Les députés Karine Lebon et Frédéric Maillot en visite au centre de détention du Port

Karine Lebon et Frédéric Maillot en visite au centre de détention du Port
Les deux députés Karine Lebon et Frédéric Maillot se sont rendus ce vendredi 26 mai au centre de détention du Port, pour visiter les lieux et échanger avec la direction, le personnel, et les détenus. Ce déplacement intervient quelques jours après le blocage de la structure par des agents pénitentiaires, qui réclament de meilleures conditions de travail.

Karine Lebon et Frédéric Maillot avaient prévu cette visite en milieu carcéral depuis un certain temps, mais le mouvement de blocage du centre de détention du Port, lundi, a précipité leur venue. 

Regardez le reportage de Réunion La 1ère : 

Karine Lebon et Frédéric Maillot en visite à la prison du Port

"On a surtout besoin de voir la réalité, de comprendre pour défendre au mieux une fois à l'hémicycle", justifie le député de la 6ème circonscription, Frédéric Maillot. En visitant les cellules et les espaces communs de ce centre vieillissant, il souhaitait voir de ses propres yeux "la réalité de ces personnes incarcérées, privées de liberté mais pas de dignité", et vérifier le respect de la réglementation pénitentiaire.

Un centre de détention sur-occupé 

Cette réalité, une cinquantaine d'agents pénitentiaires ont justement souhaité la dénoncer lundi. Par un blocage du centre de détention, ils souhaitaient attirer l'attention de la direction sur leurs conditions de travail, dans un établissement vieillissant, mais aussi frappé par la surpopulation. 

Dans le quartier bas, le taux d'occupation dépasse ainsi les 100%. Certaines cellules individuelles, conçues pour accueillir un détenu, en hébergent deux. 

Quant au quartier haut, qui laisse aux détenus davantage d'autonomie, on compte 290 autres détenus.

Des cellules vieillissantes 

Dans une des cellules, Karine Lebon constate la présence des sacs poubelle qui servent à calfeutrer les fenêtres en cas d'épisode cyclonique. Des "conditions qui ne sont pas dignes d'une personne humaine", commente-t-elle. La prison, pour mémoire, date des années 80. 

"Ce n'est pas possible de faire son travail correctement" 

La surpopulation carcérale dénoncée par les syndicats ne s'est pas améliorée, au contraire, depuis que les transferts de prisonniers depuis la prison de Majicavo à Mayotte se sont intensifiés. Des conditions d'exercice qui avaient poussé les agents pénitentiaires à crier leur ras-le-bol plus tôt dans la semaine.  

"On entend la bonne volonté de la direction, les difficultés de fonction du personnel. Quand on a deux agents pour encadrer, ce n'est pas possible de faire son travail correctement", observe la députée de la 2ème circonscription, Karine Lebon. 

"Porter nos paroles au plus haut lieu"

Les deux députés Nupes, guidés à travers la structure carcérale par la direction, ont pu échanger avec des détenus, du personnel du centre de détention, et des représentants syndicaux. Roger Bénard, secrétaire local FO, en fait partie. A l'issue de cette visite, il comptait sur les deux parlementaires pour donner de l'écho à ses revendications. "J'espère qu'au plus haut lieu ils vont porter nos paroles et faire en sorte que les choses bougent un peu, qu'on arrête de nous faire des annonces et qu'au bout il n'y a rien", commente-t-il. 

Des travaux dès le mois de septembre 

Toujours est-il que, concernant la vétusté des lieux, des travaux sont prévus dans quelques mois. En septembre, les vestiaires, la buanderie, et la cuisine du quartier bas devraient être rénovés. En 2024, les cellules seront remises aux normes pendant 24 mois de travaux. Enfin, au tour de la porte d'entrée et des parloirs du quartier d'être refaits. Le tout, pour un montant de 19 millions d'euros.