VIDÉOS. La police déloge violemment un camp de migrants installé place de la République à Paris

Lundi 23 novembre 2020, des tentes ont été installées place de La République pour dénoncer la situation des réfugiés à la rue après le démantèlement du camp de Saint-Denis.

Lundi 23 novembre 2020 dans la soirée, des associations ont installé des centaines de tentes place de La République à Paris.
Lundi 23 novembre 2020 dans la soirée, des associations ont installé des centaines de tentes place de La République à Paris. (©MAM / actu Paris)
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Il fait déjà nuit lorsque l’association Utopia56 installe une centaine de tentes sur la place de la République à Paris, ce lundi 23 novembre 2020. À l’intérieur, 450 réfugiés à la rue depuis l’évacutation du camp de Saint-Denis, mardi 17 novembre.  

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Des chaînes humaines brisées par les forces de l’ordre

Rapidement les esprits s’échauffent alors que des tentes sont arrachées par les forces de l’ordre présentes en nombre sur la place de la République. Parmi les personnes venues pour soutenir l’opération, des avocats forment une chaîne humaine. En robe noire, ils scandent avec les militants « solidarité avec les exilés du monde entier ».

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Certaines tentes sont rangées par les associations elles-mêmes afin d’éviter que les policiers ne les détruisent, ce qui sera le sort de dizaines de tentes saisies lundi soir.

Après de vives bousculades, les policiers quittent le centre de la place applaudis par des réfugiés et de leurs soutiens. Ces derniers s’assoient pour un court moment d’accalmie. 

Charges et élus impuissants

Des adjointes de la mairie de Paris sont présentes, à l’instar d’Audrey Pulvar et de Danielle Simonnet. Cette dernière s’insurge de la situation dans laquelle sont les centaines d’exilés laissés sans solution d’hébergement après l’évacuation du camp de Saint-Denis.

Après un bref moment d’apaisement, les forces de l’ordre font les premières sommations pour dispersion. Des heurts éclatent, exilés, soutiens, journalistes et élus sont compressés. 

Éric Coquerel, député de Seine-Saint-Denis tente de s’interposer pour faire baisser la tension, mais en vain : « On est en République, je suis député, ils n’en ont rien à faire. »

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Manifestation en direction de l’Hôtel de Ville

Expulsés hors de la place de la République, les réfugiés et leurs soutiens se dirigent vers l’Hôtel de Ville pour une manifestation sauvage.

À l’approche de la mairie de Paris, des policiers barrent la route aux manifestants. Des tirs de gaz lacrymogène les font reculer dans les petites rues du Marais.

Un journaliste frappé au sol, des élus nassés

Rue du Temple, des journalistes sont pris à partie dont Rémy Buisine, frappé au sol par un policier. Quelques mètres plus loin, Ian Brossat, adjoint à la mairie de Paris, est présent. Avec d’autres adjoints et des journalistes, il est nassé devant une entrée du BHV. 

Après quelques minutes, les forces de l’ordre libèrent le passage, « à condition que le rassemblement se disperse ». 

Dispersions, des exilés repoussés en dehors de Paris

Vers 23h30, une centaine de réfugiés s’apprête à prendre le métro pour trouver un endroit où dormir. Véga, bénévole à Utopia56 est restée à leurs côtés. Elle déplore la tournure qu’a pris la soirée avec les charges de policiers contre les exilés. 

L'idée maintenant c'est de leur trouver un endroit où ensuite ils pourront se faire rejoindre par des maraudes. Ça (les heurts de la soirée, ndlr) montre bien la politique d'accueil en France, c'est très révélateur.

VégaBénévole chez Utopia56

À quelques mètres de la place de La République, des exilés sont encore nassés alors que minuit approche. Ils obtiennent le droit de se disperser à condition « de quitter Paris » comme l’explique Marine d’Utopia56. 

En route vers la Seine-Saint-Denis

Des petits groupes de migrants quittent le quartier et se dirigent, escortés par des voitures de police, vers la Seine-Saint-Denis. 

Avant que des heurts n’éclatent sur la place de La République, Ezatwazir de l’association Paris d’exil et Valérie, avaient déjà résumé la situation, anticipant l’issue de la soirée : 

Elles (les personnes présentes dans les tentes ce lundi soir, ndlr) sont là afin d'être à nouveau devant vos regards, et non pas loin des yeux de tout le monde, de Paris Saint-Denis, de Saint-Denis à Stains, Pierrefitte... On veut les faire disparaître.

VéroniqueMilitante aux côtés des réfugiés

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