouvailles géographiques
Kendji Girac et Soraya se connaissent depuis 2014, date de leur rencontre. "De 2014 à 2020, leur couple a fonctionné sur un mode de séparations et de retrouvailles. Mais ils faisaient des allers-retours réguliers. C’est au bout de 6 ans qu’ils décident de s’installer conjointement en région parisienne", a poursuivi Olivier Janson.
Année après année, Soraya effectue les voyages en s’associant à la communauté des gens du voyage. "Ils suivent une mission évangéliste de mai à août", détaille-t-il tout en rappelant qu'elle n'est pas issue de la communauté des gens du voyage. Une non-appartenance qui se fait ressentir.
"Elle fixe et connaît la limite entre le bien et le mal. Elle a assisté à des choses difficilement acceptables, alors que des filles acceptaient ce qui ne relevait pas de son éducation", indique le magistrat sans rentrer dans les détails. "Elle ne vise pas la famille de Kendji mais le fonctionnement au sein de la communauté".
Des tensions sur l'éducation de leur fille et l'addiction naissante de Kendji à l'alcool
Pour autant, au fur et à mesure que leur fille grandit, des tensions sont apparues quant à son éducation. Mais aussi "l’addiction naissante de Kendji à l’alcool. Elle le présente comme un fêtard. Il est l’objet de cuites de plus en plus longues, jusqu’à 48 heures", a-t-elle raconté aux enquêteurs, tout en assurant une chose: "Il n’a jamais été violent, ni envers elle, ni sa fille mais qu’il pouvait casser des objets quand il était dans cet état".
Le soir du drame, Kendji Girac affichait un taux d'alcoolémie de 2,5 grammes d'alcool par litre de sang, épilogue d'une journée passée en famille puis au casino, à consommer alcool et cocaïne. Selon la version de Soraya, excédée par le comportement de son conjoint, qui empêche notamment leur fille de dormir, elle va lui poser un ultimatum. "Il va falloir choisir, soit lui, soit elle", a raconté le magistrat. Le chanteur va alors s'énerver, et, alors qu'elle se trouve dans la chambre de la caravane, va entendre le coup de feu qui a failli coûter la vie du chanteur.
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