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Meurtre de Marie Trintignant : drame romantique il y a 20 ans, féminicide aujourd’hui

Dans la nuit du 26 au 27 juillet 2003, Bertrand Cantat rouait de coups sa compagne Marie Trintignant, au cours d’une violente dispute en marge d’un tournage en Lituanie. Le 1er août, l’actrice de 41 ans décédait à Paris d’un œdème cérébral. D’un « accident », selon le chanteur, à un « homicide » pour la justice, ce féminicide n’en portait pas encore le nom. Article réservé aux abonnés
Par Julie Huon, avec AFP
Temps de lecture: 2 min

On ne dit plus « crime passionnel ». Le meurtre de l’actrice Marie Trintignant par son compagnon est désormais considéré comme un féminicide.

Même s’il reste du chemin à parcourir, la couverture de ces faits de société dans les médias a évolué. Il y a 20 ans, on lisait dans la presse le récit d’une « histoire d’amour qui tourne au drame », on insistait sur « la jalousie à l’origine de tout », on parlait de la « saga de l’été », on dressait le portrait d’une actrice, « victime de la passion ». Surtout, on relayait le discours de Bertrand Cantat, icône pop rock française des années 90, minimisant les faits par une empathie qu’on n’aurait jamais eue, comme l’écrivait Pierre Mertens dans Le Soir du 15 septembre 2003, s’il « avait été plombier zingueur et Marie Trintignant, aide-ménagère. Les magazines ne se seraient certainement pas répandus sur ce que, par une étrange pudeur, ils appelèrent “un drame sentimental” ».

« Les violences masculines existent à toutes les époques, dans tous les pays. Et les moyens de les euphémiser également », expliquait cette semaine à l’AFP Giuseppina Sapio, maîtresse de conférences à l’université Paris 8. Selon cette spécialiste du traitement médiatique des violences conjugales, la presse tend à décrire les meurtres conjugaux comme « une forme d’excès d’amour » depuis le début du XXe siècle, une explication « liée à une certaine conception de l’amour ».

Il suffit pourtant de quelques faits réels pour mettre à mal cette singulière « conception de l’amour ».

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« Loin d’être un simple cocard »

Dans la nuit du 26 au 27 juillet 2003, une dispute éclate dans la chambre d’hôtel du couple à Vilnius où la comédienne se trouve pour le tournage du film Colette, écrit et réalisé par sa mère Nadine. Vers 05h30, le chanteur de Noir Désir demande au frère de Marie Trintignant de venir. Celui-ci soulève la serviette sur le visage de sa sœur : « C’était loin d’être un simple cocard. » A sa demande, la veilleuse de nuit appelle les secours. A 07h16, l’actrice de 41 ans est opérée pour juguler une hémorragie cérébrale.

Le lendemain, la police lituanienne affirme que, lors d’une violente dispute, le chanteur sous l’effet de médicaments et de l’alcool aurait frappé et poussé l’actrice qui, se cognant la tête, est tombée dans le coma. Elle ouvre une enquête.

Après avoir passé quatorze mois à la prison de Vilnius, Bertrand Cantat est transféré le 28 septembre 2004 à la maison d’arrêt de Muret, près de Toulouse, pour finir d’y purger sa peine. Il y reste quatre ans et demi puis obtient sa libération conditionnelle le 16 octobre 2007.
Après avoir passé quatorze mois à la prison de Vilnius, Bertrand Cantat est transféré le 28 septembre 2004 à la maison d’arrêt de Muret, près de Toulouse, pour finir d’y purger sa peine. Il y reste quatre ans et demi puis obtient sa libération conditionnelle le 16 octobre 2007. - AFP.

L’actrice subit le 29 juillet une seconde opération. « Médicalement, il n’y a plus rien à faire », affirme le neurochirurgien Stéphane Delajoux. « Malheureusement, on est arrivés beaucoup trop tard ». Bertrand Cantat est placé en garde à vue.

Les Trintignant portent plainte à Paris. Au creux de l’été, l’affaire présentée comme un crime passionnel connaît un retentissement médiatique énorme. Le parquet ouvre une information judiciaire pour « coups volontaires » et « non assistance à personne en danger ». Une reconstitution des faits a lieu avec Bertrand Cantat. L’avocat des Trintignant ,Me Georges Kiejman, exclut l’hypothèse d’une chute : « Son visage est trop tuméfié. »

19 coups à la tête et au visage

Marie Trintignant est rapatriée à Paris le 31 juillet. « Cela fait à peu près deux jours que son cerveau est mort cliniquement », déclare le Dr Delajoux.

A Vilnius, Bertrand Cantat est interrogé. « C’est un accident après une lutte, une folie, mais ce n’est pas un crime. » Son avocat évoque un « accident des deux côtés, une tragédie, un conflit humain entre deux personnes, deux artistes à fort tempérament ». Il réclame sa libération.

« Il est essentiel que les enfants de Marie sachent que quelqu’un qui a tué leur mère est en prison », rétorque Nadine Trintignant, sa mère, évoquant d’autres femmes battues par Cantat. Le chanteur réfute, demande son extradition. Il est écroué.

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Dans la soirée, le neurochirurgien parle d’un « encéphalogramme plat ». « Plus aucun espoir. » Le lendemain, l’actrice meurt à 10h20 d’un œdème cérébral. Le 13 août, l’autopsie conclut que l’actrice a reçu 19 coups, la majorité contre sa tête et son visage. Une seconde expertise confirme les coups mortels.

Le 7 août, la justice lituanienne exclut l’extradition du chanteur avant un procès à Vilnius pour « homicide volontaire ». Il est condamné à huit ans de prison le 29 mars. « Sa culpabilité est incontestable » mais il « n’a pas voulu les conséquences » de ses actes, estiment les juges.

Après avoir passé quatorze mois à la prison de Vilnius, il est transféré le 28 septembre 2004 à la maison d’arrêt de Muret, près de Toulouse, pour finir d’y purger sa peine. Il y reste quatre ans et demi puis obtient sa libération conditionnelle le 16 octobre 2007. Pour l’opinion publique en matière de violences faites aux femmes, Nadine Trintignant appelle ça « un signal négatif ». Encore un euphémisme.

 

Les rêves brisés de Marie Trintignant, devenue symbole féministe

Comédienne, scénariste, réalisatrice, peintre… Marie Trintignant était multiple. Elle est aussi devenue, bien malgré elle, une icône de la lutte contre les violences faites aux femmes.
Cheffe adjointe au service Monde Temps de lecture: 2 min

Marie, depuis qu’elle est née, elle n’a été que du bonheur. Je ne voudrais pas qu’elle vieillisse. Je crois qu’elle ne devrait jamais mourir. » En 2022, Nadine Trintignant ressuscite son ex-mari Jean-Louis Trintignant à la faveur d’un très joli documentaire qu’elle consacre aux passions de sa fille, Marie Trintignant, tes rêves brisés. Les mots de Jean-Louis, qu’il prononce lors de l’un des premiers tournages au cours duquel il donne la réplique à la petite Marie, résonnent douloureusement. Nadine lui répond, en voix off : « Hélas non, Marie, non, tu n’as pas eu le temps de vieillir. Comme tant de femmes battues tu as un jour reçu un premier coup. Quand tu as voulu quitter cet homme, il s’est acharné à te détruire, à gommer ton si beau visage, à t’arracher à la vie. Tu avais 40 ans et plein de rêves. »

Décédée le 1er août 2003 à la suite des violents coups (une vingtaine a été relevée sur son corps, NDLR) administrés par son compagnon de l’époque, le chanteur Bertrand Cantat, Marie Trintignant est devenue un symbole de la lutte contre les violences faites aux femmes. Avant sa mort, avant ce que Cantat a fait d’elle, elle était pourtant tant d’autres choses. Comédienne, scénariste, metteuse en scène, peintre, fille chérie de ses parents, mère de quatre garçons qu’elle adorait. Du talent à revendre, des passions, des rêves. Stoppés net.

« Elle est prodigieuse »

« Comme tu avais du talent, de l’obstination et de la chance, ta carrière a démarré très vite », relate Nadine Trintignant. La jeune Marie découvre le métier de comédienne devant la caméra de sa mère. On aperçoit son visage poupon dans Mon amour, mon amour, premier long métrage de Nadine en 1967. Elle est âgée de quatre ans. C’est de nouveau sa mère qui lui offre un rôle plus solide dans Défense de savoir en 1973. Joues rebondies et cheveux noir corbeau, elle y donne la réplique à son père, Jean-Louis. « Elle est prodigieuse, elle joue comme Humphrey Bogart », glisse un père gonflé de fierté face caméra. En 1970, la jeune Marie encaisse son premier grand drame à l’âge de huit ans. La mort de Pauline, sa petite sœur âgée de dix mois, « dont elle était si fière ». Son regard se voile et émerge au fond de ses yeux cet éclat mélancolique qui ne la quittera plus jamais.

Ce regard hypnotique se révèle dans Série noire d’Alain Cornaud, alors devenu le compagnon de sa mère. Marie a 17 ans, endosse un rôle quasi mutique. Elle explose à l’écran aux côtés de Patrick Dewaere. Revoir les deux formidables acteurs aux destins tragiques, figés dans leur jeunesse, crève le cœur.

Le premier à lui offrir un rôle hors du cocon familial sera Ettore Scola, qui la remarque alors qu’elle accompagne son père lors d’un tournage en Italie. Dans La Terrazza, la jeune Marie donne la réplique à des géants : Mastroianni, Tagnazzi, Reggiani, Gassman. Elle est là, « la chance » d’être née Trintignant. Mais le talent, lui, ne s’hérite pas et déjà, Marie laisse fuser sa sensibilité, sa grâce vénéneuse et sa profondeur à l’écran. Tout s’enchaîne à une vitesse folle. Elle tournera avec Philippe Noiret, Claudia Cardinale, Fanny Ardant, Colin Firth, Peter O’Toole… « A tout juste 20 ans, quel privilège de faire ses classes avec de tels acteurs », commente encore Nadine Trintignant dans son documentaire. « Marie, elle a une épaisseur, elle trimballe un petit mystère, quelque chose d’assez étonnant, de secret », raconte à son propos le réalisateur Pierre Salvadori, qui deviendra l’un de ses amis les plus proches.

« Je pense à toi tu sais »

Marie confirme son singulier talent sous la coupe, entre autres, de Claude Chabrol qui l’attendra même pour lui permettre de tourner Betty en 1992, dans lequel elle irradie. Le soir, après le tournage, elle retrouve François Cluzet sur les planches. Ensemble, ils écrivent et interprètent la pièce Y’a pas que les chiens qui s’aiment. C’est aussi avec François qu’elle aura son deuxième fils, Paul, en 1993. A son fils qui veut comprendre la cause de la mort de sa mère, son père lui explique : « C’est un homme qui a voulu avoir le dernier mot. » A Paul précède Roman Kolinka, né de son union avec le batteur de Téléphone, Richard Kolinka. Les petits derniers, Léon (né en 1996) et Jules (né en 1998), étaient respectivement âgés de 7 et 5 ans quand leur mère est morte sous les coups de Bertrand Cantat, à Vilnius. Le père de Jules, le réalisateur Samuel Benchétrit, sera l’un des derniers à faire tourner Marie dans Janis & John, sorti après la mort de la comédienne. Il est aussi celui que Bertrand Cantat invoquera dans sa défense : la relation qu’il entretenait avec Marie, mère de son fils, avait le don de le faire sortir de ses gonds.

« Je pense à toi tu sais », glisse Nadine à sa fille à la fin de son documentaire. Mais à travers elle, c’est à toutes les Marie qu’elle s’adresse. « Aux milliers de femmes dans le monde qui vivent dans la peur de rester, peur de fuir et d’être rattrapées. Tu es morte Marie. N’oublions jamais à travers toi de parler des femmes battues, humiliées, souillées et si souvent mortes sous les coups d’un amour illusoire. » En 2017, alors que Bertrand Cantat se confie aux Inrocks, le magazine Elle prend la plume pour évoquer ce qu’incarne aujourd’hui Marie Trintignant : « Son visage est devenu celui de toutes les femmes victimes de la violence des hommes. […] Marie Trintignant, on ne t’oublie pas. Il faudra davantage que la médiatisation obscène de Bertrand Cantat (Les Inrockuptibles  du 11 octobre) pour éteindre ta flamme. »

Depuis le début de l’année 2023, 18 féminicides ont été recensés par le blog Stop féminicide. Une femme meurt tous les trois jours sous les coups de son compagnon. Chaque année, des membres du réseau « Encore féministes ! » se retrouvent autour de la tombe de la comédienne, au Père Lachaise, le dimanche précédant l’anniversaire de sa mort.

« Il a fallu du temps pour voir le vrai Bertrand Cantat, un banal homme violent »

Dans « Désir noir », la journaliste au « Point » Anne-Sophie Jahn livre le fruit d’une enquête sur la mort de Marie Trintignant et ses suites.
Journaliste au service Culture Temps de lecture: 5 min

Féminicide. » Le terme ne s’est pas invité immédiatement pour décrire ce qui s’est passé dans la chambre d’hôtel de Vilnius où Marie Trintignant est décédée en juillet 2003. La thèse de « la mort accidentelle » a longtemps prévalu, avec celle du « crime passionnel », alimentée par les avocats de l’ancien chanteur de Noir Désir, Bertrand Cantat. Journaliste au Point, Anne-Sophie Jahn livre, dans Désir noir, le fruit d’une enquête sur la mort de l’actrice et ses suites, avec un large volet consacré à la mort de Kristina Rady, en 2010. Grâce aux témoignages directs de sa famille et de son ancien compagnon de l’époque, elle décortique la mécanique de la violence, au-delà du geste fatal du chanteur en juillet 2003.

Le terme de féminicide était absent du débat, il y a 20 ans. L’affaire était traitée, expliquez-vous, sous l’angle du « crime passionnel »…

Le terme de féminicide apparaît assez récemment en France. Sa première apparition, c’est au Mexique, dans des cases assez différents. Il est intéressant parce qu’il dénote en fait tout d’un coup un autre regard, en fait, sur ce qu’on appelle aussi les crimes conjugaux. Il y a un glissement sémantique entre le crime passionnel et le féminicide qui montre vraiment comment on en prend toute la mesure. Il ne s’agit pas de crimes d’amour, mais de crimes tout court, statistiquement dirigés massivement contre des femmes. La très grande majorité, 70 %, des victimes sont des femmes et dans les 30 % restants, beaucoup viennent de femmes qui se défendent ou qui se vengent d’un mari qui a été violent.

Quel rôle a joué l’image publique de Bertrand Cantat, à l’époque, poète romantique et rebelle ?

Si on se replace dans le contexte de l’époque, c’est plus qu’un chanteur, c’est une icône, un chanteur qui défend des valeurs, très engagé, un poète, qui utilise aussi la scène comme plateforme pour défendre des causes, assez justes d’ailleurs. A cause de l’aura qui l’accompagne, il a été très difficile de le voir comme ce qu’il est, c’est-à-dire un banal homme violent. Derrière l’engagement, derrière ce que qu’il projette, ce n’est jamais qu’un petit criminel. Il a fallu beaucoup de temps pour que les résistances tombent à ce niveau et qu’on voit l’homme qui a un problème avec les femmes.

L’affaire serait-elle traitée différemment aujourd’hui, après la vague #MeToo, les révélations sur Patrick Poivre d’Arvor, le procès Johnny Depp/Amber Heard aux Etats-Unis ?

Il y a une vigilance nouvelle sur le traitement de ce genre d’affaires avec des comptes Twitter ou Instagram de féministes qui dénoncent les mots employés, pour faire évoluer la société. Tant qu’on utilisait des termes du registre amoureux pour ce type de crimes, ça déresponsabilisait les auteurs des crimes. Mais il y a de nombreux progrès à faire sur le silence. La vague #MeToo a été importante pour mettre en avant le nombre de femmes qui sont victimes de violences sexuelles. Quand on regarde les statistiques de crimes conjugaux, on ne peut pas se dire qu’il n’y en a pas autour de nous. C’est quelque chose de très courant. A mon sens, la libération de la parole n’a pas encore eu lieu ; il y a encore de la gêne et de la honte du côté des victimes.

On peut parler de « silence complice » dans la manière dont a été traitée la mort de Marie Trintignant ?

Pour Marie Trintignant comme pour Kristina Rady, dont un message téléphonique a été rendu public, dans lequel elle dit ouvertement qu’il y a des témoins de la violence de Cantat. Mais c’est le silence qui l’emporte. On a tu des choses qui étaient connues, comme pour le rapport d’autopsie de Marie Trintignant, qui démontre que, loin d’une scène de ménage, elle a été victime d’une violence extrême, qu’il s’est acharné sur elle avant de la laisser mourir.

Cette complaisance est-elle très française ou liée à la mythologie rock’n’roll ?

Cette fascination pour le côté sombre, romantique, est assez française, oui. Ça passerait moins facilement aux Etats-Unis. C’est l’amour latin, l’amour-passion ; étymologiquement, ça reflète une vision de l’amour qui détruit, qui doit tout emporter, faire mal. L’histoire a été interprétée sous ce prisme de deux personnes qui s’aimaient trop, alors que ce n’est pas de l’amour, c’est de la possession, de la névrose. Il faut opérer un changement culturel profond pour voir qu’on ne tue jamais par amour, comme le dit Valérie Toranian.

Les mentalités ont-elles évolué ?

Quand on voit les débats récents à l’Assemblée nationale, au cours desquels Aurore Bergé a laissé entendre qu’elle avait elle-même été victime de violence conjugale et s’est fait huer et presque traiter d’hystérique par l’extrême droite et l’extrême gauche, on voit qu’il y a du chemin à faire sur l’accueil de la parole des victimes. L’affaire Cantat est un marqueur important, même si elle a 20 ans. Reste qu’aujourd’hui, dans cette affaire, c’est surtout le silence qui l’emporte.

Vous avez été attaquée en diffamation pour vos révélations dans le magazine Le Point. C’est une façon d’imposer ce silence ?

C’est de l’indécence totale, mais dans le fond, le discours n’a pas changé : Cantat se pose en victime, comme il l’a toujours fait : il a décrit Marie Trintignant, comme hystérique, légère, etc. C’est lui qu’il fallait plaindre, il n’avait pas d’autre choix que de la battre à mort. Aujourd’hui, il se dit « harcelé » par les médias, par les féministes, toujours dans une posture de défense. Attaquer en diffamation, sur des faits prouvables, cela relève de l’intimidation.

« Désir noir », Anne-Sophie Jahn, Flammarion, 224 p., 20€, e-book 15€
« Désir noir », Anne-Sophie Jahn, Flammarion, 224 p., 20€, e-book 15€

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