L’acteur et scénariste Jean-Pierre Bacri est décédé lundi, à 69 ans, d’un cancer - Le Parisien

L’acteur et scénariste Jean-Pierre Bacri est décédé lundi, à 69 ans, d’un cancer

Le comédien et scénariste français était connu pour ses longues collaborations avec Agnès Jaoui et ses rôles dans « On connaît la chanson » ou encore « Didier ».

 Jean-Pierre Bacri sur le tapis rouge des César, en 2018.
Jean-Pierre Bacri sur le tapis rouge des César, en 2018. LP/Fred Dugit

    Le comédien et scénariste Jean-Pierre Bacri, à l'affiche de « Didier », « Le Goût des autres », « On connaît la chanson », et, plus récemment, « Le Sens de la Fête », est décédé à l'âge de 69 ans ce lundi, a annoncé son agente, Anne Alvares-Correa. Il s'est éteint des suites d'un cancer.

    Jean-Pierre Bacri avait fait ses débuts dans les années 1980, où il brillait aussi bien sur le grand écran que sur les planches. C'est aussi durant la même période qu'il a rencontré celle qui allait devenir sa partenaire de création au cinéma et au théâtre, et sa compagne pendant plus de vingt ans : Agnès Jaoui.

    Ce week-end encore, elle confiait dans une interview au quotidien Le Monde combien Bacri avait compté pour elle, dès leur rencontre en 1987. « Voilà quelqu'un qui exprimait ce que je ressentais sans même me l'être formulé ; qui avait des réflexions qui me percutaient, me soulageaient, témoignaient de valeurs communes, d'un rapport au bien et au mal que je partageais, avec une conviction qui m'émerveillait car elle était si singulière ! », déclarait-elle.

    Dans les années 1990, c'est la consécration pour Jean-Pierre Bacri : il décroche son premier Molière de l'auteur avec Agnès Jaoui, pour la pièce « Cuisine et Dépendances », vite adaptée au cinéma. Le duo se voit aussi attribuer son premier César en 1994, pour le scénario du film « Smoking/No Smoking », d'Alain Resnais, et en recevra trois autres pour « Un air de famille », « On connaît la chanson » et « Le Goût des autres ». Seul, Jean-Pierre Bacri avait aussi reçu le César meilleur acteur dans un second rôle dans « On connaît la chanson ».

    « Je préfère les anti-héros »

    La liste des collaborations de l'artiste, aux multiples casquettes, est elle aussi bien longue : Alain Chabat, Cédric Klapisch, Claude Berri, Alain Resnais… A l'écran, on retient de lui l'image d'un acteur interprétant souvent des personnages plutôt râleurs, bougons, dotés d'une touche d'humanité.

    VIDÉO. « Je n'aime pas le sourire à tout prix », confiait l'acteur

    « Je suis incapable de faire autre chose que du Bacri, parce que je suis Bacri », nous racontait-il en 2017, lors de la sortie du « Sens de la Fête ».

    « A mes yeux, j'ai toujours joué des rôles différents. Après, je ne suis pas un gars souriant et ce que je suis, comme ma façon de concevoir la vie, passe à travers l'écran. Les choses guillerettes ne m'intéressent pas, je préfère les antihéros. »

    « Un ton, une voix, un caractère »

    Sur les réseaux sociaux, de nombreuses personnalités rendent déjà hommage au célèbre acteur. Le président Emmanuel Macron lui a rendu hommage sur Twitter lundi soir : « Il avait le sens de la fête et le goût des autres. Jean-Pierre Bacri, le plus tendre de nos râleurs s'en est allé. Comme une image, son humanité laconique et sensible continuera de peupler nos vies ».

    Qu'ils l'aient croisé ou non sur les plateaux, de nombreuses personnalités du cinéma lui ont elles aussi rendu hommage : de Nathalie Baye (« Le génial, merveilleux Jean-Pierre Bacri nous a quittés… chagrin énorme… ») à Gilles Lellouche (« Immense immense immense tristesse ») en passant par Michèle Laroque (« Il sera à jamais dans mon coeur. J'ai du mal à imaginer le cinéma sans lui »).

    Le président du Festival de Cannes, Pierre Lescure, a quant à lui salué son « goût de la vie », son « sens de la vie », et son « extrême dignité, au bout du chemin », sur Twitter.

    « La mort de Jean-Pierre Bacri est un choc qui nous laisse désemparés », a réagi l'ancienne ministre de la Culture Aurélie Filippetti. « Plus que jamais dans cette période où nous manquent tant l'humour et la gaieté, nous avions besoin de l'élégance de son désespoir. »

    « Jean-Pierre Bacri incarnait si bien le Français râleur et bougon qui existe en nous tous », déclare également Xavier Bertrand, président de la région Hauts-de-France. « Mais cet acteur engagé savait tellement nous faire rire. Malgré notre grande tristesse, puissions-nous garder, en nous souvenant de lui, « le sens de la fête ». »