SM Caen. Bilal Brahimi : « Ilan Kebbal m’a dit d’être plus tueur »

Cinquième de Ligue 2, le SM Caen voyage chez le leader, Auxerre, samedi 16 mars (15 h). En conférence de presse d’avant-match, Bilal Brahimi, le milieu offensif caennais, s’est confié.

Bilal, jouer le leader, chez lui, est-ce un très beau défi ?

Oui. Auxerre est la plus grosse équipe du championnat, une très belle formation qui joue très bien au ballon. On va y aller pour faire un gros match, se confronter à ce qui se fait de mieux dans le championnat. Contre Angers (2-0), on a réussi à prendre les trois points. On aimerait faire de même. Il va falloir jouer à fond pour ça.

Après la défaite face au Paris FC (0-1), il faut aussi vite rebondir ?

On va essayer de rebondir rapidement. On a été moins performants face au PFC parce qu’on est tombés sur une belle équipe, solide et technique. Le Paris FC pourrait être là-haut. Il va falloir hausser le ton dans tout, dans le volume de courses et techniquement, pour revenir aux copies des matches précédents.

« Il faut déjà sécuriser le top 5 »

Qu’est-ce qui peut vous permettre de gagner ?

Il va falloir conserver cette assise défensive qui fonctionne bien depuis un certain temps, avoir un bloc assez solide car Auxerre va très vite offensivement. Il faudra aussi être efficace offensivement, pour marquer très rapidement et être compact ensuite et les contrer. On est en position d’outsiders. Auxerre reste sur une défaite, trois matches sans victoire. Devant leurs supporters, ils auront à cœur de se racheter. Il faudra donc être très attentif et donner le maximum.

Auxerre, c’est un haut lieu du football français. Qu’est-ce que ça vous évoque ?

L’Abbé-Deschamps est un stade magnifique. De grands joueurs y ont joué comme Cristiano Ronaldo avec le Real (le 28 septembre 2010). Il y a un beau public aussi.

Y avait-il une ambiance particulière cette semaine à l’entraînement ?

Franchement, c’était une semaine comme les autres. Il y avait une très bonne ambiance comme chaque fois depuis qu’on revit. Vous pouvez demander à tout le monde, le vestiaire est souriant et tout le monde est bien. C’est un plaisir d’être là au quotidien, ce qui est très important. Quand j’étais blessé, on voyait les visages dans le vestiaire et tout le monde était énervé. Depuis que le coach est là, il a tout changé.

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Pensez-vous encore à la montée directe ?

Il faut déjà essayer de sécuriser le top 5. Terminer dedans, ce serait énorme. Comme le coach nous le répète au quotidien, on était 16^es, on revient de loin et personne ne nous voyait là. On veut continuer sur cette belle dynamique. Maintenant qu’on s’est mis là, on ne peut pas être émoussé. Il faut assumer le rôle d’outsider et ne pas lâcher. Le coach nous a ramené beaucoup de dynamisme. Au quotidien, il sait comment nous gérer et il a utilisé beaucoup de joueurs. Sur le sprint final, son expérience va être très importante pour nous.

« Il me manque juste l’influence que j’avais sur l’équipe en début de saison »

Personnellement, comment vivez-vous la concurrence au poste de numéro 10 avec Mickaël Le Bihan ?

J’ai le même état d’esprit que Micka (ce qui veut dire qu’il l’accepte). Le coach fait des choix chaque week-end. Depuis qu’il a repris l’équipe, ça fonctionne. Chacun essaye d’amener sa pierre à l’édifice dans ce groupe. Celui qui a sa chance, il donne le maximum pour l’équipe. Personnellement, j’arrive à la fin de ma troisième saison en Ligue 2. J’aimerais vraiment jouer les playoffs.

Avant Dunkerque, vous disiez que les six derniers mois de la saison seraient un tournant dans votre carrière. Pour que ce dernier soit positif, il faut les playoffs malgré le fait qu’individuellement, ce n’est pas votre meilleure saison ?

Oui. Ce n’est pas la meilleure de mes trois dernières saisons, en effet. Mais individuellement, je me sens bien sur les derniers matches. Contre le Paris FC, j’ai fait une bonne entrée. Contre Angers, j’ai fait un bon match à domicile. J’essaye de donner le maximum au quotidien. J’ai eu une grosse blessure mais ce n’est pas une excuse. Il reste encore dix matches et peut-être des playoffs à jouer. Il faut que je montre mon plein potentiel.

Individuellement, votre objectif est-il d’être plus décisif (1 but et 1 passe décisive depuis le début de la saison) ?

Mon but, c’est de faire de gros matches. Pour aller au haut niveau, c’est ce qu’il faut faire. Certes, les stats sont très importantes dans le football mais il faut que j’essaye de montrer encore plus : dribbler, percuter, faire jouer les autres... Dès samedi (16 mars, 15 h), il faut que je le fasse pour montrer que j’en suis capable contre les grosses équipes.

Attendez-vous un match référence ?

Cette saison, j’ai eu de bons matches. Depuis, si je mettais des buts et des passes décisives, on dirait que j’en fais aussi. Je fais un travail vidéo avec Chris (Bernard). Je vois qu’il me manque juste l’influence que j’avais sur l’équipe en début de saison pour qu’on reparle en bien de moi.

« Je me compare à des joueurs comme Ilan Kebbal ou Gauthier Hein »

Noé Lebreton disait dernièrement que les statistiques ne montrent pas forcément toute l’ampleur du travail réalisé.

Exactement. Pour moi, dernièrement, Noé (Lebreton) est l’un des meilleurs de l’équipe, même s’il n’a pas encore de statistiques. S’il continue, il va être récompensé.

Mais votre poste exige d’avoir des statistiques non ?

Bien sûr. Je me compare à des joueurs comme Ilan Kebbal (Paris FC) ou Gauthier Hein (Auxerre). À mon poste, ils sont très décisifs pour leur équipe. Alors que Bilal Brahimi, il n’est qu’à un but et une passe décisive. Parfois, ces joueurs-là font des matches moins plein mais marquent. Ils sont très efficaces. J’ai réfléchi à la question. Je pense qu’il faut que je me disperse moins sur le terrain, que je garde de l’énergie pour être plus juste dans le dernier geste. Si je veux grandir, il faut que je le fasse très vite. Sinon, je ne pourrais pas aller au très haut niveau. J’ai eu l’occasion de discuter avec Ilan (Kebbal) le week-end dernier. Il m’a donné des conseils parce qu’il est plus âgé que moi (25 ans contre 23). Il m’a dit d’être plus tueur. Quand il rentre sur le terrain, il pense à faire des stats. Pas à dribbler ou d’autres choses comme ça. Et ça paye vraiment. Alex Mendy me répète au quotidien d’être plus tueur. Quand je rate à l’entraînement, je peux sourire ou rigoler. Mais en fait, ça commence par mettre les buts à l’entraînement pour être décisif.

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Cela veut aussi dire avoir moins de volume.

Je fais du 12-13 km par match. Il faudrait peut-être que je fasse « seulement » 11,5 km. Ce ne serait pas tricher, ça passe aussi par un meilleur placement.

Il y a toujours un avant et un après votre blessure (fracture de la cheville en septembre). Avez-vous toujours un peu d’appréhension ?

Franchement, non, vraiment pas. Sur tous les matches, je prends beaucoup de coups, c’est aussi mon profil. Je n’ai pas d’appréhension mais je suis aussi pressé d’être cet été pour enlever la plaque que j’ai à la cheville.