Ce soir-là et les jours d'après : que vaut le téléfilm sur les attentats du Bataclan avec Sandrine Bonnaire ?

Ce soir-là et les jours d'après, téléfilm dont la diffusion avait été ajournée, arrive ce soir sur France 2. Porté par Sandrine Bonnaire, Simon Abkarian et Naidra Ayadi, l'intrigue a pour toile de fond les attentats du Bataclan. Que vaut ce téléfilm?

De quoi ça parle ?

Au soir du 13 novembre 2015, une femme - qui habite derrière le Bataclan - et un homme - qui passait par là par hasard -, vont porter secours à des rescapés et blessés qui fuient les terroristes, et l’enfer de l’attaque. Ensemble, ils vont attendre l’issue de l’attentat. Quelques jours plus tard, ceux-là mêmes qui avaient été secourus vont chercher via les réseaux sociaux à se revoir, et à retrouver leurs sauveurs. De chambres d’hôpital en rencontres dans les cafés, de destinées individuelles en histoire d’amour, de souffrances en résilience, et de colères en fraternité, le film retrace les quelques jours qui ont suivis les attentats, et le parcours de chacun pour retrouver le chemin de la vie.

Ecrite par Nicolas Mercier (Clara Sheller, Grand Départ) et réalisée par Marion Laine (Un Coeur simple, A coeur ouvert). 1 x 90 minutes

Ça vaut le coup d’œil ?

On connaît l’engagement de Sandrine Bonnaire pour des fictions aux sujets forts, intenses ou engagés. Avec récemment La dernière leçon, Le Ciel attendra ou encore Elles... Les Filles du Plessis, pour ne citer qu'elles, la comédienne montre un attachement pour des oeuvres qui ont du sens et dont on sort en ayant parfois une prise de conscience, ou découvert un sujet qu'on connaissait peu ou mal.

Ce soir-là et les jours d'après s'inscrit dans cette lignée de fictions aux thèmes forts, inévitablement concernants. La comédienne, toujours juste et intense, y apporte sa gravité. Sa légèreté aussi, car Ce soir-là n'est pas qu'un drame, son parti pris étant très romanesque : l'idée est en effet d'avoir à son coeur une histoire d'amour dont le point de départ de la rencontre est un attentat. Les attentats sont suggérés, privilégiant le hors-champs. A aucun moment, Ce soir-là ne cherche pas à être démonstratif ou à montrer des images chocs. Le coeur du film est le thème de la résilience et plus largement des liens pouvant se nouer autour d'un tel drame.

Le casting, formé également de Simon Abkarian, Naidra Ayadi et Juliette Lamboley, sonne juste. On peut regretter cependant le côté choral du film qui abouti au fait qu'on effleure les personnages, empêchant de s'y attacher véritablement. On peut regretter également que le film ait été présenté d'emblée comme une histoire d'amour, celle-ci n'intervenant qu'au bout de 50 minutes. Le spectateur s'attendant à cette romance, l'intrigue perd l'un de ses enjeux. On a de ce fait un peu de mal à croire totalement à cette romance. Il manque peut être ce soupçon de tension amoureuse qu'on attendrait d'une telle rencontre.

Si Ce soir-là et les jours d'après a le mérite de s'atteler à un sujet fort, qui a suscité la controverse lors de l'annonce de son tournage, on lui préfèrera deux autres oeuvres très différentes : Amanda de Mikhael Hers, dont la grâce et la subtilité nous avait touché en plein coeur, et le documentaire-fleuve de Netflix, 13 Novembre: Fluctuat Nec Mergitur des frères Naudet.