Angers Sco. Miha Blazic, symbole d’une défense angevine qui se cherche

Miha Blazic enchaînera-t-il une cinquième titularisation de suite au cœur de la défense d’Angers Sco, demain à Toulouse ? Pour l’instant, impossible à dire, Gérald Baticle n’ayant pas l’habitude de dévoiler ses plans avant la dernière séance de la semaine. Mais, alors que l’arrière-garde angevine, la pire de L1 (24 buts encaissés), vient de prendre six buts en deux matches, le coach pourrait de nouveau changer son attelage. Et Miha Blazic paraît menacé.

Décevant, voire inquiétant, en début de saison, il avait perdu sa place à la mi-temps de la déroute à Troyes, fin août. À l’époque, au-delà de la difficulté à s’intégrer à un nouvel environnement, il se disait au sein du club que l’international slovène (22 sélections) avait souffert physiquement pendant la préparation et peinait à retrouver son second souffle.

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Son retour dans l’équipe, aux côtés de Cédric Hountondji, avait coïncidé avec les succès du Sco, contre Montpellier (2-1) et à Nice (1-0). Un début d’éclaircie, avant la rechute, autant collective qu’individuelle. Contre Strasbourg, Blazic a bien inscrit le but de l’espoir pour les Angevins, en fin de partie, mais les 87 premières minutes avaient été difficiles, avec un but contre son camp, une tête prolongée dans ses filets.

Pourtant, cet été, dans une défense remodelée dans sa quasi-totalité, le Slovène, dont l’arrivée était bouclée dès le printemps, devait prendre le costume des anciens tauliers qu’étaient Romain Thomas ou Ismaël Traoré. Il a vraiment les caractéristiques d’un patron de défense. Il est rompu à des adversités fortes​, disait en juin le coordinateur sportif Laurent Boissier à propos d’un joueur qui a aussi disputé la phase de poule de Ligue des champions en 2020.

Compatible au projet de Baticle ?

Un leadership qui ne saute pas aux yeux, pour l’instant. Ce que ses partenaires et son coach expliquent par la difficulté d’adaptation, alors qu’il arpente son nouvel univers depuis quatre mois. Il découvre la L1, il doit s’adapter à un nouveau pays, une nouvelle ville, un nouveau club et doit apprendre une nouvelle langue », dit Gérald Baticle. ​Une barrière qui semble plus compliquée à combler que prévu, surtout en défense centrale, où le dialogue est prioritaire. C’est un poste où on a besoin d’être un meneur, de communiquer. Il y a un problème de langue, mais ça vient, il apprend les mots, les ordres, il est de plus en plus en capacité de diriger une défense​, poursuit le coach.

Miha Blazic, qui prend des cours de français depuis son arrivée, commence à comprendre la langue et en distille quelques mots. Mais il s’exprime surtout en anglais, avec Hountondji notamment, et en italien, avec Bamba. La langue n’est pas un obstacle​, explique l’Italo-ivoirien. Avec Miha, on travaille. Il est de mieux en mieux sur le terrain​, dit son compère de la charnière Cédric Hountondji, pour qui l’adaptation n’est pas une sinécure non plus.

Reste que le Béninois donne parfois l’impression de tenir la défense angevine, quand son partenaire slovène, aligné à gauche alors qu’il est droitier, subit, surtout dans les duels, qu’il semble fuir.

Une impression trouble alors que le défenseur central a tenu en respect Erling Haaland, l’attaquant norvégien de City, le mois dernier avec la sélection slovène. Une performance qui a fait sourire autant qu’elle a interrogé du côté du Sco. Il a été très solide, déclare Gabriel Gerinte, spécialiste du football slovène sur Twitter (@FootballSloven1). ​Son parcours en sélection a été fait de hauts et de bas depuis ses débuts (en 2018). En Slovénie, la défense est le gros point faible. C’est un facteur qui devrait favoriser son installation comme titulaire sur la durée puisqu’il y a peu de concurrence.

Si Blazic avance et fait des efforts pour s’intégrer​, dixit Baticle, une autre question se pose, au-delà de son niveau. Plutôt à l’aise techniquement, a-t-il les attributs pour s’intégrer aux projets de son entraîneur ? Il rentrait dans ce qu’on voulait, à savoir l’intelligence dans le jeu, avec un bon placement, un bon jeu de tête, une bonne gestion de la profondeur et une bonne relance​, énumérait cet été Laurent Boissier. Le coordinateur sportif n’évoquait pas la vitesse, dont le défenseur manque considérablement. Pourtant, au moment de se séparer d’Ismaël Traoré dans le but de passer à quatre derrière, Gérald Baticle avait évoqué cette capacité d’accélération parmi les raisons de ce choix. Un manque qui traverse les mois et handicape le Sco. Alors, Blazic, titulaire ou remplaçant dimanche à Toulouse ?