Gaël Clichy : "La Ligue des champions, il faudra que j’aille la gagner en tant qu’entraîneur"

Le Martiniquais Gaël Clichy est l'un des entraîneurs adjoints de l'équipe de France espoir en route pour les JO de Paris 2024.
Après avoir mené une brillante carrière de joueur de football, Gaël Clichy est, depuis le mois d’août 2023, l’un des adjoints de Thierry Henry à la tête de l’équipe de France espoirs. Avant de prendre son envol, le Martiniquais apprend son métier aux côtés des meilleurs.

Dans les longues allées verdoyantes du centre national du football français (INF Clairefontaine dans les Yvelines), un vrombissement incessant de voiture se fait entendre. C’est la rentrée des classes, toutes les catégories des équipes de France se retrouvent pour leur premier rassemblement de l’année 2024. Euro, JO, matchs amicaux, les Bleus sont sur tous les fronts.

Après quelques minutes d’attente, tout sourire, Gaël Clichy s’avance. Vêtu du survêtement bleu de l’équipe de France espoirs, le Martiniquais semble se plaire dans son nouveau rôle d’entraîneur adjoint. "Pour être honnête, c’est quelque chose sur lequel je m’étais préparé dès mon départ de Manchester City [en 2017], glisse-t-il. À Genève, dans son dernier club [il a évolué au club du Servette FC durant 3 saisons, de 2020 à 2023, NDLR] le but, c'était de commencer à passer mes diplômes et prendre un peu de responsabilité dans un club en termes de coaching."

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Lors de son passage dans le club suisse, Gaël Clichy joue, mais apporte aussi sa vision dans le vestiaire. "J’avais une très bonne relation avec le coach, donc ça m’a permis pendant les trois ans de mettre en place mes idées. Il [l’entraîneur] était très flexible sur ce que j’avais à lui proposer".

L'ancien défenseur international a presque validé tous ses diplômes d’entraîneur – le dernier est en cours de validation. Alors, à 38 ans, quand son ami et ancien partenaire de jeu à Arsenal (en Angleterre) et chez les Bleus le sollicite pour l’accompagner dans son aventure de sélectionneur de l’équipe de France espoirs, il n’hésite pas à raccrocher les crampons. "Ce n’était pas facile de dire stop. […] Surtout que j’avais encore les jambes, confie-t-il. [Mais] pour aller de l’avant, c’était une opportunité à ne pas refuser."

Pour la petite histoire, quand Thierry me contacte pour le poste d’assistant avec les Espoirs, j’étais à deux doigts de signer avec un club de deuxième division. […] Mon plan, c’était d’essayer de pousser un an encore et voir si je pouvais être dans les trois joueurs hors catégorie pour intégrer le groupe [des JO].

Gaël Clichy

"Je ne suis pas ici pour me perdre dans un projet qui ne me convient pas"

L’histoire récente du football a prouvé que tous les anciens joueurs de football ne deviennent pas tous de grands entraîneurs. Ça, Gaël Clichy l’a bien compris. Mais il veut se donner les moyens d’y croire. "Il y a des choses qu’un ancien peut transmettre à ses joueurs, assure-t-il. Il y a des situations qu’on a connues, qu’on peut transposer en devenant entraîneur. Tu vois les choses différemment. Certains petits incidents ou choix que ton coach faisait et que tu ne comprenais pas forcément, aujourd’hui, avec l’expérience et le recul, tu peux les aborder avec tes joueurs. Mais ça ne veut pas dire que tu seras un bon entraîneur", avance l’ancien joueur de Manchester City.

Pep Guardiola (entraîneur de Manchester City) est l'un de ceux qui a changé la vision du football du Martiniquais.

Après toutes ces années à côtoyer de grands entraîneurs comme Arsène Wenger à Arsenal, Pep Guardiola à Manchester City ou Didier Deschamps en équipe de France, l'ancien défenseur connaît la recette du succès : l’écoute et la patience. Ça tombe bien, le Martiniquais est maître en la matière. "J’avais à cœur de m’inscrire dans un projet qui me permettait aussi à moi de progresser et je ne suis pas ici pour me perdre dans un projet qui ne me convient pas. Et ça, Thierry l’a très bien intégré, révèle l’ancien joueur. J’ai tellement à apprendre de ces deux entraîneurs [Thierry Henry et Gerald Baticle] qui ont de l’expérience. Je suis admiratif de ce qu’ils ont pu faire et je suis plus tourné dans l’apprentissage. Après, j'essaye d’amener un petit plus." Dans le staff des Bleuets, le rôle du Martiniquais est simple et clair : "Je suis là pour faciliter le travail au quotidien de Thierry et Gérald parce qu’ils sont deux."

Gaël Clichy à gauche et Thierry Henry en plein échange lors d'un entraînement de l'équipe de France espoirs.

"J’ai toujours été le type de joueur qui comprenait les choix de ses coachs"

Avant de devenir entraîneur, Gaël Clichy a fait les beaux jours de plusieurs grands clubs. "J’ai eu de la chance, je n’ai pas peur de le dire", lance-t-il. Trois fois champion d’Angleterre (2004 avec Arsenal, 2012 et 2014 avec Manchester City), deux coupes de la ligue anglaise (2014 et 2016 avec Man City), deux Community Shield – trophée des champions en Angleterre – (2004 Arsenal et 2012 Man City) et un titre de champion de Turquie (2020 avec Instabul Basaksehir). "Au bon moment, au bon endroit, sourit le coach adjoint des Bleuets. J’aurais pu arriver les années d’avant ou celle d’après, l’histoire aurait sans doute été différente."

Malgré ce palmarès bien fourni, Gaël Clichy n’a jamais remporté le Graal pour un joueur : la Ligue des champions. Mais pas de panique, son étoile, il ira la chercher.

La Ligue des champions, il faudra que j’aille la gagner en tant qu’entraîneur, j’ai encore cette chance !

Gaël Clichy

"Je n’ai pas de regret. Les seuls qu’on puisse ressentir, c'est quand on fait les choses sans trop réfléchir, appuie-t-il. J’ai toujours été le type de joueur qui comprenait les choix de ses coachs. J’ai eu une carrière pleine selon moi, avec bien entendu des jours avec du soleil et d’autres de la pluie. Mais où on va dans le monde, on a des situations similaires", estime le Martiniquais. Avant de penser à voler de ses propres ailes, Gaël Clichy a une mission à accomplir : "Faire plaisir à la France" lors des Jeux Olympiques de Paris 2024.