Carla Sozzani

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Carla Sozzani
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Biographie
Naissance
Voir et modifier les données sur Wikidata (76 ans)
MantoueVoir et modifier les données sur Wikidata
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Formation
Activité
Père
Gilberto Sozzani (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
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Carla Sozzani est une galeriste italienne, née le à Mantoue en Lombardie. Elle commence sa carrière vers 21 ans en fondant de la Galleria Carla Sozzani puis créée le concept store 10 Corso Como, lieu de mode et de culture à Milan. En parallèle dans la presse, elle prend la responsabilité des éditions spéciales du Vogue italien et collabore au lancement du magazine Elle dans ce pays. Carla Sozzani est la tante du photographe Francesco Carrozzini (en), et la sœur de Franca Sozzani, longtemps rédactrice en chef du Vogue Italia. Durant des années, elles forment à elles deux un duo très influent pour la mode italienne.

Biographie[modifier | modifier le code]

Née le à Mantoue en Lombardie d'un père ingénieur architecte, elle a 9 ans quand sa famille s'installe à Milan[1]. Toute jeune, elle réalise avec sa sœur un « petit journal » fait de coupures de presse[2], Carla Sozzani est diplômée de l'Université Bocconi de Milan. Durant ses études à la fin des années 1960 puis durant les années 1970, elle travaille comme rédactrice pour plusieurs magazines de mode italiens, dont Vogue Bambini. La décennie suivante, elle est éditrice en chef de Vogue Italia pour des numéros spéciaux[3]. Durant sa carrière de journaliste, elle travaille avec de nombreux photographes et artistes reconnus, comme Sarah Moon, Herb Ritts, Bruce Weber, Paolo Roversi, Robert Mapplethorpe ou Deborah Turbeville. En 1986, elle quitte Vogue Italia et devient la correspondante du Vogue américain en Italie. L'année suivante, elle lance l'édition italienne du magazine Elle[2] où elle collabore avec les photographes Steven Meisel, Nick Knight, Peter Lindbergh, Juergen Teller, et des illustrateurs. Elle n'y restera que quelques mois[4]. Elle rencontre l'artiste américain Kris Ruhs (en) en 1989, avec qui elle partagera sa vie privée et son travail. Précurseur dans le domaine des concept stores, elle fonde sa Galerie d'art contemporain, la Galleria Carla Sozzani en 1990 au 10 Corso Como à Milan[5]. Sa première exposition est consacrée à Louise Dahl-Wolfe[6],[7]. Elle est l'auteure de plusieurs publications, dont des livres sur Pierre Cardin ou Rudi Gernreich, et plusieurs catalogues d'exposition de photographie, étant elle-même une grande collectionneuse de photo[6],[8]. Elle publie en 2001 chez Steidl le livre Talking to Myself avec Yohji Yamamoto. Elle est également commissaire d'exposition, à la Maison européenne de la photographie. Carla Sozzani est, au cours de sa carrière, responsables de plus de 250 expositions de photographies, mode, et design, où elle montre le travail de nombreux artistes tels que Man Ray, Annie Leibovitz, Helmut Newton, David LaChapelle, Jean Prouvé, Marc Newson, Shiro Kuramata, Paco Rabanne[9], Zandra Rhodes[10], Loretta Lux ou Robert Polidori.

Aux environs des années 2000, Carla Sozzani commence une collaboration professionnelle avec son vieil ami Azzedine Alaïa[11],[n 1] qui la cite comme « la femme la plus intéressante d'Italie[13] » : elle l'assiste lors du rachat de sa maison de couture par l’entreprise italienne Prada, puis quelques années après lors du rachat par le groupe suisse Richemont[7]. Ils deviennent inséparables. À la mort du couturier, elle prend la tête de la Fondation Azzedine Alaïa. Par la suite, elle collabore avec Fritz Hansen sur le designer danois Arne Jacobsen et sa chaise 3107[14].

10 Corso Como[modifier | modifier le code]

10 Corso Como est un concept store, un « colette à la milanaise[15] » commercialisant des produits haut de gamme, principalement de mode et design. Celui-ci est fondé par Carla Sozzani il y a plus d'une vingtaine d'années, autour d'une galerie d'art en premier lieu[2], et est présent dans trois villes au monde[16]. Carla Sozzani y propose des articles divers comme des vêtements, sacs, bijoux, livres, accessoires, objets de design et objets pour la maison, ainsi que sa propre marque No Name Studio[17].

Historique[modifier | modifier le code]

Carla Sozzani, qualifiée de « précurseur des concept stores »[18],[19], aménage dans un ancien garage[20] situé sur l'avenue piétonne Corso Como (it) d'autres espaces, dont le 10 Corso Como. Sont développés, au début des années 1990, en dessous de la galerie de Carla Sozzani, une boutique de mode et de design, un café-restaurant avec des jardins, un hôtel « Bed and Breakfast », le 3Rooms[21],[22], similaire à celui qu'elle ouvre pour le compte du couturier Azzedine Alaïa dans le Marais[17] ; la librairie existante est étendue, de la musique y est également vendue[11].

Carla Sozzani ouvre 10 Corso Como - Comme des Garçons à Tokyo en 2002, en association avec Rei Kawakubo la fondatrice japonaise de la marque Comme des Garçons[22]. Six ans plus tard, elle s'associe cette fois avec le groupe Samsung pour ouvrir 10 Corso Como à Séoul, un ensemble de trois boutiques combinant mode, art, design, réalisé par Kris Ruhs. En 2012, 10 Corso Como ouvre un second emplacement à Séoul, également réalisé par Kris Ruhs[23]. Puis c'est l'ouverture à Shanghai en 2013 en association avec le groupe de mode chinois Trendy International Group[24] suivi de Pékin[22].

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Azzedine Alaïa, très proche, appelle Carla Sozzani « Ma sœur[12] ». Elle est d'ailleurs très souvent habillée en noir et blanc, par Alaïa ou Comme des Garçons[6].

Références[modifier | modifier le code]

  1. Marie Ottavi, « Carla Sozzani, la Vénus de Milan », Libération,‎ (lire en ligne)
  2. a b et c Fabrice Paineau, « L'autre Carla », L'Express Style, Groupe Express, no 3268,‎ , p. 50 à 53

    « Les premiers pas de Corso Como, ce fut la galerie, avec l'exposition de Louise Dahl-Wolfe et tout s'est installé autour, la boutique, la librairie, le restaurant… […] Sa notoriété répond en écho à celle de sa sœur. Autant dire qu'être adoubé par le clan Sozzani est un précieux sésame dans la mode. »

  3. (en) Guy Trebay, « Reporter's Notebook; Fashion Magazines In 3 Dimensions », Style, sur nytimes.com, The New York Times, (consulté le )
  4. Katell Pouliquen, « Portraits de femmes influentes dans la mode », Styles, sur lexpress, L'Express, (consulté le ) : « Avant de devenir l'une des plus importantes galeristes de Milan, Carla Sozzani fut journaliste de mode. Elle fait ses armes à Vogue, puis lance le Elle italien en 1987. »
  5. Sophie Massalovitch, « Les concept stores : shopping bohème », Challenges, no 400,‎ , p. 98 à 99 (ISSN 0751-4417)
  6. a b et c Charlotte Brunel, « LA collectionneuse », L'Express Style, no supplément au no 3412 de L'Express,‎ , p. 6 à 7 (ISSN 0014-5270)
  7. a et b Fabrice Paineau, « Carla Sozzani: "La beauté est partout en Italie" », Styles, sur lexpress.fr, L'Express, (consulté le )
  8. « Expositions », Ligeia, 2017/1 (N° 153-156), p. 241-249. Chap. Entre l’art et la mode, La collection Carla Sozzani Galerie Azzedine Alaïa, Paris, par Laurence Debecque-Michel DOI : 10.3917/lige.153.0241. Lire en ligne
  9. « Milan le métal selon Rabanne », sur lemonde.fr, Le Monde, (consulté le ) : « La galerie Carla Sozzani propose de revoir les vêtements et accessoires créés par Paco Rabanne de 1966 à nos jours. »
  10. « Les excentricités de Zandra Rhodes », sur lemonde.fr, Le Monde, (consulté le ) : « La styliste anglaise âgée de 65 ans assistait, mercredi 28 septembre, à l'inauguration de la rétrospective que lui consacre la galerie Carla Sozzani. »
  11. a et b (en) Vanessa Friedman, « I feel best in Paris or Portofino », sur ft.com, Financial Times, (consulté le )
  12. (en) Amy Fine Collins (photogr. Jean-Paul Goude), « All Eyes on Alaïa », Vanity Fair US, Condé Nast Publications, no 625,‎ (ISSN 0733-8899, lire en ligne)
  13. Laurence Benaïm, Azzedine Alaïa, le Prince des lignes, Paris, Éditions Grasset, coll. « Documents Français », , 160 p. (ISBN 978-2-246-81055-1, présentation en ligne), « Corps à corps », p. 97
  14. Guy-Claude Agboton, « Portrait : Carla Sozzani, une Milanaise chez Arne Jacobsen », IDEAT,‎ (lire en ligne)
  15. Donata Sartorio, « Shopping à Milan », Tendances, sur lexpress.fr, L'Express, (consulté le ) : « il faut absolument découvrir la boutique éponyme de Carla Sozzani et son choix very stylish de vêtements et d'objets pour la maison. »
  16. (en) Javier Espinoza, « Carla Sozzani Enjoys Some Seaside Solitude », sur wsj.com, The Wall Street Journal, (consulté le )
  17. a et b (en) Michael Gross (en), « Hotel Couture from Christian Lacroix », sur travelandleisure.com, (consulté le ) : « In 1991, former Italian Elle visionary Carla Sozzani founded 10 Corso Como, a 13,000-square-foot compound (bar, restaurant, store, gallery) arrayed around a leafy courtyard near Milan's Garibaldi Station. It soon became a magnet for style hounds from around the globe, »
  18. et al., « Milan en 10 nouvelles adresses », Tendances, sur lexpress.fr, L'Express, (consulté le ) : « 10, Corso Como. C'est la sacro-sainte institution du shopping trendy milanais. Sept ans avant l'ouverture de Colette, à Paris, en 1997, et l'invasion des concept stores »
  19. (en) Nick Johnstone, « Why I love 10 Corso Como », sur guardian.co.uk, The Guardian, (consulté le )
  20. « Coup de chapeau », Concept Store, sur lemonde.fr, Le Monde, (consulté le ) : « Figure incontournable de la mode et businesswoman avisée, l'Italienne […] »
  21. (en) William Norwich, « Over the store », Travel, sur nytimes.com, The New York Times, (consulté le )
  22. a b et c Mathilde Auvillain, « Carla Sozzani : l'italienne qui a ouvert le premier concept store », Capital, no 8 F,‎ décembre 2015 - janvier - février 2016, p. 96 (ISSN 1162-6704)
  23. (en) Amanda Kaiser, « 10 Corso Como to Open Second Seoul Location » Accès payant, retail news, sur wwd.com, Women's Wear Daily,
  24. (en) « 10 Corso Como Partners with Trendy International Group to Bring 10 Corso Como to Shanghai », sur prnasia.com, (consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]