FranceDepardieu est sorti de garde à vue et sera jugé en octobre
Deux nouvelles femmes accusent l'acteur d'agressions sexuelles. Lundi, il a été auditionné par la police sur des faits qui ont eu lieu en 2014 et 2021.
Gérard Depardieu est déjà mis en examen, depuis décembre 2020, pour viols et agressions sexuelles sur la comédienne Charlotte Arnould.
La garde à vue de l’acteur Gérard Depardieu, qui était entendu depuis lundi matin dans les locaux de la police judiciaire à Paris, a été levée, a annoncé à la presse son avocat. Il était auditionné dans le cadre de deux nouvelles enquêtes pour agressions sexuelles.
«La garde à vue est terminée. Il n’est plus retenu dans le commissariat», a déclaré à des journalistes peu avant 18h30 l’un de ses avocats, Me Christian Saint-Palais, déplorant les fuites dans la presse. L’acteur conteste ces accusations, a précisé son conseil.
De son côté, le parquet de Paris a indiqué avoir remis à Gérard Depardieu une convocation pour être jugé sur ces affaires, en octobre prochain, par le tribunal correctionnel.
Gérard Depardieu devait répondre de soupçons d'agressions sexuelles, rapporte BFMTV. Deux femmes accusent l'acteur d'attouchements, lors de deux tournages différents, l'un datant de 2014, l'autre de 2021.
Sauvée par une tierce personne
L'une des plaignantes, qui travaillait comme décoratrice sur le tournage des «Volets verts» de Jean Becker, a déposé plainte en février 2024 pour agression sexuelle, harcèlement sexuel et outrages sexistes. Elle accuse Depardieu de l'avoir attrapée avec ses jambes et de l'avoir bloquée entre ses cuisses, un jour de septembre 2021 dans un hôtel particulier à Paris. Le comédien lui aurait ensuite touché la taille, les seins et les fesses: «Je vais te planter mon gros parasol dans ta ch****», lui aurait-il lancé. Selon l'accusatrice, une tierce personne a dû intervenir pour la tirer de l'emprise de l'acteur.
«Je m'excuse puisqu'il faut s'excuser», aurait dit Depardieu à sa victime présumée, après avoir été forcé par l'équipe du tournage à le faire. Il aurait ensuite régulièrement traité la décoratrice de «salope». Lors de ce tournage, «du matin au soir, on avait le droit à ses salaceries», avait témoigné l’actrice Anouk Grinberg, dans un entretien à l’AFP. «Quand des producteurs de film engagent Depardieu sur un film, ils savent qu’ils engagent un agresseur», avait-elle accusé.
«Ses paluches partout»
La seconde plaignante est une ancienne assistante de tournage, qui a porté plainte le 9 janvier. Elle aurait été victime d'une agression sexuelle de Depardieu sur le tournage du court métrage «Le Magicien et les Siamois» de Jean-Pierre Mocky, en 2014. La victime présumée avait 24 ans au moment des faits. Elle accuse l'acteur de lui avoir touché les fesses et de lui avoir tenu des propos obscènes, avant et pendant le tournage. La plaignante a évoqué dans «Le Courrier de l’Ouest» «ses paluches partout sur (son) corps» et les «mots indécents» de l’acteur sur le plateau.
Le géant du cinéma français est par ailleurs inculpé depuis 2020 pour viols et agressions sexuelles sur une jeune comédienne, Charlotte Arnould. La comédienne Hélène Darras avait elle aussi porté plainte contre lui pour agression sexuelle lors d’un tournage en 2007, mais celle-ci a été classée par le parquet de Paris pour prescription. En Espagne, Depardieu est également visé par une plainte de la journaliste et écrivaine Ruth Baza, qui l’accuse de l’avoir violée en 1995.
Au total, une vingtaine de femmes ont témoigné dans la presse ou devant la justice. «Jamais au grand jamais je n’ai abusé d’une femme», avait de son côté affirmé l’acteur de 75 ans dans une lettre ouverte publiée en octobre 2023 dans «Le Figaro», faisant référence aux accusations de Charlotte Arnould.