Du verre gaulois aux dernières avancées technologies du XXIe siècle aux Rencontres du verre, à Yzeure - Moulins (03000)
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Du verre gaulois aux dernières avancées technologies du XXIe siècle aux Rencontres du verre, à Yzeure

Du verre gaulois aux dernières avancées technologies du XXIe siècle aux Rencontres du verre, à Yzeure
Un four gaulois va être reconstitué, pour mener toute une série de tests, notamment sur les températures.  © Séverine TREMODEUX
Le lycée Jean-Monnet, à Yzeure, accueillera, du 2 au 5 avril, les troisièmes rencontres autour du verre, ouvertes au public, axées sur le verre gaulois. Des recherches utiles aujourd’hui, face au défi de l’énergie.

L’École nationale du verre du lycée Jean-Monnet, à Yzeure, qui vient de fêter ses soixante ans, écrit de nouvelles pages de son histoire.
Pour la troisième fois, elle s’apprête à accueillir des chercheurs, des historiens, des artistes et artisans. Une quinzaine d’intervenants extérieurs qui vont travailler, pendant quatre jours, du 2 au 5 avril, avec les enseignants et les 145 élèves verriers du lycée.
En 2022 – déclarée Année internationale du verre –, le lycée accueille "le plus gros séminaire national jamais organisé sur le verre, avec trois cents personnes par jour, pendant cinq jours, mélangeant étudiants, chercheurs, artistes. Événement qui nous a permis de rencontrer le CNRS", rappelle Julien Billaud, directeur délégué aux formations de Jean-Monnet.
La chance du lycée : être situé au cœur de l’Hexagone ! Le lycée devient alors un laboratoire pour les scientifiques, qui travaillent sur les fours de l’établissement.

Le but du jeu était de faire se rencontrer étudiants et chercheurs, que chacun côtoie le domaine de l’autre, de faire comprendre aux jeunes les phénomènes physiques, chimiques du verre, car ils maîtrisent l’aspect manuel sans avoir appris la théorie. De leur côté, les scientifiques n’ont jamais soufflé, poli de verre.

"Conférences, ateliers découvertes et expérimentaux ont été organisés. Jusqu’à présent, des colloques entre scientifiques étaient organisés, mais jamais dans un lycée et à un niveau vulgarisable. Il existe très peu de littérature sur le verre. C’est un monde secret".

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Reconstitution de bracelets gaulois

L’idée était au départ d’organiser un événement tous les deux ans, mais "comme ce premier rendez-vous a très bien marché, nous avons finalement opté pour un rendez-vous annuel". Après de nouvelles rencontres, en 2023, les prochaines sont axées sur le verre gaulois et sur la transmission des gestes antiques.

L’Unesco a décidé, lors de sa session de décembre 2023, d’inscrire les gestes verriers sur la liste représentative du Patrimoine culturel immatériel de l’humanité, ce qui renforce la motivation du lycée à travailler sur la transmission : "L’archéologue Joëlle Rolland, chargée de recherche au CNRS (Centre national de la recherche scientifique), mène des recherches sur les premiers verres de l’Antiquité, précisément sur les bijoux, que plus personne ne sait fabriquer selon les techniques de l’époque. On va monter un four gaulois avec Joël Clesse, souffleur de verre, de l’atelier Solicybine, dans les Côtes-d’Armor, spécialisé dans les fours éphémères. Ce four, en argile, plus petit que les fours d’aujourd’hui, sera construit à l’extérieur de nos ateliers et chauffé au bois. Contrairement à nos fours à gaz qui chauffent à 1.150 °C, ce four chauffera à 900° ou 1.000 °C maximum. On veut comprendre comment ils travaillaient le verre. On abaissera aussi la température d’un de nos deux fours à gaz pour mener d’autres tests".

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L’expérimentation portera notamment sur la création de bracelets en verre celtes, qui seront ensuite taillés et décorés. "On mesurera les températures, la fugacité, c’est-à-dire comment la température influe sur le matériau, sur les couleurs, comment anticiper la casse du verre".

Au lycée jean-Monnet, lors de précédentes rencontres du verre.


Daniel R. Neuville, président de l’Union pour la science et la technologie verrières, directeur de recherche au CNRS, donnera une conférence, jeudi 4 avril, sur les résultats des mesures faites. Elles visent aussi à étudier la possibilité de moins chauffer un four, et donc de consommer moins d’énergie, un enjeu clé du moment.
Deux doctorants vont écrire sur ces expériences. Par ailleurs, la question des nouveaux usages du verre sera évoquée par les représentants du CNRS, les produits de demain en médecine (pour régénérer des dents, des os), pour la fibre optique, pour les pales des éoliennes…


Un projet d’un an avec le CNRS

L’événement est cofinancé par Moulins Communauté, le Campus des métiers et des qualifications Design, matériaux et innovation en Aura et par l’Union pour la science et la technologie verrières.
Quels bénéfices, pour le lycée ? "Année après année, on rencontre davantage d’acteurs du verre avec lesquels on crée des liens durables", explique Julien Billaud.

On contacte le CNRS quand on a un problème technique. Cela permet aussi d’accroître notre réseau pour les stages, car le monde verrier est un petit monde. Accueillir de telles pointures, cela permet de faire rayonner le lycée. Nous avons été retenus pour mener, avec le CNRS, une recherche, sur un an, sur des verres naturel et industriel. Des scientifiques viendront régulièrement au lycée.


L’événement permet aussi de faire travailler d’autres filières de Jean-Monnet : ce sont de jeunes ferronniers qui ont créé des outils, copies de ceux retrouvés dans les fouilles archéologiques. "Ils n’avaient pas de cannes, mais des ferrets, des ciseaux, des outils plus petits qu’aujourd’hui". Les filières d’accueil et d’hôtellerie-restauration ont aussi été mobilisées pour l’organisation des journées. 

Demandez le programme !

Mercredi 3 avril À 8 h, le verre à l’époque celte par la chercheuse du CNRS Joëlle Rolland. 9 h 30, comment colorer le verre par Laurent Cormier, directeur de recherche au CNRS, et Paris Sorbonne. De 14 h à 18 h, ateliers : essais sur four gaulois/four à gaz ; mesures température et fugacité dans les deux fours ; taille, polissage, casse du verre.
 Jeudi 4 avril. A 8 h, casse et taille du verre Yann Gueguen, maître de conférences, responsable du département mécanique et verres de l’Institut de Physique de Rennes. À 9 h 30, viscosité, fugacité d’O2 ! par Daniel R. Neuville, président de l’Union pour la science et la technologie verrières, directeur de recherche CNRS - Institut de physique du globe de Paris. À 11 h, comment la couleur influence la viscosité ? par Allain Guillot, maître verrier – souffleur de verre à Boisse (Dordogne). De 14 h à 18 h, ateliers : essais sur four gaulois/four à gaz ; mesures température et fugacité dans les 2 fours ; taille, polissage, casse du verre.
Vendredi 5 avril. De 8 h à 18 h, ateliers : essais sur four gaulois/four à gaz ; mesures température et fugacité dans les 2 fours ; taille, polissage, casse du verre.
Réservations. La journée du 2 avril n’est pas ouverte au public. Pour assister aux rendez-vous des 3 et 4 avril, écrire en amont à Julien Billaud : julien.billaud@ac-clermont.fr

 

En chiffres.
145 élèves à l’Ecole nationale du verre : 60 en CAP décorateurs et souffleurs ; 40 en brevet des métiers, dont 20 en souffleurs de verre, et 20 en décorateur ; 45 étudiants en Dnmade (Diplôme national des métiers d’art et du design) créateur verrier.

Ariane Bouhours


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