Running. Licencié au SOM, le fondeur Guillaume Ruel va tenter de battre le record du monde du 100 km

Un lieu : Shibamata dans la banlieue de Tokyo. Une date : le 21 mai. Un temps : 6 h 09'14’’, celui du record du monde du 100 km établi par Nao Kazami en 2018. Ces trois données d’une unique équation tournent dans la tête du pharmacien Guillaume Ruel. Comment arriver le plus prêt possible, le 21 mai prochain, pour tenter de s’emparer de la meilleure performance mondiale, pour sa troisième incursion sur la distance ?

Lors des deux précédentes, il avait emporté le titre national, en octobre 2021, avant de prendre la cinquième place aux championnats du monde à Berlin, en août dernier, avec le record de France en prime : 6 h 19'51’’.

« Dès l’après-midi des championnats du monde, comme ils n’ont lieu qu’une année sur deux, j’ai motivé quelques coureurs présents pour organiser une tentative contre le record du monde en 2023. L’idée a plu et un premier projet avait été imaginé en Pologne, en avril, mais le parcours n’aurait pas été homologable, raconte le sociétaire du Stade Olympique du Maine. Puis Aleksandre Sorokin, qui a couru en 6 h 05' sur un parcours non certifié, voulait en organiser une le 14 mai, chez lui, en Lituanie, mais a changé d’avis lors d’un stage commun au Kenya, où j’étais vraiment mieux que lui à l’entraînement, en me disant : je ne l’organise pas pour risquer d’être battu, sourit-il. Finalement, ce sont les Japonais qui ont proposé d’organiser une course le 21 mai prochain, sur un aller-retour de 50 km ultraplat, avec un lièvre prévu sur les bases de 6 h – 6 h 02’ pendant 55 km. Les deux premiers du dernier championnat du monde seront au départ, ainsi que l’actuel recordman du monde. Si les conditions météo sont bonnes, ça pourrait aller très vite », salive déjà le roi du bitume.

Pour mener à bien son projet, Guillaume Ruel a sollicité son sponsor, avec lequel il est engagé depuis l’an dernier : « Dans le contrat signé avec Salomon, il y a quelques courses qui sont prises en charge mais un tel déplacement ne l’était pas. Quand je leur ai présenté, ils n’ont pas hésité à me suivre financièrement pour que je puisse y aller en étant accompagné de ma compagne. Et sur place, je serais totalement pris en charge par les représentants de la marque, c’est très confort. »

200 km par semaine avant une montée en puissance

Reste maintenant à arriver au sommet de sa forme le Jour J : « Depuis mon stage au Kenya, durant quatre semaines, entre mi-janvier et mi-février, j’enchaîne les semaines autour de 200 km, en insérant des compétitions qui servent surtout à travailler les allures, comme ce fut le cas lors des semis de Cabourg (12 mars) et Quimper (19 mars) récemment. Et comme je vais le faire lors du marathon de Paris (2 avril), même si je vais tenter de battre mon récent record du marathon de Séville (2h15'59), développe l’athlète. Puis à la fin du mois d’avril, je vais enchaîner le marathon de Nantes, le 23 avril, et un 50 km à Bologne, le 25 avril, sur un parcours vallonné, ça sera un très bon dernier bloc avant de commencer l’affûtage en vue de la tentative du record du monde le 21 mai. »

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S’il a cette prouesse dans son viseur, le record d’Europe, détenu par l’Italien Mario Ardemagni en 6 h 18'24’’ depuis 2004, pourrait également bien tomber dans l’escarcelle du fondeur normand. Rendez-vous est pris dans moins de deux mois.