Bryan Mialoundama, acteur dans «Hors Normes», placé en détention provisoire - Le Parisien

Bryan Mialoundama, acteur dans «Hors Normes», placé en détention provisoire

Ce garçon de 19 ans de Montereau-Fault-Yonne est soupçonné d’avoir participé à une violente rixe à Avon le 26 octobre dernier. Plusieurs personnes avaient été blessées.

 Montereau-Fault-Yonne, octobre dernier. Bryan Mialoundama, jeune acteur de Montereau, l’un des rôles principaux de « Hors Normes ».
Montereau-Fault-Yonne, octobre dernier. Bryan Mialoundama, jeune acteur de Montereau, l’un des rôles principaux de « Hors Normes ». LP/Christophe Lacaze-Eslous

    Bryan Mialoundama, l' un des acteurs principaux du film « Hors Normes », va dormir en prison ce jeudi soir. Soupçonné d'avoir participé à une violente rixe le 26 octobre dernier à Avon, il a été placé en détention provisoire, avec deux autres suspects, par le tribunal correctionnel de Fontainebleau en fin d'après-midi. Le tribunal a suivi à la lettre les réquisitions de la procureure de la République.

    Les trois jeunes hommes, âgés de 18 à 20 ans, tous vivants dans le quartier de Surville, à Montereau-Fault-Yonne, sont notamment poursuivis pour participation à un attroupement armé et violences avec arme.

    Un mineur poignardé à un poumon

    Le jour des faits, le 26 octobre, deux rixes éclatent à Avon, entre des jeunes de la ville et d'autres, venus du quartier de Surville, à Montereau-Fault-Yonne. Plus d'une trentaine de personnes se sont battues, dans un premier temps à 16 heures au cœur du quartier des Fougères, puis dans un second temps à 17 h 50, sur l'esplanade de la gare de Fontainebleau-Avon, à deux pas du quartier.

    Le bilan des deux rixes est lourd. Un jeune de 15 ans est évacué après avoir reçu un coup de couteau au niveau du poumon. Son pronostic vital est un temps réservé. Il s'en tire avec 15 jours d'incapacité totale de travail (ITT). Six autres personnes, dont plusieurs mineurs, seront blessées. L'une d'elles a eu cinq jours d'ITT après avoir reçu un coup de couteau.

    Les images de vidéosurveillance montrent deux groupes, la plupart avec des armes, se retrouver et s'affronter. « On voit des battes de cricket, des béquilles, une feuille de boucher », rappelle la procureure de la République.

    La crainte des extorsions en prison

    « On présente mon client comme l'un des instigateurs alors qu'il a reçu un coup de téléphone d'un cousin paniqué l'avertissant de la première bagarre. Il lui a demandé de se regrouper lui et ses copains devant la gare et de prendre le 1er train pour Montereau », s'énerve Me Mohamed Djema, l'avocat du jeune acteur.

    En l'absence de train, le jeune homme les aurait rejoints dans la voiture de son producteur à la gare pour « calmer les petits du quartier ».

    « À aucun moment, il n'est venu avec une arme alors que les gens d'Avon en avaient comme en témoignent les images de la vidéosurveillance. Il a pris un couteau au sol pour se défendre. Les jeunes s'étaient ensuite réfugiés dans un bar devant la gare », s'escrime son avocat. Il a sollicité la relaxe en arguant du casier vierge et de trois jours de tournages prévus la semaine prochaine pour la cérémonie des Césars.

    Son avocat a aussitôt fait appel de cette décision

    Par ailleurs, son conseil, qui compte faire immédiatement appel de cette décision, craint aussi les éventuelles pressions qu'il pourrait subir durant sa détention. « Il pourrait être l'objet d'extorsion compte tenu de sa notoriété récente, a-t-il martelé lors de sa plaidoirie. Cette décision pourrait le faire basculer dans la délinquance. » Tête basse, visiblement sous le choc, le jeune homme est parti sous bonne escorte avec ses deux acolytes.

    « Ce n'est pas le principal suspect dans cette affaire, le plus méchant », précise une source, proche de l'enquête, confiée à la Sûreté départementale. En effet, l'un des deux autres prévenus, âgé de 20 ans, est bien connu de la justice et en état de récidive. Il est soupçonné d'être l'auteur du coup de couteau qui a failli être fatal à la victime principale. L'autre suspect, également inconnu de la justice, est lycéen en terminale.

    Son procès a été renvoyé au 9 décembre prochain

    « Ma crainte est que les faits se renouvellent et que des pressions soient exercées sur les victimes », a appuyé la procureure lors de ses réquisitions. « Ils ont tous été interpellés peu après les faits puis remis en liberté en attendant les suites de l'enquête. Depuis trois semaines, il ne s'est rien passé », constate de son côté Me Delphine Girard, l'avocate des deux autres suspects.

    Le procès a été renvoyé au 9 décembre prochain. Dans cette affaire, douze mineurs, tous originaires de Montereau-Fault-Yonne avaient également été interpellés à l'issue des deux rixes. Sur ce volet, c'est le parquet des mineurs de Melun qui est en charge du dossier.