Il y a 50 ans jour pour jour, la mort dramatique de Françoise Dorléac sur la Côte d'Azur - Nice-Matin

Il y a 50 ans jour pour jour, la mort dramatique de Françoise Dorléac sur la Côte d'Azur

26 juin 1967: la sœur de Catherine Deneuve, âgée de 25 ans, meurt carbonisée dans un accident de la route, sur l'autoroute A8, à hauteur de Villeneuve-Loubet.

Stéphanie Gasiglia (sgasiglia@nicematin.fr) Publié le 26/06/2017 à 15:58, mis à jour le 26/06/2017 à 15:59
Françoise Dorléac s'est tuée le 26 juin 1967 sur l'A8. Photo DR

Rien. Il ne reste rien. Sauf ce petit bout de permis de conduire où on peut encore lire: "Françoise Dorléac , née le 21 mars 1942 à Paris…"

À part ça, rien, sinon des cendres encore brûlantes au pied de ce maudit poteau.

Il est 18h30, et la pluie est toute fine. Le genre de crachin… qui crachote les soirs de juin torpide. Il est 18h30 et elle est juste un peu en retard.

Pourtant, elle roule bien trop vite pour choper ce foutu avion qui devait la mener d'abord à Paris, avant de se rendre à Londres, où elle doit assister à la projection de son dernier film Les Demoiselles de Rochefort, en version anglaise.

Françoise Dorléac est seule dans la R10 couleur bordeaux qu'elle a louée à Sainte-Maxime dans le Var. Seule avec son chien lorsqu'elle se met à déraper sur la chaussée bien trop glissante. Puis à zigzaguer. Puis…

Puis, il y a eu ce poteau de signalisation en béton. Qui traînait là au niveau du carrefour de l'autoroute et de la route départementale à Villeneuve-Loubet. Et le choc, fracassant et embrasant la voiture sans laisser la moindre chance à la jeune femme.

Il est 18h30, et la si jolie Demoiselle Dorléac, sœur de Catherine Deneuve, n'arrivera jamais à prendre cet avion. Là, pas loin des Marinas, elle s'envole en feux follets dans le ciel gris-bleu. Et la pluie qui tombe toujours…

Le poteau et le choc

Les sapeurs-pompiers de Cagnes, dirigés par le capitaine Cognet sont pourtant à pied d'œuvre. Même s'il est trop tard.

Pendant deux heures, lui et ses hommes scient les unes après les autres les tôles embouties. Le corps carbonisé est mis en bière et transporté au reposoir du cimetière de Cagnes.

C'est Françoise Dorléac, découvrent les gendarmes de la compagnie de Cannes, grâce au petit bout de permis de conduire intact. Une des rares choses qui n'est pas partie en fumée.

Le petit chien est mort, lui sur le bas-côté, éjecté de la voiture par la puissance du choc.

Au reposoir de Cagnes

"Peau Douce" avait quitté Saint-Tropez en fin d'après-midi.

Elle devait prendre la caravelle pour Paris. A 19h20. Et sa maman devait l'attendre à Orly. C'est le lendemain que Jeanne Dorléac a atterri à Nice. Vêtue de gris, coiffée d'un foulard de crêpe violet et cachant ses yeux rougis sous de grosses lunettes noires.

Elle aurait tellement voulu que sa fille repose sur la Côte d'Azur qu'elle aimait tant, a-t-elle dit aux autorités. Et même dans ce cimetière cagnois, où ses cendres reposaient depuis la veille. Sur les flancs de la vieille ville qu'elle fréquentait régulièrement lors de ses fréquents séjours à Vence, d'où était originaire son nouveau fiancé, Alix Chevassus.

Françoise Dorléac (à gauche) et sa sœur Catherine Deneuve dans Photo DR / Madeleine Films.

Mais elle n'aura pas sa place au soleil, le vieux cimetière de Cagnes est complet. La maman effondrée se résout à l'enterrer dans le caveau familial à Seine-Port, où Françoise a passé son enfance.

Alix Chevassus, 23 ans, avait insisté pour que sa compagne remette son voyage et poursuive son séjour dans le Var. Lors d'une ultime conversation téléphonique.

En attendant le voyage vers le petit village de Seine-et-Marne, les fleurs apportées par des centaines d'anonymes, se sont amoncelées à la porte close du reposoir cagnois.

Une porte close, pour que personne ne voie Françoise Dorléac, même pas sa famille. Pour que tout le monde se souvienne de la fiancée de l'Homme de Rio, et de son sourire ravageur.

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