Mort d’Alain Delon : « Adieu le mythe », la presse française rend hommage au « dernier samouraï » - Le Parisien

Mort d’Alain Delon : « Adieu le mythe », la presse française rend hommage au « dernier samouraï »

Alain Delon est mort à 88 ans dans sa maison de Douchy ce dimanche. La légende du cinéma français laisse derrière lui une carrière remarquable ainsi qu’une vie pleine de rebondissements à laquelle le monde de la presse fait honneur.

Légende du cinéma, Alain Delon laisse derrière lui une carrière exceptionnelle, mais aussi un certain nombre de controverses. Valery HACHE / AFP
Légende du cinéma, Alain Delon laisse derrière lui une carrière exceptionnelle, mais aussi un certain nombre de controverses. Valery HACHE / AFP

    « Adieu le mythe », « Mort d’une icône » ou plus sobrement « l’Unique »... la presse française salue la mémoire du « dernier grand mythe du cinéma français » Alain Delon, acteur à la filmographie et au franc-parler légendaires, dont la mort à 88 ans a été annoncée dimanche.

    « Le dernier géant du cinéma français » s’est éteint après un long crépuscule, salue Bertrand de Saint Vincent du Figaro. Pour le journaliste, l’acteur a passé la majeure partie de sa vie à mourir, rarement dans son lit.

    VidéoAlain Delon est mort à 88 ans

    Chaque titre de presse a puisé des références dans les 90 films, que l’acteur a tournés dans sa carrière. Le Figaro et Le Parisien, que l’acteur lisait régulièrement en disant : « Je me représente la une du Parisien quand je ne serai plus là », affiche en gros titre « Le dernier samouraï » sur une photo en noir et blanc du comédien au regard captivant.

    Yves Jaeglé, journaliste au Parisien, met en avant le fait que l’immense vedette du cinéma français était un homme solitaire, marqué par les blessures de son enfance. Dans son article intitulé « Mort d’Alain Delon : si star, si seul », il souligne que seuls deux hommes au monde n’ont jamais vieilli : Steve McQueen et Alain Delon. Leurs portraits des années 1960 continuent à être utilisés dans des publicités actuelles sur papier glacé, sans que personne n’ait jamais réussi à les surpasser.

    La fin d’un mythe

    Libération a sélectionné une grande photo de l’acteur avec une cigarette à la bouche pour lui rendre hommage, avec pour titre « Plein sommeil », en référence à l’un de ses films marquants des années 1960. L’édito de Didier Péron, intitulé « Alain Delon, sombre dans la lumière », décrit un homme magnétique et inaccessible qui a toujours oscillé entre douleur et démesure. Il évoque un acteur qui, après avoir connu deux décennies de succès, « s’est également efforcé de tout briser par plaisir en multipliant les fréquentations absurdes et les productions en série ». Il rappelle les déclarations controversées d’Alain Delon sur l’homosexualité, qu’il considérait comme « contre-nature ».



    Critiqué pour ses positions politiques et sociétales, Alain Delon était un « acteur instinctif à la beauté incandescente mais aussi un réac assumé à l’ego démesuré », peut-on lire dans Le Télégramme. L’acteur était connu pour être un proche de Jean-Marie Le Pen. « Il était ce fauve, ce félin, ce guépard, cette panthère noire d’une élégance animale », énumère Alexandre Poplavsky du Républicain Lorrain dans son éditorial intitulé « Alain Delon l’immortel ».