JO à Marseille : un changement de vie pour une médaille ! : épisode • 4/4 du podcast JO de Paris : J - 100

JO à Marseille : un changement de vie pour une médaille ! : épisode • 4/4 du podcast JO de Paris : J - 100

Camille Lecointre (à droite avec son coéquipier Jérémie Mion) a choisi de déménager en famille à Marseille pour mettre toutes les chances de son côté ©Radio France - Jérôme Val
Camille Lecointre (à droite avec son coéquipier Jérémie Mion) a choisi de déménager en famille à Marseille pour mettre toutes les chances de son côté ©Radio France - Jérôme Val
Camille Lecointre (à droite avec son coéquipier Jérémie Mion) a choisi de déménager en famille à Marseille pour mettre toutes les chances de son côté ©Radio France - Jérôme Val
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FEUILLETON DE LA FRANCE EPISODE 66 – France Inter vous emmène à la rencontre des acteurs des JO de Paris. Direction Marseille et la Marina du Roucas-Blanc où s’entraine l’équipe de France de voile. Certains athlètes ont fait le choix de s’y installer pour maximiser leurs chances de médaille.

Comme souvent, le mistral balaye la marina du Roucas-Blanc, à quelques encablures au sud du Vieux-Port. Le site olympique de Marseille a été refait à neuf et Lou Berthomieu s’y sent déjà comme chez elle. "Ça change carrément du paysage que l’on a chez nous", décrit depuis la cale de la marina l’équipière du Nacra 17, l’un des bateaux olympiques. "Il y a la corniche avec pas mal de passage, il y a beaucoup de relief. On voit l’île du Frioul et on peut en faire le tour. C’est très sympa."

"Chez nous", c’est Nantes pour la jeune femme de 22 ans, l’une des 14 athlètes de l’équipe de France de voile. Il y a un an et demi, elle a fait ses cartons pour s’installer à Marseille. "On passe déjà beaucoup de temps avec des valises, et dans nos valises, et on ne rentre chez nous que de temps en temps", raconte Lou Berthomieu. "C’était un facteur important pour moi de pouvoir me poser quelque part et quand je m’entraine de me sentir un peu plus chez moi. J’ai décidé de m’installer, c’était plus pratique, dans un petit appartement à la Pointe Rouge."

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Pour Jean-Baptiste Bernaz qui va vivre ses 5èmes JO, venir vivre sur le lieu de la compétition est un gros avantage
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© Radio France - Jérôme Val

"Ma Gâtée"

A un peu plus de 3 mois des Jeux Olympiques de Paris, Camille Lecointre et Jérémie Mion baptisent leur bateau, un dériveur 470 avec pour la première fois un équipage mixte. "Le nom, ce sera Ma Gâtée, ça veut dire ma chérie, mon chéri et c’est un hommage à Marseille", dévoile le duo.

Il n’y a pas si longtemps, Camille Lecointre, licenciée au Havre, habitait à Brest. Elle est désormais Marseillaise d’adoption, "un choix de famille", dit-elle, en embarquant avec elle son conjoint et ses deux enfants. "Que ce soit au niveau du climat ou d’un point de vue culturel, il a fallu s’acclimater un petit", rigole celle qui va vivre ses quatrièmes JO après deux médailles de bronze (à Rio 2016 et Tokyo 2020). "C’est une grande ville et, je ne sais pas comment dire, méditerranéenne, il y a une ambiance plus exubérante que ce que je peux retrouver à Brest ou au Havre, ma ville natale", détaille Camille Lecointre.

"Pouvoir s’entraîner sur le plan d’eau des Jeux"

"C*’était un projet très frais dans sa tête*", témoigne Jérémie Mion, son partenaire de bateau qui a emménagé à Marseille depuis plus de 10 ans. "On est très lucides sur le fait que si on a la chance de pouvoir s’entraîner sur le plan d’eau des Jeux, c’est un truc de dingue", développe le Parisien d’origine. "Quand les Jeux sont à l’étranger, c’est plus compliqué parce que tu dois te barrer de ton pays. Là en France, changer de ville, ce n’est pas simple mais ça reste plus faisable. Ce qu’a réalisé Camille, c’était malin à faire."

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Aujourd’hui, Camille Lecointre n’exprime aucun regret après ce déménagement. "Quand on voit notre rythme de déplacement, dès qu’on est ici, on se dit, c’est génial. Et je suis voisine de JB", s'amuse-t-elle.

Le "mal du pays"

JB, Jean-Baptiste Bernaz, l’un des doyens de l’équipe de France. Presque en voisin, le champion du monde en 2022 a choisi de poser ses valises et son bateau, un ILCA7, à Marseille. "Je ne suis pas Marseillais mais quand j’ai décidé de repartir sur une campagne olympique, c’était impossible de se priver de cet avantage", explique-t-il. "J’ai fait moins de route qua Camille parce que j’habitais dans le Var mais ça me paraissait obligatoire. Ce qui est compliqué en voile, c’est qu’on est dans un univers qui change tous les jours et j’ai beau avoir la même mer Méditerranée, chez moi à Sainte-Maxime qu’ici, ce ne sont pas les mêmes conditions tout le temps. Plus vite on prend des marques, mieux c’est", assure Jean-Baptiste Bernaz.

Le plan d'eau de Marseille est réputé difficile et y avoir pris ses marques très en amont peut être décisif
Le plan d'eau de Marseille est réputé difficile et y avoir pris ses marques très en amont peut être décisif
- FFVoile - Sailing Energy

La quête d’une médaille à la maison vaut bien ce changement de vie et les sacrifices qui vont avec. "On dit que globalement il faut passer une centaine de jours sur un plan d’eau pour bien le connaitre", constate le Directeur Technique National de la voile française, Guillaume Chiellino. "Ici, on a eu la chance de passer beaucoup plus de jours. En venant vivre à Marseille, les athlètes peuvent s’entraîner dès qu’ils ont une heure ou deux et donc connaitre ce plan d’eau mieux que les autres. Franchement, c’est un avantage."

Tous n’ont pas jeté l’ancre au pied de la Bonne-Mère. Comme Tim Mourniac, le coéquipier de Lou Berthomieu en Nacra 17. Un temps établi à Marseille, il est retourné chez lui en Bretagne. "A un moment donné, j’ai eu le mal du pays", sourit-il. "Avoir un chez-soi, c’est important. Mon chez-moi, c’est la presqu’ile de Quiberon. A Marseille malheureusement, l’hiver est un peu rude en termes de température et encore plus en termes de conditions de vent : on peut avoir des semaines entières de mistral où on ne pas naviguer. Nos séjours sur Marseille se résument à la période de mai à septembre. On optimise assez bien le temps que l’on a à Marseille", détaille Tim Mourniac. Un hiver rugueux à Marseille mais l’été sera sans conteste bouillant pour une équipe de France qui n’a jamais été aussi bien préparée pour des Jeux olympiques.

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