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Loire Débats houleux au conseil municipal de Saint-Étienne : retrouvez les temps forts de la session

Lancé à 14 h 30, ce deuxième conseil municipal de la Ville de Saint-Étienne depuis le début de l’affaire de la vidéo intime, a de nouveau été lieu de nombreuses tensions entre l’opposition et le maire Gaël Perdriau. Une passe d’armes où les différents acteurs se sont rendu coup pour coup, flirtant, parfois, avec le politiquement incorrect.

Denis BRET, Loïc TODESCO et Florence POLI - 28 nov. 2022 à 12:25 | mis à jour le 12 janv. 2023 à 12:39 - Temps de lecture :

23 h 36 : Notre direct se termine

Après plus de 9 heures de conseil municipal, les élus évoquent encore quelques voeux au terme d'une nouvelle séance tendue, comme on pouvait s’y attendre, où l’opposition a, comme promis, demandé des précisions sur chaque dossier ou presque.

Pas en reste, le maire Gaël Perdriau est resté sur sa ligne directrice, notamment concernant l’affaire de la vidéo intime évoquant « des enregistrement d’ordre privés », répondant ainsi aux « méthodes indignes et odieuses » dénoncées par l’opposition, Pierrick Courbon (groupe Saint-Étienne demain) en tête.

En marge de cette session, le "comité défaite" a organisé une manifestation, deux heures durant devant l’hôtel de ville, où environ 200 Stéphanois se sont réunis. Ces derniers dénonçant l’image renvoyée de la Ville par la municipalité à l’échelle nationale et même européenne et réclamant, une nouvelle fois, la démission du maire.

21 h 58 : Intérêts de la Ville, pas de « comité transpartisan » concernant le versement de subventions

Alors que Christiane Jodar, adjointe aux ressources humaines, a été mandatée pour représenter les intérêts de la Ville sur le volet de "l'affaire" concernant le versement de subventions aux associations Agap (Artistes de la galerie Art pluriel) et France-Lettonie-Loire Auvergne, Isabelle Dumestre, du groupe Saint-Étienne demain, réclame « un comité transpartisan, car on peut se poser la question de savoir si vous seule, Madame Jodar, aurez l'indépendance nécessaire ».

Une demande restée sans suite.

L'ordre du jour est désormais épuisé. Les élus vont à présent aborder les questions diverses. Il y en a une dizaine.

21 h 40 : La création d'une mission d'information et d'évaluation sur le cabinet du maire rejetée 

Les élus viennent de débattre du 75e et dernier point de ce conseil municipal. Il concernait la création d'une mission d'information et d'évaluation dont le but serait, « dans un souci de transparence, d'enquêter sur le fonctionnement du cabinet du maire, le nombre de personnes qui le composent, leurs missions... Autant d'informations que nous réclamons, en vain, depuis juillet 2020 », a expliqué Pierrick Courbon.

Cette délibération était une demande de l'opposition, que Gaël Perdriau avait accepté de mettre au vote, tout en s'y montrant évidemment défavorable. Les 12 élus de l'opposition ont voté pour la création de cette commission. 12 élus de la majorité se sont abstenus.

À noter que cette délibération, comme les précédentes, s'est déroulée sous les yeux des enfants de Gilles Artigues, qui ont tenu à être présents ce soir dans le public.

21 h 05  : De nouvelles tensions autour de demandes de subventions

Le ton monte entre Gaël Perdriau et l'opposition, qui regrette une énième fois, à propos de demandes de subventions, de « ne pas avoir les éléments nécessaires pour pouvoir statuer en toute connaissance de cause ».

« Je note la suspicion de l'opposition vis-à-vis de plusieurs associations... », grince le maire. « On n'a pas d'a priori de défiance, sauf qu'on est échaudés », répond Pierrick Courbon (Saint-Étienne demain).

20 h 50 : « L'homophobie dont vous avez fait preuve », lance Laetitia Valentin au maire

Concernant une demande de subvention au profit du comité Miss Loire-Forez, Laetitia Valentin (Saint-Étienne demain),  qui considère ce type de concours comme peu valorisant pour les femmes, lance à Gaël Perdriau : « Voulez-vous ajouter à l'homophobie dont vous avez fait preuve une image sexiste à la Ville de Saint-Étienne ? »

Des propos accueillis par des huées de la majorité et que le maire a qualifié « d'odieux ».

20 heures : Le conseil municipal s'éternise

Déjà cinq heures et demie que le conseil municipal a commencé et les élus viennent seulement d'examiner le 37e point (sur 75) de l'ordre du jour. Il faut dire que, comme ils l'avaient annoncé, les trois groupes d'opposition ne laissent rien passer et demandent des précisions sur chaque dossier ou presque soumis au vote.

19 h 25 : Après le tirage au sort de la tombola, la manifestation du "comité défaite" se termine

Les différents lots de la tombola organisée par le "comité défaite" ont été distribués. Le gros lot ironiquement offert, à savoir un poste de directrice de cabinet du maire, a été remportée par une Stéphanoise qui s'est avouée « éblouie » par ce présent.

À la suite de ce tirage au sort, la manifestation se termine et les participants se dispersent.

Pendant ce temps-là, la session du conseil municipal se poursuit, tout comme les accrochages entre le maire et les élus d'opposition.

18 heures : Les Stéphanois déplorent l’image que ces affaires renvoient de la ville

Alors qu'environ 200 personnes sont réunies pour le rendez-vous organisé par le "comité défaite", certains Stéphanois témoignent de leur présence. C'est le cas de Jérôme qui s'est exprimé soupe aux choux à la main.

« Je suis là pour être avec les Stéphanois qui sont étonnés et blessés de ce qu’on peut entendre sur la ville de Saint-Étienne et de l’image qu’on renvoie de la ville depuis deux mois aussi bien localement qu’au niveau national et même européen. Ça fait plaisir de voir que des Stéphanois se mobilisent pour dire stop aux pratiques de la municipalité, parce qu’on ne peut pas concevoir en tant que citoyen que nous ayons une municipalité qui renvoie une image délétère de la ville. Je suis content de voir que des gens se mobilisent sur ces questions-là. »

De son côté, Dominique se dit « scandalisée » et « choquée » par la demande de censure de l'article de Mediapart espérant que le média pourra « publier ces enregistrements ». Elle évoque également « le mal » et « la mauvaise publicité » que cela fait à la ville.

17 h 25 : Le "comité défaite" réclame la démission de Gaël Perdriau

Alors que le conseil municipal se poursuit et que les dossiers continuent à être égrainés par les élus, le "comité défaite" s'est installé devant la mairie.

Ce dernier a tenu une conférence de presse avant la tombola de fin de mandat et la soupe aux choux. Les membres du comité expliquent être un collectif d'une cinquantaine d'habitants écœurés par les révélations de Mediapart.

Ils réclament la démission du maire.

Quelques dizaines de Stéphanois sont présents à l'occasion de ce rendez-vous où sont proposés « tout un tas d'objets symboliques qui ne manquent pas de rappeler tout un tas de versants de l'affaire », comme l'explique Suzie, membre du comité.

17 h 15 : Pour la députée Andrée Taurinya, « Gaël Perdriau s'enfonce dans l'ignominie »

En marge du conseil municipal auquel elle n'est pas présente, empêchée par « l'agenda législatif », la députée de la 2e circonscription de la Loire, Andrée Taurinya (Nupes) a tenu, à travers un communiqué de presse, à s'exprimer au sujet du maire Gaël Perdriau.

Elle regrette dans un premier temps le fait que l'édile stéphanois s'accroche à son siège : « La décence publique aurait dû le conduire à renoncer à son mandat face à la gravité des accusations dont il est l'objet. »

Avant ensuite de dénoncer « un acte de violence inédite contre la liberté de la presse », au sujet de la censure obtenue (provisoirement) d'un nouvel article de Mediapart, « illustration, poursuit-elle, d'une gouvernance autoritaire de plus en plus inquiétante ».

16 h 50 : Encore plus de soixante-dix dossiers à examiner

Après une courte suspension de séance, le conseil municipal a repris son cours normal. Les élus ont encore plus de soixante-dix dossiers à examiner. Sans compter les questions diverses.

La séance promet de se terminer tard dans la soirée.

16 h 45 : Des bulletins aux noms d'Antton Rouget ou encore Edwy Plenel

Pour l'anecdote, Robert Karulak a été élu avec seulement 46 voix sur 58 votants (sur 61 élus). Parmi les bulletins de vote, sept bulletins blancs et cinq bulletins nuls. Les assesseurs ont en effet trouvé des bulletins « Antton Rouget », « Edwy Plenel » ou encore « Perdriau démission ! »

Sur certains bulletins étaient inscrits les noms d'Antton Rouget (journaliste de Mediapart) et d'Edwy Plenel, (patron de Mediapart). Photo Progrès/Loïc TODESCO

Sur certains bulletins étaient inscrits les noms d'Antton Rouget (journaliste de Mediapart) et d'Edwy Plenel, (patron de Mediapart). Photo Progrès/Loïc TODESCO

16 h 36 : Robert Karulak profite de nouveau d'une démission 

C'est donc Robert Karulak qui est le nouvel adjoint en charge de l'éducation, en remplacement de Samy Kéfi-Jérôme, démissionnaire.

Depuis 2020, il était conseiller municipal délégué au Plan lumière, à l'action foncière et aux congrès. Il est également 13e vice-président de Saint-Étienne Métropole en charge du patrimoine et du tourisme.

Robert Karulak était déjà devenu adjoint (au tourisme) en cours de route lors du précédent mandat (il avait remplacé numériquement Georges Ziegler après que celui-ci avait été élu président du Conseil départemental).

Rappelons que Samy Kéfi-Jérôme est soupçonné, avec son ancien compagnon, d'avoir tendu un piège au premier adjoint, Gilles Artigues, en le filmant à son insu avec un escort boy dans une chambre d'hôtel à Paris début 2015.

Robert Karulak succède à Samy Kéfi-Jérôme en tant qu'adjoint en charge de l'éducation. Photo Progrès/Loïc TODESCO

Robert Karulak succède à Samy Kéfi-Jérôme en tant qu'adjoint en charge de l'éducation. Photo Progrès/Loïc TODESCO

16 h 14 : « On verra bien qui se prend le boomerang dans la tête », se défend Gaël Perdriau

« Ce qui vous intéresse avant tout c'est de me salir », répond Gael Perdriau qui reste droit dans ses bottes. « On verra bien qui de vous ou de moi M. Courbon rattrape le boomerang ou se le prend dans la tête », poursuit le maire qui se dit victime avec des enregistrements d'ordre privé faits par son ancien premier adjoint Gilles Artigues.

16 heures : Les hostilités sont lancées, les critiques de l'opposition pleuvent...

« Depuis deux mois, le temps est comme suspendu et vous jouez la carte du pourrissement, lance Pierrick Courbon, du groupe d'opposition Saint-Étienne demain. Quand vous dites que vous et votre équipe êtes au travail, dans un climat serein, qui pensez-vous convaincre ? »

Pierrick Courbon poursuit : « Quand on voit la violence des procédés que vous êtes capable d'utiliser contre vos alliés, on imagine difficilement ce que pourriez faire contre vos opposants... »

Pour l'élu d'opposition, « ce sont des méthodes indignes, odieuses. Les élus de la majorité, réveillez-vous ! Jusqu'à quand allez-vous accepter que cette affaire nuise à notre ville ? »

De son côté, Olivier Longeon (groupe Le Temps de l'écologie) déplore : « Depuis quelques mois, on est la risée de toute la France... » Et de réclamer : « Vous auriez dû vous suspendre le temps de la recherche de la vérité, et vous pouvez d'ailleurs toujours le faire... Vous donnez du grain à moudre à l'idée du "Tous pourris". Notre demande de retrait n'est pas une condamnation, c'est un appel à un acte de responsabilité. Il faut sortir de cet entêtement néfaste pour notre ville. »

Olivier Longeon, élu du groupe Le Temps de l'écologie, réclame le retrait du maire : « Vous auriez dû vous suspendre le temps de la recherche de la vérité. » Photo Progrès/Philippe VACHER

Olivier Longeon, élu du groupe Le Temps de l'écologie, réclame le retrait du maire : « Vous auriez dû vous suspendre le temps de la recherche de la vérité. » Photo Progrès/Philippe VACHER

15 h 12 : Une première offensive lancée par l'opposition

Première intervention, très offensive, de l'opposition. Selon Laetitia Valentin, du groupe Saint-Étienne demain, « ce Plan cancer reste seulement pour l'instant un outil de communication. Il a d'ailleurs reçu le Prix Territoria pour ça. Mais il faut une politique générale en adéquation avec ce plan. Sinon, c'est le prix Pinocchio qu'il faudra vous décerner, monsieur Perdriau, ce qui aura au moins le mérite de récompenser l'ensemble de votre œuvre... »

Réponse du maire : « Je ressens dans votre intervention beaucoup de méchanceté et de haine. »

14 h 57 : Patrick Michaud dévoile le Plan cancer stéphanois

Patrick Michaud, adjoint à la santé, présente les grands axes du plan cancer. Pour le moment, le calme règne au sein de cette deuxième séance depuis le début de l'affaire.

Un conseil qui s'annonce animé

Ce conseil municipal, auquel ne participe pas Gilles Artigues, promet une nouvelle fois d’être très animé. Si les plus fidèles de Gaël Perdriau répètent qu’ils sont à la tâche, certains élus de la majorité se disent choqués de la censure d’un article de Mediapart.

Le maire a obtenu (au moins provisoirement) la censure d’un nouvel article du journaliste de Mediapart, Antton Rouget, promettant de nouvelles révélations et « les méthodes odieuses de Gaël Perdriau envers Laurent Wauquiez ».

Comme prévu, l’opposition prépare l’offensive. Et elle promet d’être forte. Le Progrès est présent au conseil municipal et vous fait suivre en direct les temps forts.

À l'extérieur, un "Comité défaite" veut également faire entendre sa colère. « Nous allons organiser une tombola et nous proposerons de la soupe aux choux », glissait un membre anonyme, il y a quelques jours. « Nous voulons rassembler un maximum de personnes dans une ambiance festive, pour demander la démission du conseil municipal. » Le rendez-vous est fixé à partir de 17 h 30 place de l'Hôtel-de-Ville.

Si l'affaire de la vidéo intime revient sur le devant de la scène, 80 délibérations sont tout de même à l'ordre du jour de ce conseil.

14 h 38 : Après l'appel, le conseil municipal débute

Le conseil municipal démarre, en présence de nombreux journalistes et d'un public venu lui aussi en nombre. Antoine Poméon fait son entrée au sein de l'exécutif, pour remplacer numériquement Samy Kéfi-Jérôme.

L'opposition demande la parole, Gaël Perdriau répond qu'elle lui sera donnée plus tard.

La séance démarre par une présentation du Plan cancer stéphanois, un des projets phares du plan de mandat de la municipalité Perdriau.

Le public est venu en nombre assister à cette séance du conseil municipal. Photo Progrès/Loïc TODESCO

Le public est venu en nombre assister à cette séance du conseil municipal. Photo Progrès/Loïc TODESCO

14 h 35 : En marge du conseil Olivier Longeon (Le Temps de l'écologie) attend des explications


Robert Karulak. Photo d'archive Progrès/Romain GAVIDIA

Robert Karulak. Photo d'archive Progrès/Romain GAVIDIA

13 h 58 : Robert Karulak devrait succéder à Samy Kéfi-Jérôme

À la toute fin du point presse, Gaël Perdriau a dévoilé qu'il allait proposer Robert Karulak, actuel conseiller municipal délégué, pour succéder à Samy Kéfi-Jérôme au poste d'adjoint à l'éducation.

13 h 45 : Gaël Perdriau  : « S'il y a bien quelqu'un qui a souffert de rumeurs sur sa vie privée ces deux ou trois dernières années, c'est moi. »

Questionné par les journalistes locaux, Gaël Perdriau s'est longuement exprimé sur l'affaire. Il a réaffirmé que toutes les accusations à son encontre ne seraient qu'une manière pour certains de lui nuire et d'entraver son action municipale.

Concernant le dernier article de Mediapart (actuellement sous le coup d'une censure préalable), Gaël Perdriau a indiqué qu'il avait tenu des propos certes "pas jolis" à propos de Laurent Wauquiez mais qu'il les avait prononcés en privé, « en 2017 », à « une personne en qui j'avais toute confiance » (comprendre Gilles Artigues).

Et le maire d'affirmer : « S'il y a bien quelqu'un qui a souffert de rumeurs sur sa vie privée ces deux ou trois dernières années, c'est moi. »

Le maire est entouré de quatre de ses adjoints pour ce point presse. Photo Progrès / Loïc TODESCO

Le maire est entouré de quatre de ses adjoints pour ce point presse. Photo Progrès / Loïc TODESCO

11 h 50 : Gaël Perdriau présent au point presse d'avant conseil

Ce lundi en fin de matinée, la majorité municipale accueille les médias locaux pour son traditionnel point-presse d’avant conseil municipal. Le but : présenter les dossiers qui seront abordés lors de la séance prévue cet après-midi à partir de 14h30. Il s’agira du deuxième conseil municipal, après celui du 26 septembre, depuis les révélations de Mediapart sur l’affaire de la vidéo intime.

Absent de toutes les conférences de presse organisées ces dernières semaines, le maire, Gaël Perdriau (exclu de LR la semaine dernière), est en revanche bien présent ce lundi matin, aux côtés de quatre de ses adjoints.

Anne-Sophie Riou, conseillère municipale déléguée à l’éducation, est également présente. Rappelons que Samy Kéfi-Jérôme, ancien adjoint à l’éducation, lui aussi au cœur du scandale, a démissionné le 23 septembre. Son successeur devrait d’ailleurs être élu cet après-midi.

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