Célesteville est en deuil. Le vendredi 22 mars 2024, Laurent de Brunhoff décédait à 98 ans, en Floride (États-Unis). Si son nom ne vous dit peut-être rien, vous connaissez forcément son œuvre. Il est l’un des auteurs de Babar, le célèbre roi des éléphants, qui avait été créé à Chessy (Seine-et-Marne), par son père, en 1931.
Succès mondial
À l’origine de ce succès de la littérature jeunesse, adapté depuis sur les écrans et chanté par Chantal Goya, il y a un homme : Jean de Brunhoff.
Il se dit qu’un soir, son épouse, Cécile de Brunhoff, avait raconté à Mathieu et Laurent, leurs enfants, l’histoire d’un éléphant qui s’était réfugié à la ville pour fuir des braconniers.
Séduits, les deux jeunes garçons avaient à leur tour raconté cette fable à leur père. Artiste-peintre, il donnera ses traits au plus célèbre des éléphants, qui, très vite, sera publié par son frère, Michel de Brunhoff.
À cette époque, la petite famille de Jean et Cécile de Brunhoff vit à Chessy, dans la Villa Lermina, devenue depuis Muscadelle. Ici naîtra donc le troisième enfant de Jean de Brunhoff, Babar.
Décédé en 1937, à seulement 37 ans, il n’aura pas le temps de voir le succès planétaire qu’a rencontré Babar. C’est son fils, Laurent, qui prendra la relève et éditera, dès 1946, la suite des aventures de l’éléphant à Célesteville, dans Babar et ce coquin d’Arthur.
Il conserve la touche de son père, et la légende raconte que les deux artistes seront inspirés par les paysages des bords de Marne pour créer leurs dessins.
Suivront plusieurs autres opus des aventures du roi des éléphants, de ses enfants, de ses amis et, bien sûr, de Christelle, la vieille dame qui aura appris à Babar la vie en ville. Le dernier, Babar à Paris, sera publié en 2017.
Chessy s’en souvient
Même si, à l’évocation de Chessy, nombreux sont ceux à penser à Mickey et à Disneyland, la commune n’oublie pas pour autant Babar. Une école porte le nom de Cornélius, clin d’œil au nom du conseiller de Babar et est située tout près de la Villa où vivait la famille.
Une statue de Cornélius avait d’ailleurs été inaugurée, le 3 octobre 1998, en présence de la famille de Brunhoff. « Laurent et Mathieu ne purent s’empêcher de jeter un œil en direction de la fenêtre de leur chambre d’enfants… à trente mètres de là », écrivait alors notre confrère, qui avait couvert l’inauguration pour La Marne.
On trouve y également une place Jean de Brunhoff. La preuve que Babar a conquis le cœur des lecteurs, petits comme grands.
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