Bretagne : les syndicats se battent pour cette usine Yves Rocher menacée de fermeture

A l'appel du syndicat FO 56, des salariés du groupe Yves Rocher de l'usine de Ploërmel (Morbihan) se sont rassemblés mardi 31 janvier 2023.

Le Ploërmelais
A l'appel du syndicat FO, une mobilisation s'est tenue devant l'usine Yves Rocher de Ploërmel (Morbihan) mardi 31 janvier 2023. ©Le Ploërmelais
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Alors qu’une nouvelle journée de mobilisation nationale s’est tenue le mardi 31 janvier 2023 contre la réforme des retraites, le syndicat Force Ouvrière Morbihan a organisé une manifestation devant le site du groupe Yves Rocher de Montertelot (Morbihan) près de Ploërmel.

L’appel à manifester a été partagé par les syndicats CGT et CFDT.

Secrétaire départemental Force Ouvrière pour le Morbihan, Pierrick Simon était présent pour montrer son soutien à ceux qui travaillent au quotidien sur le site ploërmelais.

Un site qui pourrait être amené à disparaître dans les prochaines années en laissant ainsi les 106 salariés sur le carreau.

L’absence de visibilité pour se rassurer

Cette mobilisation organisée à l’appel de l’un des syndicats qui a refusé de signer l’accord GEPP (Gestion des Emplois et des Parcours Professionnels) était l’occasion d’alerter la population sur la possible suppression de 300 postes au sein du groupe Yves Rocher. « Rien n’est précis. Tout est flou. On nous annonce un calendrier éventuel de fermeture du site à l’horizon 2025, mais rien n’est reprécisé par la direction. Nous n’avons aucune visibilité pour nous rassurer », expliquait le secrétaire départemental FO à l’aube de la manifestation.

Certes, le groupe subit la conjoncture mondiale post Covid, mais nous, on se dit qu’il peut y avoir un renversement de la tendance dans les mois et années à venir. Nous entendons les incertitudes quant à l’activité, mais il y a de l’inquiétude.

Pierrick Simon, secrétaire départemental Force Ouvrière

La manifestation du 31 janvier était également l’occasion de pointer du doigt un autre point de désaccord entre la direction et le syndicat, à savoir les négociations sur d’éventuels départs en retraite anticipés. « La direction a présenté un plan  » lissé  » sur trois ans, mais les règles sont en train de changer avec la réforme », communique Pierrick Simon avant d’ajouter : « Si celle-ci passe, le plan n’a plus le même sens. »

L’avenir des salariés inquiète

Pierrick Simon et ses collègues syndicalistes s’inquiètent notamment pour les fins de carrière ou les personnes peu qualifiées. « Sur le site de Ploërmel, nous avons des femmes qui ont plus de 55 ans. Que vont-elles devenir ? », explique Pierre-Jacques Blanchard, délégué syndical CGT du groupe Rocher Opération.

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Et, si l’activité effectuée sur le site de Ploërmel est transférée ailleurs, certains salariés ne voudront pas bouger. « Nous avons sondé le personnel. Beaucoup de personnes ne suivront pas. L’indemnisation financière proposée est dérisoire », ajoute Nadine Doudard, déléguée syndicale centrale.

La direction explique sélectionner les profils et choisir selon les besoins. Mais, quelle sera la charge de travail de ceux qui resteront ?

Pierre-Jacques Blanchard

Une main tendue aux salariés

Devant des salariés qui n’ont pas hésité à revêtir un tee-shirt noir avec l’inscription « Je suis PLO », Pierrick Simon a tenu à souligner le fait que FO leur tend la main pour les soutenir dans cette période pleine d’incertitude.

Une solidarité également soulignée par les autres syndicats présents. « Nous étions opposés à cet accord. Nous voulions un plan de départ volontaire, mais c’est plus onéreux », assure également Serge Coyac, délégué syndicale centrale CFDT.

« Voulant le meilleur pour les salariés », le syndicat FO va suivre avec attention les avancées sur le dossier et pourrait se mobiliser à nouveau si la situation devenait nécessaire.

Ludivine Ageon et Ronan Houssin

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