Rennes-MHSC : "Je n'ai pas hésité" affirme le gardien montpelliérain, Bingourou Kamara

Bingourou Kamara, arrivé fin août de Strasbourg, veut saisir l’opportunité de son transfert à Montpellier pour rebondir. Dimanche, à Rennes, l’international sénégalais (26 ans, 2 sélections) disputera son quatrième match au sein de sa nouvelle équipe qu’il a rejoint pour suppléer Dimitry Bertaud, opéré d’un genou.

Dans quel état d’esprit êtes-vous avant de disputer ce match à Rennes ?

On est tous dans le même état d’esprit, on a à cœur de faire une bonne performance. On veut s’appuyer sur les bonnes choses faites au cours de la seconde période devant Lyon (défaite 2-1). On y va avec un état d’esprit d’ici, l’esprit pailladin comme on me le répète. Car il va falloir prendre des points.

Je suis nouveau, je ne connaissais pas cet état d’esprit. Même si on n’est pas forcément bon tout le temps, on doit être guerrier. Devant Lyon, cela nous a manqué sur la durée, mais on a fait une grosse seconde période. Nous allons devoir afficher cet état d’esprit tout un match pour être une équipe difficile à battre.

Cela ne se passait pas super bien à Strasbourg, où j’ai été mis un peu de côté. Notamment après la crise du Covid

Comment s’est passée votre arrivée à Montpellier ?

Tout est allé vite après la blessure de Dimitry (Bertaud). Le club m’a contacté par l’intermédiaire de Jean-Yves (Hours, actuel entraîneur des gardiens, passé par Strasbourg, NDLR). On est rapidement tombé d’accord. C’était difficile car je ne connaissais personne à Montpellier. Mais je suis tombé dans un très bon groupe, un très bon club. Cela facilite l’intégration, une adaptation express.

Avez-vous hésité avant de vous engager ?

Je n’ai pas hésité. Tout le monde sait ce qu’est Montpellier en France. Cela ne se passait pas super bien à Strasbourg, où j’ai été mis un peu de côté. Notamment après la crise du Covid. Quand tu ne fais plus partie du truc, il est temps de partir et changer d’air. C’est la vie d’un footballeur. On a tous la mentalité club, mais on y a une durée de vie limitée.

C’est dur de rentrer dans un match comme face à Lyon, (...) mais ce match m’a fait du bien

Comment jugez-vous vos débuts au MHSC ?

Ce sont des débuts mitigés, mais je monte un peu en puissance. C’est le sentiment que je dégage auprès des coaches, c’est aussi mon sentiment.
C’est dur de rentrer dans un match comme face à Lyon, où un nul aurait été un bon résultat pour nous, mais ce match m’a fait du bien.

Vous avez débuté à Tours (L2) à 18 ans après avoir gagné la Gambardella, puis découvert la L1 à Strasbourg. Tout est-il allé trop vite ?

Ce n’est pas facile un transfert quand on est jeune. C’est même difficile à 20 ans de passer de Tours, où j’étais le fils du club, à une équipe où je ne connaissais personne. Strasbourg est une ville qui respire le foot. J’ai bien senti la différence. Il y avait plus de pression. J’ai eu des moments compliqués, d’autres plus sympas comme quand on gagne la Coupe de la Ligue (2019).

Je dois montrer ce que je vaux, rendre la confiance accordée

Tantôt doublure, tantôt titulaire, à quoi aspirez-vous cette saison ?

J’attends de réussir de belles performances pour avoir du crédit à mes yeux et ceux du club. Ensuite, on aspire tous à être titulaire un jour. Jouer, être régulier, cela reviendra si cela doit revenir.

On m’a dit que Jonas Omlin était le numéro 1, moi le second. Mon statut actuel est celui qui pèse le moins. Tu n’es pas le N.1, mais tu n’es pas loin de l’être. C’est le statut où tu dois bosser, tout arracher pour te donner les meilleures chances de réussir.

Il ne faut pas se dire : "Ah, je ne joue pas", mais bosser. Cela m’a toujours accompagné, cela m’accompagnera toujours. Quand on est sérieux, on donne plus de cartes aux dirigeants pour aller dans notre sens. Le travail paie.
Le court terme c’est bien, mais je n’ai pas 35 ans non plus. Le futur est rentré dans les discussions, mais je les garde pour moi. Je dois montrer ce que je vaux, rendre la confiance accordée.

J’aimerais y être (au Mondial), j’en rêve depuis gamin. Si je n’y suis pas, je serai déçu

Gardez-vous un espoir de jouer le Mondial ?

À chaque fois que je jouais en club, j’ai été appelé. J’étais dans le groupe pour les qualifications au Mondial en mars. J’aimerais y être, j’en rêve depuis gamin. Si je n’y suis pas, je serai déçu. Mais le sélectionneur (Aliou Cissé) est un homme droit, il fait ses choix en fonction des performances. À moi d’être performant.

Quel est pour vous le gardien idéal, voire votre modèle ?

Quand j’étais petit, j’aimais bien (Hugo) Lloris. Je regarde ce qu’il se fait de mieux, mais je ne vais pas m’inspirer d’un gardien qui fait 1,80 m et est très rapide.

(Thibaut) Courtois est au top au niveau européen, voire mondial. Je regarde ce qu’il se fait de mieux dans la gestion des matches. Au-delà des arrêts, Courtois parvient à gérer un match. Il voit quand il faut jouer ou pas, donner le rythme du match par ses relances.

Le gardien a un rôle plus important qu’il y a trente ans. Faire des arrêts, sortir sur les corners, couper les actions en profondeur, diriger la défense : la diversité amène cette modernité.

C’est un poste ingrat, mais c’est un poste important dans l’équipe. On en parle moins qu’un attaquant, mais il peut apporter autant, sinon plus sa pierre à l’édifice. Les responsabilités apportent de la confiance. Si le Real gagne la Ligue des champions, j’en donne bien 50 % à Courtois.