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La maison Tascher de la Pagerie
Le nom de Tascher de la Pagerie a re�u son plus grand �clat de l'Imp�ratrice
Jos�phine; par elle, on le trouve m�l� aux
plus glorieux souvenirs des temps modernes. Cependant � d�faut de
cette illustration hors ligne, il peut en revendiquer une, moins
brillante sans doute, mais qui n'est pas sans avoir laiss� dans le
pass� des traces honorables.
Originaire de l'Ile-de-Fran�e et de l'Orl�anais, la famille de Tascher
s'y montre de bonne heure parmi celles qui occupaient un certain rang dans la
province.
Nicolas Tascher souscrivit, comme t�moin en 1157, un acte
�man� de Manass�s II de Garlande qui fut �v�que d'Orl�ans de 1146 �
1186. Tout porte � croire qu'il �tait alors dans la premi�re jeunesse, car
on le retrouve en 1226 sous l'�piscopat de Philippe I de
Joui faisant don aux religieux de Saint-Euverte d'Orl�ans de sept
arpents de terre sis dans la paroisse de Saint-Jean-le-Blanc. L'�v�que scella
lui-m�me l'acte de donation. Une pareille lib�ralit� prouve
que la famille de Nicolas de Tascher se trouvait dans une position de fortune
satisfaisante.
Pendant que Nicolas signalait ainsi sa pi�t�, Renault et
Arnaud de Tascher, enr�l�s sous la banni�re de Thibaut, Comte de
Blois, donnaient en Palestine des preuves de leur valeur. Il fallait
que leur nom et leur fortune pr�sentassent de bonnes garanties pour
que le Comte de Blois s'engagea, comme il le fit, pour Renault envers
Pierre Tavani et G�rauld de Cerdona, citoyens de G�nes qui lui avaient ouvert
leur bourse. L'emprunt de 220 marcs d'argent qu'il fit devant Saint-Jean d'Acre
en 1191, conjointement avec Robert Mesei,
H�bert de Carneville, Lambert de Lom�e et Pierre de Villebeton, constate sans
difficult� sa pr�sence dans les rangs des crois�s. Parmi
les actes ant�rieurs � celui de 1157, on en trouve un relatif � la
famille de Tascher de l'ann�e 1142 ou est mentionn� Aimeric Tascher
faisant cession � l'Abbaye de Saint-Maixent d'un boisseau de bl�. Il
y a tout lieu de croire que cet Aimeric �tait le fr�re ou un parent
de Nicolas.
La post�rit� de Nicolas fut perp�tu�e par Pierre Tascher
qui, en D�cembre 1226, confirma avec sa soeur Elisabeth, sous les
yeux de l'�v�que Philippe, la donation faite par le p�re aux religieux de Saint-Euverte.
Au commencement du XIV�me. Si�cle, Ferry Tascher, fils de
Pierre, participait aux lib�ralit�s royales. On le trouve mentionn�
avec le titre de Chevalier sous la date du 4 Ao�t 1409 dans un compte
intitul�: Journal du Tr�sor depuis le 13 d�cembre 1307 au 13 mai
1309; il y figure pour une allocation de 33 livres parisis. Au mois
d'Octobre 1309, Philippe le Bel, voulant plus particuli�rement r�compenser
les services �minents que lui avait rendus et que lui rendait
tous les jours le chevalier Ferry Tascher, lui conc�da toute la haute
justice en la ville de Garges et territoire environnant, ainsi que plusieurs
rentes en esp�ces et en nature estim�es �, 4 livres 10 sous
parisis. La concession n'�tait pas purement personnelle.
Le droit de haute et basse justice � Garges fut contest� �
Ferry par la veuve et les enfants de Pierre de Garges; mais, par sentence du pr�v�t de Paris, les pr�tentions de ces derniers furent mises � n�ant et Ferry put jouir l�galement du droit dont l'avait gratifi� la
munificence de son souverain.
Ferry �tait mort au plus tard en 1325 car, d�s cette �poque, on
voit figurer son fils Louis dans les divers actes qu'il fit avec l'Abbaye de
Saint-Denis, dont Garges d�pendait. Il est probable
que Ferry partagea ses soins entre la gestion de ses biens patrimoniaux dans
l'Orl�anais et celle des biens que lui avait donn� Philippe le Bel. Son fila
aine, h�ritier en quelque sorte pour le tout, en fit de m�me. En 1333, il avait
d�j� le titre d'�cuyer et �tait nomm�
Seigneur de Garges. Un acte du 6 F�vrier 1339 mentionne sa femme,
mais sans dire son nom. En 1346, Louis est qualifi� conseiller du
Roi. Il mourut au plus tard en 1348 car il est encore question de lui
dans un document de cette �poque. Il laisse entre autres enfants
Renault ou Regnaud de Tascher auquel �chut en partage la seigneurie
de Garges et Etienne de Tascher qui h�rita les biens patrimoniaux de
l'Orl�anais et pays adjacents. Le premier n'ayant laiss� que des filles, la
post�rit� de Tascher tut continu�e
par Etienne.
Etienne est mentionn� dans un aveu du 14 Juillet 1405 et,
dans un acte post�rieur, il parait avec le titre de Seigneur de Saint
Estol. Il eut pour fils Guillaume de Tascher, �cuyer, mari� avant
450 � Jeanne de Chaumont, fille de Mich�le! (alias Mahiet) de Chaumont et de Catherine de Ronffaiz. Jeanne, qui �tait une h�riti�re,
apporta de grands biens dans sa nouvelle famille entre autres le
Ronffaiz et Binneau dont Guillaume, son mari, est appel� seigneur dans des
actes de 1465 et 1466.
En 1467, le veuvage de Jeanne de Chaumont est constat� par une donation de plusieurs immeubles qu'elle fit � Imbert, son fils.
Jeanne ne vivait d�j� plus en 1477 ainsi qu'il appert d'une donation
rentre vifs faite et consentie par ses fils en faveur de leur soeur,
Catherine Tascher, femme de Louis de Breteuil, �cuyer. Les fr�res de Catherine sont nomm�s: Imbert. Jean et Gonin de Tascher. Mais ces quatre enfants ne constituaient pas uniquement la famille de Tascher;
les divers documents permettent d'�tablir qu'elle se composait de
cinq fils: Imbert. Jean. Pierre, Etienne, Gonin et deux filles: Catherine et Ren�e. les fils de Guillaume ont tous port� le titre d'�cuyer. Les biens assez consid�rables que chacun retira de la succession paternelle peuvent faire admettre Guillaume Tascher au nombre
des riches gentilshommes du bailliage de Digny-en-Thimerais o� son mariage avec Jeanne de Chaumont lui avait fait choisir une r�sidence
centrale.
Apr�s avoir par des partages et diff�rentes transactions
et contrats, dont le texte est venu jusqu'� nous, d�sint�ress� ses
fr�res et soeurs dans la succession des p�re et m�re, Imbert de Tascher porte seul le nom de Seigneur de Ronffaiz et s'occupa de conserver et d'agrandir les biens patrimoniaux. C'�tait un homme habile
et tr�s rang� en affaires. Il existe un registre en papier qui n'est
autre chose qu'une esp�ce de journal o� se trouvent enregistr�s,
probablement de sa main, les achats, ventes, fermages, etc ... faits
par lui depuis 1469 jusqu'en 1480. Il avait �pous� Jeanne Dubois qui
lui donna plusieurs fils, tous qualifi�s d'�cuyers, et une fille
nomm�e Roberte laquelle fut mari�e � Etienne Racine, Seigneur du
Coudray et de Fort-Girard, un des cent gentilshommes de l'H�tel du Roi.
Jean, l'a�n� de la famille, continua la post�rit�. Charles.
son fils, �tait mari� d�s avant 1540 � Isabeau des Loges ainsi qu'il
appert d'un acte de cette �poque dans lequel le dit Charles parait
comme gardien l�gitime de Jacques de Tascher. son fils. Il faisait
sa demeure habituelle en la For�t de Lange, paroisse de Notre-Dame
de Beaussey. En 1545, on le trouve avec le titre de Seigneur de Malassise.
Son fils Jacques n'�tait pas encore majeur en 1547. Il est
fait mention dans divers actes du temps de Baptiste Tascher, mineur
en 1561 et de Vincent Tascher. le premier qui ait port� le titre de
Seigneur de La Pagerie. Il est probable que son p�re Charles avait
fait l'acquisition de cette seigneurie ou l'avait obtenue par droits
successifs du c�t� des femmes. Quoiqu'il en soit, le nom de La Pagerie, destin� � une grande illustration, �tait d�j� port� par Vincent
au plus tard en 1570. Vincent r�sidait habituellement aux Bourdini�res sur la paroisse de Boisseleau. En 1571, il fit avec son fr�re
Vincent, le jeune, le partage de la succession de leur p�re Charles
Tascher. Cet acte peut servir � d�terminer � peu pr�s la mort de ce dernier.
Le 9 billet 1565, notre Vincent qui avait alors le titre
d'�cuyer, �pousa Louise de Racine, fille de Claude de Racine, Seigneur de Fort-Girard,
et de Fran�oise de Campo-Basso. En 1585, il �tait enr�l� d�j� dans une compagnie
de 50 lances sous la charge de Monseigneur de Savoie dont il obtint le 17 Juillet
de la dite ann�e
un certificat de service. Son loyal d�vouement lui valut dans ces
temps d�sastreux la protection particuli�re du Seigneur de Puisaie,
capitaine de 50 chevaux l�gers, gouverneur de Meung, comme on peut en
juger par les lettres de sauvegarde que cet officier lui accorda
pour lui, sa femme et ses biens le 7 Novembre 1593. Des motifs de
m�me nature d�termin�rent le Seigneur de La Ch�tre, mar�chal de France, gouverneur
des Duch�s d'Orl�ans et de Berry, a lui exp�dier le
23 Janvier 1594 des lettres portant d�fense aux gens de guerre de
loger ou fourrager sur les terres de Saint-Mand�, appartenant au Seigneur de
La Pagerie.
Vincent ne vivait plus en 1594. Il avait laiss� apr�s lui
la r�putation d'un brave soldat ayant toujours pr�t� � l'autorit� un
concours efficace dont la noblesse d'alors se faisait un titre de
gloire. A cette �poque, sa descendance noble �tait suffisamment �tablie pour que sa veuve et son fils Isaac fussent exempt�s par cette
raison de toute esp�ce de tailles en la g�n�ralit� d'Orl�ans. Outre
Isaac, Vincent laissait un autre fils nomm� Marin. Ayant embrass� la
carri�re des armes, Marin servait dans la compagnie du Seigneur de
Villegomblain lorsqu'il fut tu� dans une charge brillante faite sur
les Espagnols pr�s du Catelet. Ce glorieux tr�pas obtint sa r�compense et, en 1596, Henri IV accorda des lettres d'exemption de contributions de guerre � la veuve et aux enfants de Marin. Du reste,
une s�rie de titres authentiques qu'il serait trop long d'�num�rer
ici prouve que les Tascher prirent part comme militaires aux funestes
guerres qui ensanglant�rent la France dans la seconde moiti� du XVI� si�cle.
Revenons � Isaac Tascher. Seigneur de La Pagerie. Il �pousa
le 15 Avril 1595 Louise de Ph�lines. De bonne heure adonn� au m�tier
des armes, il servit avec distinction, ainsi que le constate un certificat de
Monsieur de Lavardin, mar�chal de France, qui d�clare qu'Isaac, homme d'arme
de la compagnie des ordonnances du Roi, a pass�
en cette qualit� la revue en armes pr�s de La Fert�-Milon, en 1610. Quatre ans
plus
tard, Isaac obtint encore un certificat de service du
Duc de Montmorency. 11 �tait mort au plus tard en 1617 laissant un
fils unique, nomm� Pierre, alors �g� de 18 ans.
Pierre Tascher. �cuyer, Seigneur de La Pagerie. fixe sa
r�sidence dans le Bl�sois, � Saint-Mand�-de-la-Coudraye, paroisse du
Il s'unit en 1619 � Jeanne de Ronsard, fille puin�e et h�riti�re en partie de feu Messire Gilles de Ronsard, chevalier, Seigneur
de Glatigny, et de Demoiselle de Taillevis. De ce mariage, naquit en
1620 Fran�ois, tenu sur les fonds baptismaux par noble et scientifique personne Messire Martin de Racine, �cuyer, abb� des abbayes de la
Vernusse et de Citeaux, et dame H�l�ne de Persil, �pouse de Jean de
Ronsard, chevalier, Seigneur de Glatigny. La grand-m�re du nouveau-n�
Louise de Ph�lines, fit un testament en 1623 et mourut sans doute peu de temps apr�s.
Fran�ois Tascher suivit la carri�re de ses anc�tres. Son
nom et ses services personnels ne tard�rent pas � lui faciliter l�obtention des degr�s sup�rieurs dans la hi�rarchie militaire. A peine
�ge de 27 ans, il avait le grade d'aide-major et lieutenant du r�giment de Marmoutier, ainsi qu'il appert d'une convention matrimoniale
pass�e entre lui, Fran�ois, et Marie-P�tronilie d'Arnoult, fille du
Seigneur de Malchem pr�s de Bergues-Saint-Vinox, en Flandre. Bient�t
apr�s, le mariage fut consomm� et en 1650 les deux �poux se donnaient
mutuellement ce qu'ils pouvaient poss�der en propre.
Fran�ois savait employer en vrai gentilhomme ses loisirs
que lui laissait la profession des armes. L'�glise du hameau de
Saint-Mand� tombait en ruine; elle contenait les d�pouilles mortelles
de Vincent, Isaac et Pierre Tascher; cette circonstance, jointe aux
embarras qui naissaient pour les paroissiens du mauvais �tat de leur
�glise d�termina Fran�ois � entreprendre la restauration du lieu
saint: ce qu'il fit en 1662. Du reste, ses qualit�s personnelles a
valent su le rendre cher � tous. En 1664, Jean-le-Long, cur� de
Saint-Mand�, le nomma son ex�cuteur testamentaire et lui l�gua lereste de sa fortune apr�s le paiement des legs. Un Daniel Segrettain
le chargea de la curatelle de ses enfants mineurs dont Fran�ois d�fendit les droits en justice contre leur oncle Abraham Segrettain. En 1667, il fit ses preuves de noblesse par devant Monsieur
de Marchault, chevalier, conseiller du Roi et son commissaire de parti
pour la v�rification des titres de noblesse en la g�n�ralit� d'Orl�ans. En 1671, il lui vint un fils qui re�ut au bapt�me le nom de Gaspard. Son parrain fut Gaspard de L�vi; sa marraine, Demoiselle Marie de Torchard.
La r�putation de Fran�ois comme loyal et bon gentilhomme
et brave militaire �tait de bonne heure parfaitement �tablie. Ses
qualit�s, au point de vue des relations civiles, marchaient de pair
avec ses vertus guerri�res. Ce m�lange d'aptitudes diverses, d'autant
plus heureux qu'il est plus rare, d�termina en 1674 le Marquis d'
Alluye, lieutenant-g�n�ral du Roi, � choisir Fran�ois Tascher pour
commander les gentilshommes du bailliage de Blois. Plusieurs actes
de cette �poque nous montrent le commandant dans l'exercice de ses
fonctions; et, en cette qualit�, il re�oit un certificat de service du Mar�chal de Turenne.
Fran�ois devait recueillir au d�clin de sa vie les fruits
de son d�vouement � la patrie. Un titre particulier allait d�sormais
le rapprocher de la personne du Roi, en l'attachant � un corps sp�cial exclusivement compos� de gentilshommes fid�les et surs au nombre
de deux-cents. En 1677, en effet, il faisait d�j� partie des deux-cents chevau-l�gers de la garde ordinaire du Roi; et, en 1683 il re�evait comme tel deux cartificats de service: l'un du Comte de la Mothe-Houdancourt, premier sous-lieutenant; l'autre, du Marquis de
Humi�res, mar�chal de France, capitaine de la compagnie des chevau-l�gers.
Fran�ois vivait encore en 1690; sa femme �tait morte alors.
Le 6 F�vrier de cette ann�e, il eut le bonheur de pr�sider au mariage
civil et religieux de son fils Gaspard avec Aim�e-Henriette-Madeleine
du Plessis de Savonni�res, fille de feu Messire Henri du Plessis de
Savonnieres, chevalier, et de Dame Agathe de Thienne. L'acte lui
donne ainsi qu'� son fils le titre de chevalier. Fran�ois termina
bient�t apr�s sa carri�re si bien remplie, laissant � ses descendants
l�exemple de toutes les vertus civiles et militaires capables de recommander un homme au souvenir de ses concitoyens.
Il eut pour fr�res Jean de Tascher. �cuyer, lieutenant de
cavalerie, et Jacques de Tascher, �cuyer, lieutenant dans le R�giment
de Noirmoutier: tous deux morts au service de leur Roi; l'un � Turin, et l�autre � Bergues.
La vie du Chevalier Gaspard Tascher semble s'�tre pass�e
dans le calme et la tranquillit�, embellie des paisibles jouissances
du foyer paternel. Veuf une premi�re fois, il �pousa en 1712 Demoiselle Anne-Marguerite Bodin de Boisrenard qui lui donna entr'autres enfants Marie-Stanislas de Tascher, abb� et Comte d�Abbeville, Anne et Madeleine re�ues � Saint-Cyr sur leurs preuves de noblesse: la premi�re, le 31 Mars 1721; la seconde, le 30 Ao�t 1734.
En 1705, Gaspard avait eu un premier fils auquel son parrain, Louis de Thisard, chevalier, Seigneur du Coudray, et sa marraine, Louise Davoust, impos�rent les noms de Gaspard-Joseph. Entra�n�
par l'esprit aventureux qui guidait vers les Iles une grande partie
de la noblesse fran�aise, Gaspard-Joseph abandonna le manoir de ses
p�res pour courir apr�s les hasards des combats et de la fortune. Il
s'arr�ta � la Martinique o�, par lui, devait prendre racine cette
branche d�sormais illustre qui produisit l'Imp�ratrice Jos�phine.
Les �migrants fran�ais avaient apport� dans les Iles les
traditions nobiliaires de leurs a�eux. Ce serait donc se tromper que
de croire gratuitement � des mariages bas�s par nos gentilshommes
non plus sur les consid�rations de sang et de race mais bien sur des
sp�culations qui �touffaient la voix de leur orgueil; et il faut dire que si la r�gle fut viol�e quelquefois, les Tascher du moins mi-
rent tous leurs soins � la suivre ponctuellement.
Gaspard-Joseph �pousa le 16 Ao�t 1734 Marie-Fran�oise
Bourreau de la Chevalerie, n�e le 2 Avril 1709 sur la paroisse de
Saint-Jacques du Carbet (Martinique) de Fran�ois Bourreau, �cuyer,
Seigneur de la Chevalerie, lieutenant de milice, et de Marie de
Jaham; de ce mariage vint d'abord Joseph-Gaspard, baptise le 16
Juillet 1735 dans l'�glise de Saint-Jacques du Carbet. Il fut tenu
sur les fonds baptismaux par Messire Charles-Fran�ois de la Touche-Beauregard et Madame de Saisset; en second lieu, Marguerite-Robert
de Tascher, baptis� le 13 Juin 1740 dans l'�glise de Sainte-Marie,
lequel eut pour parrain Monsieur Courpon, �cuyer, Seigneur de la Vernade, et pour marraine Marguerite Laguarrigue, veuve du Seigneur Jean Jaham de Fontaine, ancien lieutenant-colonel; en troisi�me lieu,
Fran�oise-Ros�, baptis�e le 24 Avril 1746 dans l'�glise de Saint-Pierre; le parrain fut Jacques-Fran�ois Le Merle, Seigneur de Beaufond, capitaine de milice et la marraine Fran�oise-Ros�, �pouse de
Louis Jaham de Genneville, capitaine de milice du Carbet. Les noms
de Jaham, Courpon, Latouche-Beauregard, etc ... indiquent suffisamment que les Tascher comptaient au nombre de leurs amis et m�me de
leurs alli�s les gens les plus recommandables de la martinique. Du
reste, leurs titres de noblesse qui avaient d�j� re�u la sanction
royale en France �taient solennellement reconnus par arr�t du conseil
sup�rieur de la Martinique rendu le 4 Novembre 1748.
Joseph-Gaspard avait tout au plus vingt-cinq ans lorsqu'il
se maria le 8 Novembre 1761 avec Ros� des Vergers de Sannois qui,
issue d'une des plus nobles familles de la Martinique, �tait juste
de son �ge. Ros� avait pour p�re Joseph-Fran�ois des Vergers, �cuyer,
Seigneur de Sannois, et pour m�re Marie-Catherine Brownn. Elle avait
�t� baptis�e le 13 Novembre � l'�glise Notre-Dame-de-la-Purification
des Trois-Ilets, ayant pour parrain Robert Giraud, �cuyer, Seigneur
d'Orson, et pour marraine, mademoiselle de Gallon.
Lors de son mariage, Joseph-Gaspard avait d�j� le titre de
chevalier; ayant embrass� la profession des armes, il servit dans l�artillerie et, en 1767, il avait le grade de lieutenant dans ce
corps ainsi que le prouve l'acte de bapt�me de sa fille Marie-Fran�oise laquelle fut tenue sur les fonds dans l'�glise Notre-Dame de la Purification des Trois-Ilets par Monsieur Jean-Fran�ois
des Vergers, chevalier, Seigneur de Sannois, et par Marie-Paule de la Pagerie-Dugu�.
Robert-Marguerite,fr�re de Joseph-Gaspard, �tait � 30 ans
enseigne de vaisseau et commandant les ports du Roi � la Martinique.
II �pousa le 26 Juin 1770 Louise Leroux de Chapelle, n�e le 8 janvier
1754 de Monsieur Leroux de Chapelle, ancien capitaine de grenadiers,
et de Dame Jeanne-Eulalie Papin-Dupont. Jeanne-Eulalie avait �t�
baptis�e le20 Janvier de la m�me ann�e dans l'�glise de Notre-Dame
du Bon Port du mouillage de Saint-Pierre (Martinique) et avait eu
pour parrain Monsieur Jean-Jacques Leroux de Chapelle, major de milice de la Grande-Terre, et pour marraine Marie-Louise Papin-Dupont,
�pouse de Monsieur Nicolas Soudon ancien officier de milice. La
famille de Chapelle �tait une des plus nobles et des plus consid�r�es
de l'Ile. Jean de Chapelle, n� en 1646, mort en 1684, avait �pous�
Madeleine d'Orange, fille de Guillaume d'Orange, homme si consid�rable dans la colonie par ses services et sa naissance que le Roi lui
accorda entr'autres privil�ges peur lui et ses descendants, le droit
de porter pavillon blanc sur les canots et b�timents de mer o� il se
trouverait: droit dont ils jouissaient encore en 1787. Guillaume versa toujours g�n�reusement son sang pour la France et fut tu� en d�fendant la citadelle de Fort-Royal contre l'amiral hollandais de Ruyter. Sa fille Madeleine ne se montra pas moins digne de sa haute et
noble extraction. Elle avait voulu partager tous les dangers que courait son mari Jean de Chapelle et, tout en suivant l'impulsion de son noble coeur d'�pouse, elle l�gua � la post�rit� l'exemple du plus pur|
patriotisme:. Madeleine fut m�re de Jean-Baptiste Leroux de Chapelle,
commandant du quartier du Vauclin et de Jacques Leroux de Sainte-Croix. Le premier �pousa le 11 Janvier 1700 Marie-Roland des Vaux,
fille de Guillaume des Vaux, Seigneur du Sedan, et d'Anne de Jaham,
fille du Seigneur de Vertipr�. Ils eurent pour fils Louis-Lambert
Leroux de Chapelle, chevalier de Saint-Louis et lieutenant-colonel
du bataillon du Vauclin dont la femme fut Jeanne-Eulalie Papin-
Dupont: ce sont le beau-p�re et la belle-m�re de Robert-Marguerite de Tascher.
Si la famille d'Orange a laiss� de glorieux souvenirs,
celle de Papin-Dupont ne manque pas de lustre et les Chapelle ont
eu de part et d'autre de nobles exemples � imiter en remontant la cha�ne de leurs anc�tres.
Originaire d'Henn� bon, en Bretagne, Claude Papin-Dupont
quitta de bonne heure son pays et s'�tablit � la Martinique en 1635,
c'est-�-dire environ 10 ans apr�s la fondation del� colonie par Monsieur Diel du Parquet, Marquis d'Enambuc dont Claude ne tarda pas �
devenir un des lieutenants les plus distingu�s. Claude �pousa Marie
d'Orange, soeur de la c�l�bre Madeleine et eut d'elle Jean-Baptiste
Dupont qui, ainsi que son p�re, se distingua par ses vertus militaires. Ce valeureux officier �pousa Marie Leroux de Chapelle. Il mourut
en 1713, commandant du quartier du t;amentin. Sa femme l'avait prec�d� de 10 ans dans la tombe, ^eur fils Jean-Fran�ois Papin-Dupont,
major du r�giment de la Touche, �pousa Camille Descamps, originaire
du Roussillon, fille de Gibert Descamps, pass� � la Martinique en
1705, fils de Fran�ois Vitalis-Descamps, anobli le 15 Avril 1585 par
Philippe II, Roi d'Espagne. De ce mariage, vint un fils, Jean-Baptiste et une fille Jeanne-Eulalie qui fut mari�e � Louis-Lambert Leroux de Chapelle.
Ainsi l'alliance de Robert-Marguerite �tait tout-�-fait
dans les traditions nobiliaires. Les services personnels de celui
qui repr�sentait � la Martinique la famille de �ascher ne firent que
rehausser l'�clat de son nom. A l'�poque de son mariage, nous l�avons
vu enseigne de vaisseau et commandant les ports du Roi a la Martinique. Son courage et sa naissance lui avaient �galement fray� le chemin de l'avancement. Il n'avait que 14 ans lorsqu'il fut admis au
nombre des pages de Madame la Dauphine dont faisait aussi partie son
fr�re a�n� Gaspard-Joseph. A 16 ans, il entrait guide de marine a
Rochefort. Ce genre de service, conforme � son inclination, le mit
plusieurs fois sur le th��tre de la guerre o� il sut se rendre recommandable pour ses connaissances, son intr�pidit� et son sang-froid.
En 1756, notamment, il revenait de la Martinique en France sur la fr�gate La Bellone, sous les ordres de Monsieur de Beauharnais. Attaqu�e par deux navires anglais, la fr�gate soutint un combat sanglant
dans lequel le jeune Robert, ayant eu le poignet gauche cass� par une
balle, le cr�ne fracass� par une mitraille, fut laiss� pour mort dans
la cale o� il resta trois jours au bout desquels les Anglais, vainqueurs, lui administr�rent les secours que r�clamait son �tat. Sa
convalescence fut longue et il reste depuis tout-�-fait sourd de l�oreille gauche. Lorsque les circonstances le lui permirent, il reprit
la mer et se signala par des traits de courage qui lui valurent la
croix de Saint-Louis. Se trouvant � la Martinique, et la place du
capitaine de port de la ville de Fort-Royal �tant vacante, il fut
pri�, tant par le gouverneur g�n�ral de la colonie que par le lieutenant g�n�ral des forces navales de S.M., de prendre cet emploi. Le
choix que ces officiers g�n�raux faisaient dans cette circonstance
se trouva justifi� par les rares connaissance et l'activit� de celui
qui en avait �t� l'objet. Gr�ce � ses soins, � sa capacit� et a sa
pr�voyance, les magasins de la marine du Fort-Royal furent, pendant
le guerre de 1778, munis et approvisionn�s compl�tement. Sa belle
conduite lui m�rita les �loges les plus distingu�s et le Comte de
Grasse, lieutenant-g�n�ral des forces navales de S.M., de concert
avec le Comte de Bouille, gouverneur g�n�ral de la colonie, demanda
pour lui au Ministre de la Marine le brevet de directeur des ports
et arsenaux du Fort�Royal de l'Ile Martinique, comme une r�compense
des services signal�s qu'il avait rendus � l'�tat.
Lorsqu'�clata la R�volution, le chevalier de Tascher fut
nomm� maire de Fort-Royal, bes passions populaires rendirent sa mission difficile et p�rilleuse. Marchant sur les traces de la m�tropole et fatalement entra�n�s dans la voie de discorde, la colonie avait
ses diff�rents partis. L'un d'eux s'�tait empar� du Fort-Bourbon; le
chevalier de Tascher en sa qualit� de maire fut engag� � se rendre aupr�s des s�ditieux afin de leur faire d�poser les armes et de les
ramener � la paix, � l'union et au respect des lois. Il se disposait
a s�y rendre seul comptant suffisamment sur son coeur pour op�rer
la r�conciliation, lorsque les citoyens de Fort-Royal r�unis en masse s'oppos�rent � son projet en criant: "Vous �tes notre p�re; vous
n'irez point sans nous! Ils s'obstin�rent � le suivre sans arme.
A peine rentr�s dans la citadelle, ils virent se relever sur eux le
pont-levis qui leur avait servi de passage; de terribles vocif�rations se firent entendre; on s'empare de la personne du maire; sa mort
ne tarde pas � �tre r�solue et on n'h�sitait que sur le genre de
supplice. Impassible au milieu de ce tumulte effroyable, de ces voix
horribles qui demandent sa t�te, le maire montrait en ce moment le
m�me sang-froid et la m�me �nergie morale dont il avait tant de fois
donn� l'exemple et qui sont le propre d'un vrai militaire accoutum�
� taire le sacrifice de son existence. Tout � coup, des voix �nergiques dominant les cris des r�volutionnaires se font entendre: "Hachez nous par morceaux; massacrez nous avant de le toucher; c'est :
notre p�re; c'est lui depuis longtemps nous fait vivre; c'est � lui
que nous devons ce que nous avons, ce que nous poss�dons!" C'�tait
la foule de ses administr�s qui lui avait servi d'escorte et qui s'exprimait ainsi. Cette courageuse protestation ne fut pas sans effet
et le peuple, avec la dangereuse mobilit� qui le caract�rise, ne tarda pas � passer de la cruaut� � l'affection. Chacun voulait embrasser
le maire de Fort-Royal et il fut pri� de prendre le commandement du
Fort-Bourbon. Peu jaloux de ces honneurs que l'on doit � la licence
et au d�lire, il s'y refusa, en repr�sentant l'incompatibilit� de ses ;
fonctions de maire de Fort-Royal avec celles de commandant d'un fort;
mais il ne put r�ussir � convaincre cette foule tumultueuse qui pr�tendit que le maire de Fort-Royal devait r�sider au Fort-Bourbon. Il
fut contraint d'y s�journer et n'en sortit que pour la reddition qui
en fut faite aux Anglais apr�s 45 jours de si�ge et de bombardement.
Ici se placent dans la vie de Robert-Marguerite de Tascher
les premi�res cons�quences de l'union de sa ni�ce, fille de Gaspard
de Tascher, avec le jeune et brillant officier qui pr�ludait par le
si�ge de Toulon � ces exploits gigantesques sans exempte dans l'histoire du pass�. Robert porta la peine de la gloire de son neveu. Les Anglais, vainqueurs, ne lui �pargn�rent pas les tracasseries et les d�boires; accus� aupr�s des chefs, il re�ut l'ordre de ne point para�tre sur son habitation et dans son quartier. Soumis pendant 4 ans
� ce cruel �tat de rigueur et malgr� les pertes consid�rables que
lui fit �prouver ce d�faut de surveillance sur sa propri�t�, son
coeur noble et g�n�reux oublia ses d�lateurs et quand vint le jour
o� une vengeance facile s'offrait a lui, il ne connut et ne pratiqua que le pardon et la bienfaisance.
De retour en France, il n'avait qu'� demander des honneurs
pour les avoir; mais les id�es de grandeur, assez justifi�es par sa
position, ne purent le faire renoncer � ses go�ts simples et modestes
qui avaient fait le bonheur de sa vie. L'orgueil ne parvint jamais �
se glisser dans son �me. Son plus grand bonheur, sa plus vive satisfaction �taient dans le plaisir de faire du bien; jamais aucun malheureux, aucun indigent, sous la livr�e m�me de la mis�re, ne fut
rebut� par lui. Il mourut Commandeur de la L�gion d'Honneur au mois
de Mars 1806, regrett� de tous ceux qui l'avaient connu.
Le conseil punicipal de Rueil, ayant sollicit� et obtenu
de l'Empereur que les caveaux de l'�glise de ce lieu fussent destin�s � la s�pulture de la famille de l'Imp�ratrice Jos�phine, le
corps de Robert-Marguerite y fut inhum�, apr�s que le fameux Corvisart en eut fait l'autopsie. Un �loge fun�bre fut prononc� en son honneur.
Le 26 Juin 1770, ainsi que nous l'avons dit pr�c�demment,
Robert-Marguerite avait �pous� Jeanne-Louise Leroux de Chapelle. Il
en eut entr'autres enfants: une fille nomm�e Marie-Louise-Marguerite ;
n�e le 24 Mars 1771, baptis�e le 20 Juillet de la m�me ann�e dans l��glise de Saint-Jean-Baptiste du Vauclin (Martinique). Elle eut pour
parrain Monsieur Louis-Lambert Leroux de Chapelle, �cuyer, major du
bataillon du Vauclin, et pour marraine, Marie-Fran�oise Boureau de
la Chevalerie, sa grand-m�re paternelle; un fils nomm� Louis-Robert,
n� le 28 Octobre 1775, baptis� dans la m�me �glise que sa soeur et
tenu sur les fonds baptismaux par Monsieur Jean-Louis Leroux de Chapelle et par Marie-Euph�mie-D�sir�e Tascher de la Pagerie, �pouse
Renaudin; une fille, Anne-Calixte, n�e le 5 Mars 1778, baptis�e comme les deux autres et tenue sur les fonds par Monsieur Robert-Gaspard
de Tascher, et par Madame Calixte Gagneron des Vallons, femme de Monsieur Papin de l'Epine; un fils Pierre-Claude-Louis-Robert, n� le 1
Avril 1787, baptis� dans l'�glise de Saint-Louis du Fort-Royal: son
parrain fut Pierre-Claude, Marquis Duquesne, et sa marraine Marie-Louise-Marguerite de Tascher, sa soeur. Disons en passant que cette
derni�re se maria en 1791 avec Louis-Germain du Tremblier de Chavigny, lieutenant de vaisseau, n� � Angers de Gabriel du Tremblier de
Chauvigny et de Dame G�rard Guillemet de Kergouet.
Pierre-Claude-Louis-Robert de Tascher de la Pagerie, grand-ma�tre de la Maison de S.M. l'Imp�ratrice, re�ut le 8 Vent�se an XIII
(27 F�vrier 1805) son brevet d'admission � l'Ecole Sp�ciale Imp�riale
Militaire. En Avril 1806, il fut nomm� sous-lieutenant au 4�me. R�giment d'Infanterie de Ligne; le 23 Mai 1807, officier d'ordonnance de
l'Empereur; le 13 Octobre de la m�me ann�e, aide de camp du G�n�ral
Junot; le 27 des dits mois et an, lieutenant et officier d'ordonnance
de l'Empereur; le 11 Juillet 1807, il re�ut la croix de Chevalier de
la L�gion d'Honneur; le 10 Juin 1809, il fut nomm� capitaine et attach� comme aide de camp � S.A.I. le Vice-Roi d'Italie; le 9 juillet
de la m�me ann�e, il fut promus au grade de chef d'escadron; le 11
ao�t suivant, il fut admis au rang de chevalier de la Couronne de Fer
d'Italie.
Pierre-Claude-Louis-Robert de �ascher de la Pagerie fit
toutes les campagnes jusqu'en 1814 avec le titre de chef d'�tat-major
des d�p�ts d'infanterie de l'Arm�e d'Italie. Il avait �pous� en 1810
la Princesse Am�lie de la Leyen, fille d'un prince souverain de la
Conf�d�ration du Rhin, lorsqu'il fut nomm� gouverneur de Francfort.
Il dut, dans le m�me temps, suivre l'Empereur Napol�on dans la Campagne de Russie en 1812. Il y prit part au combat d'Ostrowno, aux batailles
de la Moskova et de Malo�arolawetz. Un an plus tard, il cornbattait en Illyrie et se distinguait � la bataille de Mincio, la derni�re de la Campagne d'Italie � laquelle il assista. Charg� d'apprendre le succ�s de cette journ�e � l'Empereur et de lui faire conna�tre
la v�ritable situation de l'Italie, il rapporta au Prince Eug�ne l�ordre verbal de d�fendre l'Italie pied � pied jusqu'� la derni�re extr�mit�.
Comme aide de camp du Prince Eug�ne, il se trouvait au combat
de Mormant, dans la Campagne de France, et couronnait sa carri�re
militaire en combattant vaillamment aux c�t�s de l'Empereur. L'invasion venue, le Comte Tascher de la Pagerie suivit dans l'exil son
cousin, le Prince Eug�ne, auquel il devait fermer les yeux en 1824.
En 1818, pour des raisons faciles � comprendre, le Comte donna d�finitivement sa d�mission du grade de colonel au service de France et
fut autoris� � prendre du service � la cour du Roi de Bavi�re. Charles XIV le cr�a chevalier de l'Ordre de l'Ep�e le 29 Juin 1823; puis
apr�s, commandeur et grand-croix du m�me ordre lorsqu'il eut l'honneur, en qualit� de commissaire extraordinaire, de conduire la Princesse de Leuchtenberg, devenue Reine de Su�de, � son �poux, le Prince Royal de Su�de.
Le 30 Novembre 1836, le Roi Louis de Bavi�re nomma le Comte
Tascher de la Pagerie g�n�ral-major, qui �quivaut au grade de g�n�ral
de brigade. Vers ce temps, une perte douloureuse vint frapper la famille des illustres exil�s: la Reine Hortense mourut et son cousin,
le Comte Louis Tascher de la Pagerie, eut la pieuse mission de ramener sa d�pouille mortelle en France pour la r�unir � celle de sa m�re, l'Imp�ratrice Jos�phine, dans les caveaux de l'�glise de Rueil;
puis, il retourna dans l'exil o� depuis quinze ans il vivait dans le
calme et le repos. La R�volution de F�vrier et l'�lection pr�sidentielle lui ouvrirent de nouveau les portes de la France.
Nomm� commandeur de la L�gion d'Honneur par le Pr�sident
de la R�publique, le 12 F�vrier 1851, �lev� au grade de grand-officier de la L�gion d'Honneur le 21 Juin 1852 et � la dignit� de s�nateur le 31 d�cembre suivant, le Comte Tascher de la Pagerie eu l�honneur de recevoir le 27 Janvier 1853, de l'Empereur Napol�on III,
des lettres closes qui le convoquaient � son mariage et � signer l�acte; puis, il fut cr�� grand-ma�tre de la Maison de l'Imp�ratrice.
II fut �lev� au grade de grand-croix de la L�gion d'Honneur
en 1856 et mourut aux Tuileries en 1861 � l'�ge de 73 ans.
Son neveu, le Baron Emile Tascher de la Pagerie, lieutenant
colonel, est �galement officier de la L�gion d'Honneur.
par le Duc de Tascher de la Pagerie
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