Exclusif - Pascal Obispo et Sonia Mabrouk : les amoureux du Cap-Ferret
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Exclusif - Pascal Obispo et Sonia Mabrouk : les amoureux du Cap-Ferret

Pascal Obispo fait visiter son Ferret, où il possède un atelier d'artiste, à Sonia Mabrouk, le 20 mai 2023.
Pascal Obispo fait visiter son Ferret, où il possède un atelier d'artiste, à Sonia Mabrouk, le 20 mai 2023. © DR
Louis Vernet , Mis à jour le

Dans les rues de Ferret, le chanteur et la journaliste ne cachent plus leur complicité. Le week-end de l’Ascension a permis à Pascal Obispo de faire découvrir à Sonia Mabrouk « son » Cap et son atelier d’artiste. Découvrez leur idylle en photos.

Une rencontre inattendue. Côté musique, il est pour l’harmonie des accords. Côté débats, elle n’a jamais eu peur des désaccords. Sonia Mabrouk fait figure de guerrière menant des interviews politiques affûtées. Pascal Obispo a tout du romantique qui cultive la douceur des mélodies. En commun, ils ont cette sorte d’armure qui les rend difficiles à cerner, et l’amour des mots avec lesquels ils jouent.

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Chaque matin, à 8 h 13 exactement, Sonia Mabrouk cherche les siens, précis, pour affronter ­l’invité politique de la matinale d’Europe 1. Elle se montre déterminée, le pousse élégamment, quel que soit son bord, dans ses contradictions, pour faire mouche souvent.

Vantée comme une combattante de la liberté par « Le Figaro », décriée comme la directrice de la « réaction » par « Libération », elle revendique une part de nostalgie qui la fait passer pour conservatrice. Mais Sonia Mabrouk campe sur ses positions.

Les deux amoureux sur le ponton de la Cabane d'Hortense, face à la conche du Mimbeau, au Cap-Ferret.
Les deux amoureux sur le ponton de la Cabane d'Hortense, face à la conche du Mimbeau, au Cap-Ferret. © DR

Journaliste-écrivaine touchée par le sacré à la mort de sa mère

Récemment, une phrase de son ­dernier livre dans laquelle l’ancienne élève de l’école Jeanne-d’Arc de Tunis vante la beauté de la messe en latin a déclenché un tollé en prime time. Une profession de foi assumée. Pas seulement mue par l’envie d’en découdre avec la déliquescence du monde occidental qu’elle dénonce, mais surtout déclenchée par le décès brutal de sa mère, il y a cinq mois, qui l’a rendue, clame-t-elle, « sensible à la question de l’immortalité de l’âme ».

Au détour d’un chapitre, Sonia Mabrouk l’évoque, avec pudeur : « Enveloppée dans un drap blanc immaculé, un léger sourire sur ses lèvres, les pommettes saillantes, le front fier, des taches de rousseur délicatement disséminées autour de son nez si délicat, ma mère irradiait le sacré. » Élever ses contemporains au-delà d’eux-mêmes, elle en a donc fait un ­combat.

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Comme cet après-midi du 19 mai, où elle dédicace chez Alice, la librairie du Cap-Ferret, l’ouvrage en question, « Reconquérir le sacré », paru aux éditions de l’Observatoire. Sous les yeux de dizaines de bourgeois en villégiature, elle évoque les ombres mystiques de l’écrivain philosophe Georges Bataille, la poésie de l’« au-delà » de Michel Leiris, réfractaire à la rationalité d’un monde moderne qui, d’après elle aussi, finira par nous désenchanter. N’en déplaise à ses détracteurs, ses livres, à contre-courant de la bien-pensance imposée, connaissent un succès certain. À ses proches, Sonia Mabrouk confie ne se sentir jamais aussi pleinement elle-même que lorsqu’elle noircit des pages. Son âme enfouie traque l’éternité dans l’écriture, y cherche la grandeur, la lumière…

Dans les rues du Ferret, Sonia Mabrouk et Pascal Obispo ne cachent plus leur complicité.
Dans les rues du Ferret, Sonia Mabrouk et Pascal Obispo ne cachent plus leur complicité. © DR

Passion peinture pour un chanteur tourmenté

Pascal Obispo s’inscrit-il dans une quête similaire à coups de pinceau ? La suite de 68 tableaux qu’il expose depuis le 26 mars au musée Mer Marine à Bordeaux porte en tout cas le titre évocateur d’« Art Therapy ». Quand la musique n’a plus suffi, les formes et les couleurs ont pris le relais des notes pour traverser les épreuves… Ce qu’on appelle la vie.

Pleines de formes, de courbes, et d’yeux, « forme de présence constante » pour l’artiste, les œuvres à l’acrylique et au feutre, certaines de plus de 6 mètres, créées dans son atelier au Cap-Ferret, ont quelque chose à voir avec ses chansons. Elles racontent des histoires : une lettre d’amour, un cri, une souffrance. Car des tourments, Pascal Obispo en a connu. La solitude d’un fils unique de parents divorcés, la célébrité vécue comme du voyeurisme, et d’autres cicatrices qu’il s’évertue à camoufler derrière des lunettes teintées.

Un geste de tendresse au bar de la Cabane d'Hortense, au Cap-Ferret, le 20 mai 2023.
Un geste de tendresse au bar de la Cabane d'Hortense, au Cap-Ferret, le 20 mai 2023. © DR

Le 12 avril salle Gaveau, lors d’une conférence donnée avec le philosophe – lui aussi décrié – Michel Onfray, dans le cadre des « Rencontres du Figaro », Sonia Mabrouk ­assurait avoir écrit son essai sur le sacré, avec « l’encre du cœur et la pointe de l’âme ».

Aux premières loges lors de cette soirée, derrière ses lunettes sombres, le chanteur écoutait « religieusement » selon des témoins, les deux auteurs deviser sur « ce qui ouvre à plus grand que soi ». Admirateur fervent, paraît-il, de la liberté de pensée d’Onfray, ­l’artiste revendique une même indépendance farouche qui lui a valu quelques déboires avec l’industrie musicale. Mais il n’en a cure, il trace son sillon.

Il y a deux ans, ce faiseur de « hits » a lancé sa propre application, Obispo All Access. Des animations, des clips, des séries, des programmes, des livres, des partages inédits autour d’un piano et d’une guitare, des karaokés, des documentaires, des interviews… en continu et surtout en pleine liberté. Comme lui, les styles musicaux varient : du classique au jazz, du flamenco à la chanson française. Ce fou de rock anglais ne s’est jamais vraiment éloigné des rivages tricolores.

Une même quête intérieure transporte ces deux âmes blessées

Juste avant de célébrer par une tournée trente années de succès, il s’y amarrera une fois encore à la rentrée prochaine avec un nouvel album intitulé « Le beau qui pleut ». Les rares personnes autorisées à l’écouter parlent d’« une ode au sublime », d’« une transcendance assumée ». Outre leurs jours, depuis quelques semaines dit-on, l’auteur-­compositeur-interprète et la journaliste-écrivaine partagent le goût du dépassement par l’esprit. Une quête intérieure transporte deux âmes blessées.

Obispo et Mabrouk se réparent ensemble des guerres et des deuils de la vie. Elle et lui à la pointe du Cap-Ferret, un week-end de l’Ascension. Le secret de la divine idylle n’aura duré qu’un temps. Un couple inattendu… Pour qui se laisse piéger par le bruit des évidences.

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