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Goffin & King: A Gerry Goffin and Carole King Song Collection 1961-1967 by Ace Records UK (2007-10-30): Amazon.de: Musik-CDs & Vinyl
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Anther terrific release from ACE. A sprinkling of the iconic hits feature alongside less well known versions of tracks that were hits for other artists. This provides a fascinating retrospective- one in a series- that revisits the work of Brill Building era songwriters. An excellent CD
Clairement, il n'y rien à jeter sur cette très bonne compilation dédiée au tandem King/Goffin. Au minimum bon quand l'interprète n'est pas exceptionnel en fait. Car voilà, King/Goffin, c'est de la pure pop manufacturée, pré-Beatles et donc particulièrement lisse et propre, teenage, mais décrivant finalement au plus près tous les émois et les états de la condition adolescente (et ils sont nombreux tant cette étape est délicate et difficile: demandez à tous les parents, ils confirmeront). Or donc, les compilateurs ont choisis de ne pas mettre les plus grands morceaux du tandem. C'est bien, on chope des trucs qu'on ne connaissait pas (même si on en possédait déjà quelques-uns), et on tombe sur quelques pépites. Dommage par contre qu'on tombe parfois sur, donc, quelques interprètes dispensables, comme Bobby Vee par exemple. Ceux-là tirent le morceau par le bas en roucoulant/croonant de manière par trop unilatérale par-dessus des violonades par trop grandiloquentes. C'est que cette pop-là ne peut se révéler probante que dans la demi-mesure, un certain sous-entendu, voire carrément un non-dit. Oh, cela reste sympathique et charmant, on est complice, mais ça peut être rédhibitoire chez certains tant ces popperies ont parfois mal vieillies. Car globalement, outre la composition en elle-même (paroles et musiques, les deux finalement toujours simples sans être simplistes, profondément humaines et tentant de sonner le plus vrai, le plus près possible du sujet), les arrangements sont souvent splendides, exactement ce qu'il faut pour rehausser l'ensemble. Ca sonne presque tout du long comme du Phil Spector, moins la petite touche de génie (5 % du morceau mais qui fait la différence à la fin). Une très bonne compilation de pop sixties, donc, à l'arrivée, pour qui aime le genre. Etrange tout de même vu l'optique de conclure par l'immense "Natural Woman" immortalisé par Aretha Franklin. Hormis le fait qu'on a forcément déjà ce morceau, il semble placé là pour remonter tout de même quelque peu le niveau et rassurer l'auditeur. Car la différence est de taille. On sait que Goffin et King ont pondu d'autres titres de cet acabit ("Will You Still Love Me Tommorrow" !)mais les 25 autres morceaux, plus obscurs, nous faisaient penser qu'on était là pour déterrer quelques pépites et avoir droit à une compilation pure pop de qualité. Le disque se clôt donc magistralement (ce morceau est énorme) mais de manière incongrue (on quitte franchement les rivages pop délimités par le disque pour aborder une toute autre stratosphère). Maintenant, on sait que trois (oui, trois !) autres volumes ont déjà suivi. Et ce n'est peut-être pas fini. Les compilateurs ont donc bien décidé d'étaler les friandises du tandem. Vu les pépites qu'on ramasse tout de même dans ce premier volume, on se voit quelque peu obligé, pour qui aime le genre, de se procurer les suivants.
Goffin et King était un des duos stars du Brill Building. Cette compilation exceptionnelle montre toute l'étendue de leur génie. Dès le morceau d'ouverture "He's in town" c'est un émerveillement de tous les instants qui ne s'achèvera qu'une fois les dernières notes de "Natural Woman" écoulées. On se rend compte à quel point Goffin était un superbe parolier, économe mais maîtrisant parfaitement son sujet. On passe ainsi de la joie ("Brand New Man" par exemple) à la déchirure ("I didn't have any summer romance", "Yours Until Tomorrow") d'une seconde à l'autre tant l'écriture est forte et juste. Pas besoin de s'offrir des postures intellectuelles, tout est dans l'émotion. Sur ces paroles Carole King construisait des mélodie exquises et d'une grande variété.
En plus des compositeurs, il faut également saluer le génie des interprètes (Dee Dee Warwick sur "Yours Until Tomorrow m'aura par exemple hanté des semaines entières) et aussi celui des producteurs et arrangeurs (voir le travail renversant de Jack Nitzche sur "I didn't have any summer romance").
Une compilation parfaite à acheter avec sa petite sœur "Honey and Wine" presque aussi exceptionnelle (une troisième compilation est sortie depuis mais je ne l'ai pas encore acheté même si cela risque de ne pas tarder). Encore une fois on peut remercier Ace Records pour le superbe travail qu'ils effectuent.