Chaque matin, Nicolas Turon rend hommage à son département avec un texte drôle, tendre et complice, en forme de déclaration d’amour à la Moselle. Il choisit un emblème appartenant à l’histoire ou à l’actualité et le traite de manière décalée.
Commun à toutes les chroniques saisonnières consacrées à la botanique, aux plantes sauvages ou aux phénomènes de migration : elles sont en avance sur leur temporalité traditionnelle et témoignent ainsi du réchauffement climatique qui frappe notre petite planète. Ainsi, alors qu’il est traditionnellement cantonné au 1er mai, voici le muguet qui apparaît dans notre dictionnaire à partir du 18 avril. Car les premiers volets sont là, depuis le week-end dernier déjà !
Quand on sait que, lors de sa découverte, on l’appelait muguet Convallaria majalis” Majalis » signifiant « qui fleurit en mai », on se demande si le changement d’époque ne nécessiterait pas un nouveau baptême.
Le muguet est constitué d’une tige de clochettes, entourée de deux feuilles. Même s’il y en a qui peuvent transporter jusqu’à 20 cloches, c’est le mât à 13 cloches qui porte chance. Car la plante est chargée d’une symbolique forte : chance, joie enfantine, pureté, innocence, humilité, jeunesse et discrétion. Le signe du renouveau aussi, l’espoir de jours meilleurs. Il est offert le 1er mai, fête du Travail, pour souhaiter un avenir radieux. Le muguet fait sonner le printemps. Enchantement : les cloches ne sont jamais loin des fées. On l’appelle encore amourette, cloche des bois, larmes de Sainte-Marie ou muguet, des surnoms enchanteurs, et pourtant…
Et pourtant, derrière son apparence, la plante cache un mauvais fond : elle est très toxique, voire mortelle. Attention à ne pas le confondre avec l’ail des ours, vous transformeriez votre pesto en poison et vous passeriez à côté de la fête de vos 13 ans de mariage… Les fameux « mariages du muguet »…
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