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Harcèlement de Mila : Schiappa dénonce les «propos criminels» d'un responsable du CFCM

Marlène Schiappa, en novembre 2018 à l'Assemblée nationale.
Marlène Schiappa, en novembre 2018 à l'Assemblée nationale. Gonzalo Fuentes/Reuters

Mila, une jeune lycéenne, a été menacée de mort sur les réseaux sociaux après avoir tenu des propos hostiles à l'islam dans une vidéo.

La secrétaire d'État à l'Égalité femmes-hommes, Marlène Schiappa, a qualifié mardi 28 janvier de «criminelles» les déclarations du délégué général du Conseil français du culte musulman (CFCM), Abdallah Zekri, contre la jeune Mila, une lycéenne qui avait tenu des propos hostiles à l'islam dans une vidéo.

Le responsable de l'institution représentative des mosquées, tout en se disant «contre» le fait que cette adolescente de l'Isère ait été menacée de mort sur les réseaux sociaux, avait estimé vendredi : «Qui sème le vent récolte la tempête». «Elle l'a cherché, elle assume. Les propos qu'elle a tenus, les insultes qu'elle a tenues, je ne peux pas les accepter», avait-il dit sur Sud Radio.

«Je trouve que ce sont des propos criminels, ce sont des propos coupables, et je me bats contre cette idée selon laquelle une femme, une jeune fille en l'occurrence mais qui que ce soit qui serait victime de violence, de cyberharcèlement, ce serait parce que cette personne l'aurait cherché», a réagi Marlène Schiappa mardi sur France Inter. Ces mots sont «indignes d'un responsable, qui est un leader d'opinion et qui a une parole dans le débat public», a-t-elle poursuivi, rappelant que «s'adonner à du cyberharcèlement en meute» constitue «un délit».

» À voir aussi - Mila: ses propos incitent-ils à la haine?

Deux enquêtes ouvertes

Dans un message diffusé sur Twitter après les propos d'Abdallah Zekri, le nouveau président du CFCM, Mohammed Moussaoui, avait pour sa part souligné que «rien ne saurait justifier les menaces de mort à l'égard d'une personne». «C'est la justice qui doit prononcer les sanctions prévues par la loi s'il y a provocation et incitation à la haine», avait-il ajouté.

Mardi Mohammed Moussaoui a publié un communiqué en forme de «mise au point» sur «la polémique soulevée par le propos» d'Abdallah Zekri. «L'expression 'elle l'a cherché', utilisée par Abdallah Zekri, et sortie de son contexte, pour pointer la responsabilité de la jeune fille face aux propos qu'elle a tenus, n'était pas appropriée», écrit le président du CFCM.

«Depuis, M. Zekri s'est expliqué sur cette expression et a réaffirmé (...) (qu')en aucun cas, il n'avait cautionné les menaces ou insultes» qui la visent, a-t-il poursuivi. Il a aussi pris sa défense : «Accuser cet homme, lui-même régulièrement objet de menaces de mort et d'insultes, de verser dans l'extrémisme, est injuste et inacceptable».

Le parquet de Vienne (Isère) a ouvert deux enquêtes dans l'affaire de la jeune Mila, qui a dû être déscolarisée après un déferlement de menaces de mort. L'une vise les menaces de mort, l'autre a pour objet de déterminer si les propos de l'adolescente relèvent de la «provocation à la haine raciale».

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632 commentaires
  • 3570561 (profil non modéré)

    le

    En ce qui concerne la jeune Mila, je rapelle qu'il s'agit d'une jeune fille agée de 16 ans donc mineure et à ce titre , elle est protégée par l'ordonnance numéro 45-174 du 02/02/1945 relative à l'enfance délinquante.
    En ce qui concerne les propos d'un responsable du CFCM concernant cette jeune fille mineure, j'ai un mort pour la France dans ma famille et compte tenu des valeurs pour lesquelles il est tombé lors de la seconde guerre mondiale, je tiens à faire savoir que je me suis sentie offensée.
    Le délit de Blasphème n'existe pas mais la Laicité oui. C'est la réponse "à qui sème le vent récolte la tempête".

  • BMMJL

    le

    Il ne suffit pas de dénoncer ce qui est facile il faut entamer une procédure qui pourrait donner lieu à une condamnation. Mais pour cela il faut du courage et de la ténacité.

  • Karl Liebknecht

    le

    Plutôt que de menacer Mila, celles et surtout ceux qui prétendent défendre l'Islam (le mot prétendre est ici important car en réalité ils défendent leur machisme et non leur religion), auraient du argumenter, faire le tri entre ce qui a pu conduire cette jeune fille à écrire cela et ce en quoi ils pensent croire... En réalité ils donnent raison aux propos de cette jeune fille puisqu'ils répondent par la violence.

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