Little Richard, l'architecte du rock'n roll

À l’occasion du documentaire « Little Richard, I Am Everything » disponible sur le site d’Arte, coup de projecteur sur les plus grands titres du pionnier du rock dans Musicaline

L’ouragan Tutti Frutti. Une chanson olé olé (qui évoque une partie de jambes en l’air ...tutti frutti good booty) les paroles ont été changées et reprises par une flopée d’artistes dont Elvis Presley…On doit ce titre à l’Excessif, l’Extravagant, l’Extraterrestre, Petit par le nom mais immense par le talent et l’influence : Little Richard. Rock, sexe et spiritualité vont peser dans le destin d’un jeune homme noir, pauvre, homo, efféminé et handicapé, qui n’a pas eu d’autre choix que de devenir Extraordinaire en entrant dans la lumière en strass et paillettes pour sa propre survie. Il a grandi entouré de 11 frères et sœurs, élevé par une mère blanchisseuse et aimante avec un père pasteur et vendeur d’alcool à la sauvette, il a d’abord rejeté le petit Richard avant de le réhabiliter, conscient de son talent

Richard Wayne Penniman s’est frayé un chemin dans cette petite ville de campagne du sud des états-unis : Macon en Georgie qui l’a vu naître le 5 Décembre 1932, là où le Blues et le Gospel resonnaient dans l’air. Le chanteur de rythm and blues y a appris à jouer du piano sur l’instrument de son grand père. Rectification. Little Richard ne jouait pas du piano, il martelait du piano, avec ses mains, ses coudes et le showman éructait comme personne dans toutes ses chansons. Comme Tutti Frutti, Long Time Sally - 2ème tube de Little Richard a été reprise par Elvis Presley, Pat Boone, et beaucoup d’autres.
En 1964, elle devient aussi un hit au Royaume-Uni grâce à l'interprétation qu'en font deux des plus grands groupes anglais. The Kinks, puis les Beatles.

L'héritage

Un héritage colossal Nicolas, Lennon qui découvrit Little Richard en 1956 affirmera que ce moment changea sa vie. Little Richard a popularisé la musique noire dans une Amérique blanche et puritaine. Il a ouvert la voie, tant sur le plan musical, influençant autant David Bowie ou Mick Jagger qui co-produit le film, que James Brown, Otis Redding ou Mickael Jackson.

Mais sur le plan social, son héritage est ambiguë. C’est l’un des premiers artistes queer à avoir fait son coming out ! On le voit d’ailleurs dans le documentaire sortir cette punchline géniale dans le célèbre late show de David Letterman… « Dieu m’a fait savoir qu’Adam a été crée pour être avec Eve, et pas Steve ! » Pourtant, Little Richard a fini par renier son homosexualité, obsédé par sa foi

Lucille, Reprise par les Beatles, autant de classiques crées par l’architecte du rock, tardivement intronisé au Rock and Roll of fame en 1986, et gratifié d’un award du mérite mais jamais véritablement reconnu à la mesure de son impact dans la musique contemporaine.

Le film « Little Richard, I’am everything » de Lisa Cortés est disponible sur Arte.fr, Merci Aline et à demain.