La patience est-elle encore une vertu ? : épisode • 1/4 du podcast Pourquoi la patience ?

La patience est-elle encore une vertu ? : épisode • 1/4 du podcast Pourquoi la patience ?

Une femme assise devant une horloge ©Getty - Malte Mueller
Une femme assise devant une horloge ©Getty - Malte Mueller
Une femme assise devant une horloge ©Getty - Malte Mueller
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Certains affirment qu'aujourd'hui, nous sommes de moins en moins patients… Les stoïciens peuvent-ils nous aider à retrouver cette patience ? Faut-il même vraiment lutter contre notre impatience ?

Avec
  • Frédérique Ildefonse Directrice de recherche au CNRS, rattachée au laboratoire d’anthropologie sociale
  • Sandrine Alexandre Agrégée et docteure en philosophie, rattachée à l’IRePh de Nanterre, spécialiste de philosophie ancienne.

Avec Philosophie consacre cette série d'émissions au thème de la patience. Dans ce premier épisode, Géraldine Muhlmann et ses invitées se demandent : "La patience est-elle encore une vertu ?".

Les anciens, plus patients que nous ?

Les stoïciens sont les philosophes antiques qui nous ont enseigné une philosophie de la patience. Or, ils ont une interprétation de la patience différente de la nôtre. Pour Frédérique Ildefonse, “la patience stoïcienne ne se fonde pas sur le rapport à l’attente”. Liée à l’apatheia, la patience se confond avec la notion d’endurance : “c’est la capacité à supporter”. Ce contrôle de la douleur s'explique par la confiance dans le “cosmos”. Il faudrait donc vivre conformément à la nature, c’est-à-dire "conformément aux évènements qui nous arrivent” analyse Frédérique Ildefonse.

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Du stoïcisme aux dangers du développement personnel

Certains éléments de la pensée stoïcienne se retrouvent dans le développement personnel, même si la notion d’endurance fait place à celle de “ résilience”, note Sandrine Alexandre. Il s’agit d’une “récupération complètement réductrice et à la mode” puisque les stoïciens n’étaient pas individualistes : c’est bien le rapport au monde, aux autres, et donc au cosmos qui guident leurs préceptes. De plus, cette interprétation moderne peut être un danger politique car “on va considérer que c’est l’individu lui-même le problème, puisqu’il n’arrive pas à être résilient”, explique Sandrine Alexandre. Cette vision passe sous silence l’ensemble des facteurs sociaux et politiques étant pourtant déterminants pour l’individu.

🎧 L'émission est à écouter dans son entièreté en cliquant sur le haut de la page.

Pour en parler :

Sandrine Alexandre, docteure en philosophie, spécialiste des philosophies anciennes et de leurs réceptions et leurs usages dans la pensée contemporaine. Parmi ses ouvrages, on trouve :

Frédérique Ildefonse, directrice de recherche au CNRS, spécialiste de philosophie antique. Elle a notamment écrit :

Références sonores :

  • Extrait du film de Philippe Muyl, "Cuisine et dépendances", avec Jean-Pierre Bacri, Agnès Jaoui, Sam Karmann, 1993.
  • Lecture d'un extrait de Sénèque, Entretiens - Lettres à Lucilius, Sénèque, 63-64, (éd. Bouquins - établie par Paul Veyne, 1993, p. 316-318), lu par Anna Pheulpin.
  • Lecture d'un extrait de Rainer Maria Rilke, Lettres à un jeune poète, lettre 3, 1929 (Gallimard, 1993), lu par Riyad Cairat.
  • Lecture d'un extrait de Cicéron, Tusculanes, III, VII. 14 - Arguments stoïciens, 45 avant J.-C., (Bibliothèque de la Pléiade, trad. Émile Bréhier, 1962, p. 299-300), lu par Anna Pheulpin.
  • Chanson de fin : Barbara, "Dis, quand reviendras-tu ?", 1962.
  • Musique de notre nouveau générique : "Sabali" d'Amadou et Mariam.

Le Pourquoi du comment, la chronique de Frédéric Worms

Retrouvez les chroniques de Frédéric Worms sur les émotions ici.

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