JO 2024. Le président de World Athletics Sebastian Coe se dit « très confiant » sur la sécurité... |
Au fait des incidents ayant eu lieu en marge de la finale de la Ligue des champions au Stade de France, le président de la Fédération internationale d’athlétisme ne nourrit semble-t-il aucune inquiétude. Il se dit même « très confiant » sur la sécurité qui sera mise en place à Paris à l’occasion des JO 2024.
Le président de la Fédération internationale d’athlétisme Sebastian Coe s’est dit « très confiant sur le fait qu’aux JO 2024, ça se passera bien » en termes de sécurité, dans un entretien accordé, à l’AFP, à Zurich (Suisse) en marge de la finale de la Ligue de diamant.
La finale de la Ligue des champions organisée au Stade de France fin mai a été marquée par un fiasco sécuritaire. Est-ce un sujet d’inquiétude pour vous pour les JO 2024 ?
Non, parce que ce sont les Jeux olympiques. C’est une mentalité très différente. Je ne porte pas de jugement sur les terrains de football ou la sécurité. On a connu nos difficultés à Londres pour la finale du Championnat d’Europe de football entre l’Angleterre et l’Italie (en juillet 2021). Mais j’ai participé à l’organisation des Jeux olympiques à Londres (en 2012, il était président du comité d’organisation). Et je pense simplement que c’est un moment différent. Je ne m’attends vraiment pas à ce genre d’atmosphère. Je suis un fan de foot, je ne dis pas que ça a quelque chose à voir avec les fans, je dis juste que le foot pose des défis auxquels les autres sports n’ont pas toujours à faire face. La sécurité doit fonctionner. Je ne prends pas ça à la légère. Mais je suis sûr que les autorités et les personnes concernées auront examiné attentivement ce qui s’est passé ce soir-là au Stade de France et je suis très confiant sur le fait qu’aux JO, ça se passera bien.
Le tennis continue d’accepter les joueurs russes et bélarusses sur le circuit international depuis l’invasion de l’Ukraine. Pourquoi pas l’athlétisme ?
Je me refuse à calquer ma morale ou mes décisions sur d’autres sports. Si j’avais suivi la tendance des autres sports, comme ils m’encourageaient à le faire à l’époque, nous n’aurions pas suspendu la fédération russe en 2015 (à la suite d’un vaste scandale de dopage institutionnalisé). Pour moi, nous sommes une autorité sportive indépendante. Je suis élu pour prendre avec le Conseil des décisions qui servent l’intérêt de notre sport, et ça restera notre principe directeur. Je ne voyais pas comment on pouvait avoir des athlètes russes et bélarusses à nos Championnats du monde quand l’équipe ukrainienne était à ce point impactée par le conflit : certains athlètes se battaient pour leur pays, d’autres ne pouvaient pas rentrer chez eux… Ça crée un précédent, et je l’accepte. Ce n’est sûrement pas la dernière fois que nous devrons nous confronter à l’attitude d’un pays agresseur.
« Il paraît improbable, vu la situation actuelle, que les athlètes russes reviennent »
À quel horizon les Russes peuvent-ils espérer revenir en compétition ?
Pour la Russie, nous avons deux sujets différents. Il y a le processus de réintroduction de la fédération russe (après le scandale de dopage) selon les critères édictés en 2015. Mais, même si le Conseil décide dans les prochains mois que les conditions pour un retour sont remplies, il paraît improbable, vu la situation actuelle, que les athlètes russes reviennent. Je ne dis pas que ça n’arrivera jamais, la situation (sur le front) peut évoluer. Mais tant que nous estimerons que l’intégrité du sport est menacée, que les athlètes ukrainiens subissent cette situation, on ne bougera pas.
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Plusieurs athlètes ont récemment pris la parole au sujet des règles et de leur impact sur la performance sportive. Comment y réagissez-vous ?
J’ai demandé à nos équipes médicales et scientifiques de me dire s’il existe ou non des recherches dans ce domaine. Et s’il y en a, sont-elles diffusées correctement ? A-t-on vraiment autant de connaissances que possible ? Je suis aussi président honoraire de l’Université de Loughborough (en Angleterre), alors j’y ai demandé également si des études ou des travaux avaient été effectués sur le sujet. Ce que je veux vraiment dire, c’est que ce n’est pas un sujet tabou chez moi. Pour l’instant, j’essaie de comprendre où en est la recherche. Est-ce qu’il faut (en initier), s’il y a un manque de connaissances à combler, est-ce que c’est quelque chose sur lequel on peut se pencher ? En tout cas ces réflexions sont très pertinentes.